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Anne Biroleau
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Issu d'une famille d'origine irlandaise, Michael Kenna est né en 1953 à Widnes (Lancashire), ville industrielle du nord-ouest de l'Angleterre. Ses études se déroulent au Upholland College de 1964 à 1972. Etudiant à la Banbury School of art (Oxfordshire) en 1972, puis au London College of printing à partir de 1973, il y étudie la photographie de publicité, de mode, de reportage et obtient en 1976 son diplôme avec mention. Il commence sa carrière par des travaux de commande, en particulier pour la publicité.
Son intérêt pour une recherche plus artistique s'éveille lors d'une exposition dont Bill Brandt est le commissaire. Kenna reconnaît l'influence capitale de ce photographe sur son propre travail (il admire aussi de grands photographes européens, tels Emerson, Sudek, Atget, ou américains, aux esthétiques aussi contrastées que Stieglitz, Sheeler ou Callahan). Il entreprend dès lors une oeuvre personnelle, consacrée exclusivement au paysage à l'écart des phénomènes de mode aussi bien que du dogmatisme esthétique.
Si les photographies de Kenna sont dépourvues de représentations humaines, la présence de l'homme s'y inscrit pour ainsi dire « en creux », d'une manière étrange, fantomatique, par les traces qu'il imprime sur ses territoires. L'apparition de la lumière, la révélation de la nature, naissent de longues poses et de prises de vues nocturnes ou faites à la lumière atténuée de l'aube ou du crépuscule, qui exaltent les contrastes de texture, de matière, engendrent une rhétorique du clair et du sombre savante et raffinée, signature de son oeuvre.
Signature tout aussi reconnaissable de l'artiste : la qualité de ses tirages. Réalisés par lui ou sous sa direction, il s'agit de tirages aux sels d'argent, virés, ce qui leur donne un rendu très particulier et un style identifiable.
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Joël-Peter Witkin ; enfer ou ciel, qu'importe ?
Anne Biroleau
- La Martiniere
- 22 Mