En soixante ans de carrière, Abbas Attar, dit Abbas, photographe iranien émigré en France, a couvert successivement pour les agences Sipa, Gamma et Magnum Photos les grands événements qui ont agité le monde. L'Iran, qu'il n'a jamais cessé de photographier depuis les premiers soubresauts de la révolution de 1979, mais aussi l'Afrique du Sud de l'Apartheid, le Biafra, ou encore l'Irelande du Nord. Celui qui disait vouloir ordonner le chaos en images a aussi témoigné pendant plusieurs décennies de la relation de l'homme avec le divin. Sa mort en 2018 a laissé le monde de la photographie orpheline de l'un de ses plus grands conteurs.
« Décembre 1972 [...] Nous visitons un camp de réfugiés installé sur une ancienne base militaire américaine de Da Nang. Sur la porte d'une cabane faite de bric et de broc, un tag maladroit : Forget ME Not. [...] Quarante-cinq ans plus tard [...] je me dis qu'il est temps que moi aussi j'inscrive « Forget ME Not » quelque part. » Abbas replonge dans ses planches-contacts et nous livre une sélection intime des reportages qu'il a réalisés au Vietnam de 1972 à 1975, étant notamment l'un des premiers photographes à rapporter des images du Viêt-cong. Profondément marqué par ce pays, il y retourne en 2008 et confronte ses souvenirs à une nouvelle nation qui s'est ouverte au capitalisme.
De Saigon à Hanoi, en passant par les manifestations antiguerre à Miami et le Sommet des Non-Alignés de Cuba, jusqu'à son retour au Vietnam trente ans plus tard, ce livre regroupe des photos de guerre, mais aussi et surtout des images des villes que le photographe a parcourues, des visages de celles et de ceux qu'il a rencontrés. Au-delà du témoignage historique et politique, Abbas raconte ce pays qui l'a tant touché.
L'hindouisme révélé dans toute sa complexité par l'objectif d'Abbas Attar, photographe de l'agence Magnum Dans ce dernier opus de ses ouvrages consacrés aux grandes religions du monde, Abbas s'appuie sur les éléments ritualistes - vent, eau, terre, feu, magie, spiritualisme des animaux - pour étudier les mystères de la foi hindoue. Réalisées en Inde, au Sri Lanka, au Népal et à Bali, ses photographies explorent les croyances des religions mineures, comme le sikhisme et le jainisme, ainsi que la vie quotidienne des Hindous. Dans ce somptueux volume, le photographe a invité la couleur à côtoyer le noir et blanc, parce que, selon ses dires : « En Inde, la couleur est une tentation à laquelle il est impossible de résister. »
Recueil de nouvelles brèves, ce petit livre plonge le lecteur dans l'univers des sports de combat et plus particulièrement de la boxe. Il évoque les bienfaits de la pratique, tant physiques que spirituels, et rend les expériences et sensations des combattants et de leur univers.
L'auteur s'est attaché à faire un portait réaliste et touchant de ces sports et de ceux qui les pratiquent, leur rendant ainsi un bel hommage.
Abbas, par son expérience, a su traduire par les mots, les sensations de l'entraînement, la dureté des combats mais aussi les expériences humaines qu'entraînent la pratique de ces sports : athlète, combattante, gamin de quartier, responsable social, passionnés du combat, entraîneurs dévoués...
De la salle de quartier au camp d'entraînement thaïlandais, l'univers des sports de combat est décrit avec affection et justesse.
La Thaïlande est le pays mythique de tous les boxeurs. Là, la boxe y est érigée en sport national, les combats s'y déroulent chaque soir, et les directs inon- dent les chaînes de télévision.
C'est dans cet univers que, muni d'un papier griffonné par un champion thaïlandais à Paris, Greg plonge.
Il n'a jamais enfilé de gants, jamais pratiqué de sport de combat ni vu de ring de sa vie. Juste une intuition qui le pousse à prendre le premier avion pour le pays du Siam...
En 20 ans, il découvrira ce pays, rencontrera l'amour et la désillusion, combattra un peu partout, dans les salles sordides et les stadium éblouissants. Il y trou- vera les bars à prostituées mais aussi le sourire sincère des Thaïs et la fascination qu'exerce ce pays sur les Occidentaux
L'arrivée des femmes dans le milieu fermé de la boxe fut difficile et progressive. Aujourd'hui encore les combats féminins passent après les combats masculins et il n'y a encore jamais eu une femme arbitre lors d'un championnat du monde de boxe anglaise.
Ces nouvelles (L'agression, Sale vengeance, Les amazones, La guerrière) mettent en scène quelques femmes qui ont fait l'effort de pousser la porte d'une salle de boxe pour découvrir un univers qui ne leur était pas destiné de prime abord!
Que ce soit Katy, la championne qui oeuvre aussi dans le règlement de compte, Manon, victime d'une agression violente ou Samia et ses copines qui constituent les amazones dans ce recueil thématique, toutes ont souffert, sué, pris des coups pour se transcender au travers de la boxe. Ces nouvelles feront découvrir des femmes de différentes générations, de milieux sociaux divers, confrontées à des drames (meurtre, viol, rupture). Et pourtant, ces femmes ordinaires ou extraordinaires qui vibrent pour le spectacle pugilistique, l'entraînement et la confrontation sportive s'en sortiront grâce à la solidarité, l'amitié et la force intérieure. Elles puiseront leurs forces dans ce qui anime les combattants lorsqu'ils montent sur le ring : la détermination, la confiance en soi et le courage.
Le 27 octobre 2007, le photographe Abbas découvre dans la fenêtre de son ordinateur la photo d'une petite fille Khmer, une des nombreuses martyres du génocide cambodgien. Cette image n'a cessé de le poursuivre, elle a été pour lui le déclic... Comment un pays qui se dit bouddhiste depuis des siècles a-t-il pu se livrer à l'un des pires génocides du XXe siècle ? En parcourant toutes les communautés bouddhistes du monde, c'est à cette question qu'Abbas a voulu répondre.Les Enfants du lotus est un livre fort où le regard acéré d'Abbas nous emmène au coeur de la pratique bouddhiste et nous fait découvrir sa beauté et ses failles.
La violence des sentiments est un roman d'amour violent et destructeur. Guillaume, un petit voyou, part de Paris en cavale, à la suite d'un meurtre. Il rencontre Léna, fille sage et insouciante. Ils connaissent l'amour, la passion, mais qui va souffrir ? Qui va aimer ? Une agonie longue et déchirante, un délire poignant, une quête de l'amour! Le bonheur de l'autre, tu le portes en toi! Mais l'amour est-il le bonheur?
Violence, came et désespoir des banlieues.
A mi- chemin entre polar et roman de société, cette histoire somme toute banale ne fait aucune concession avec sa vérité. Le meurtre de dealers notoires, une violence urbaine récupérée par les médias avides de sensationnel, des politiques laissant la drogue s'infiltrer en banlieue pour maintenir la "paix sociale" et surtout cette difficulté de sortir d'un cercle infernal quand on n'est pas né au bon endroit. Tout cela rend la démission politico- médiatique inacceptable.
"Notre pays paie pour des années de bêtise, de promesses non tenues, de démagogie, de pouvoir du fric et de renoncement à la vertu première, la vérité".
Le 30 octobre 1974, Kinshasa. Mohamed Ali affronte George Foreman pour le titre de champion du monde poids lourds. Ce « combat du siècle », immortalisé par Norman Mailer, est bien plus qu'un simple match de boxe. Aboutissement et consécration de la légende Mohamed Ali, qui atteint avec cette victoire inattendue le sommet tactique, sportif et médiatique de sa carrière, ce combat historique est devenu au fil du temps le symbole d'un moment charnière des années 1970. Abbas, immense photographe et figure emblématique de l'agence Magnum, promène depuis près de quarante ans un oeil acéré, engagé et poétique, sur les sociétés en conflit et les enjeux religieux partout dans le monde. De la rencontre de l'artiste avec ce moment mythique est née une série photographique exceptionnelle et encore inédite à ce jour. A travers près de quatre-vingt clichés, l'oeil du grand reporter a su saisir toute l'ampleur de la rencontre entre les deux champions. La figure terriblement charismatique d'Ali, le choc culturel entre le monde occidental et l'Afrique, l'effervescence incroyable qui accompagne l'organisation du combat : chacune de ces photos est empreinte d'une force et d'une tension extraordinaires. A travers cet ouvrage magnifique, Abbas nous offre un voyage exceptionnel au coeur d'un des événements sportifs les plus importants du XXe siècle.
Une petite fille de onze ans est confrontée à la violence extrême, en banlieue parisienne. Elle fuit devant l'horreur, puis cavale, en pleine nuit, à travers les rues de la capitale. De son côté, un homme seul remet en cause tous les rouages de la vie : un naufragé de la nuit, comme on en croise partout. La rencontre improbable de ces deux êtres tourmentés sonne le départ d'une course folle à travers Paris.
From the lens of Magnum's Abbas - the mystical world of the Hindu revealed, from ancient rites to contemporary beliefs This latest in Abbas's transcendent series of books on major world religions, featuring ritualistic elements - wind, water, earth, and fire, magic, the spiritualism of animals - to explore the mysteries of the Hindu faith. Shot over three years in India, Nepal, Sri Lanka, and Bali, Abbas's images examine the enigmatic beliefs of sub-sects such as Sikhs and Jains, alongside the everyday life of Hindus, and extend beyond his characteristic black-and-white work to include a series of colour photographs - in his words: 'In India, colour was a temptation I couldn't resist.' The result is this sumptuous volume, a must-have for collectors and armchair travellers around the globe.
Le célèbre cinéaste iranien Abbas Kiarostami était aussi photographe, peintre et poète... Voici une petite pluie de ses gouttes de poésie qui disent aux enfants - et aux plus grands - comment la beauté simple du monde est à saisir. Entre grenades et chevaux, la grande illustratrice iranienne Hoda Hadadi lui offre la liberté de ses couleurs
Ce livre poursuit la série commencée avec "Le dictionnaire des monstres", publié en 2021 par Le port a jauni en version bilingue, imaginé et illustré par Mohieddine Ellabbad (Égypte). Il en reprend les principes : même maquette, même parti-pris non exhaustif et humoristique, même exploration des contes et imaginaires du monde entier.
POURQUOI LES OGRESSES ?
La figure de l'ogresse est très présente dans la culture arabe, elle est le pendant de la sorcière européenne. Elle peuple les contes et les rêves des petits enfants. Certaines ogresses sont très connues, aussi célèbres que la sorcière de Blanche-Neige dans l'Europe de l'ouest ou Baba Yaga dans l'Europe de l'est. Au Machrek, « tout le monde » connaît l'histoire de l'ogresse féroce avec sept paires de seins, qu'un tout petit garçon réussit à amadouer en la tétant, tandis que ses frères grands et forts s'étaient fait dévorer en tentant de l'affronter. Au Maghreb, « tout le monde » connaît Aïcha Kandisha qui hante les routes et les nuits pour séduire ses amants, car cette ogresse est belle ! L'ogresse, c'est la mère et l'amante, la nature vive et la mort, la femme et la bête, la laideur et la beauté... Toutes les peurs en elle rassemblées. Mo Abbas s'est emparé de cette figure : à la manière de Mohieddine Ellabbad, il est parti à la recherche des ogresses du monde entier. À notre grande surprise, il en a trouvé partout ! Ce Dictionnaire rassemble les ogresses qu'il a rencontrées :
- Celles qui peuplent les histoires et les contes du Maroc au Mexique, de l'Alaska au désert des Mojaves.
- Celles qui ont réellement existé, comme l'ogresse de la Goutte d'Or.
- Celles tout droit sorties de l'imaginaire fantasque de Mo Abbas qui s'est interrogé, d'une part, sur la vie quotidienne des ogresses : que mangent-elles, à quoi ressemble leur école, quelle mode suivent-elles ? Et d'autre part, sur l'ogresse comme figure transgressive et féministe, comme femme émancipée et libérée des attendus liés à son genre.
Ce dictionnaire nous permet enfin d'avoir accès à certains dictions de l'ogresse, quelques poèmes et de précieuses recettes de cuisine...
Mo Abbas est un poète itinérant dans les villes où il observe et croque en détails et en jeux de mots les incongruités urbaines. Son écriture est fortement inspirée des poètes de l'Oulipo, l'Ouvroir de littérature potentielle, et l'on entend dans ses mots l'écho de Pérec ou de Calvino. Ses poèmes sur le macadam sont comme des regards d'enfants attentifs aux détails et cherchant les mots pour mieux les exprimer. Mo Abbas liste et consigne les panneaux de signalisation, les noms de rues insolites, les devantures de cafés, les cris des gabians et les cris des mamans, les bruits, les voix, les sons, les têtes, les bêtes, tout... Et tout cela ressurgit dans son écriture urbaine. À partir de ces chroniques poétiques, Julien Martinière a mis en scène un ours dans les rues de la ville, un ours avec un chapeau, des lunettes, une moto, un ours comme un homme, mais légèrement décalé... Un ours dans la ville avec la vie qui tourne autour de lui, tout cela est-il bien urbain ?
Anthologie puisée dans quatre recueils de poèmes dont la publication s'est étalée de 2009 à 2019 : "Un billet pour deux" (2009), "Prière pour le début du gel" (2014), "Métaphysique du renard" (2016), "Le deuil ne porte pas de couronne"(2019). Accablé au cours de ces années par la disparition, l'un après l'autre, de ses proches amis, notamment le poète Bassam Hajjar (auteur de "Tu me survivras") et l'écrivaine et éditrice Mayy Ghoussoub, et grièvement blessé lui-même dans un accident de la route qui l'a plongé deux semaines dans le coma, le poète donne libre cours dans ces recueils au même sentiment de perte, mais avec des tonalités très variées allant du cri de douleur à la méditation métaphysique chuchotée. Il confirme de nouveau sa place parmi les plus grands poètes arabes contemporains.
Un cinéma de questions, Conversations avec Abbas Kiarostami rassemble pour la première fois une série d'entretiens avec Abbas Kiarostami menés par le critique de cinéma Godfrey Cheshire dans les années 1990. Ces entretiens portent sur la plupart des films réalisés par le cinéaste iranien au début de sa carrière, rarement montrés jusqu'à leur récente restauration, ainsi que sur les chefs-d'oeuvre qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier, de la trilogie de Koker (Où est la maison de mon ami ?, Et la vie continue, Au travers des oliviers) et Close-Up jusqu'au Goût de la cerise et Le Vent nous emportera.
Ce livre revient film après film sur l'oeuvre de cet immense réalisateur qui irrigue le cinéma mondial de la puissance de sa mise en scène et de sa poétique du cadre, le tout agrémenté de photos, pour être in fine une leçon de cinéma à part entière !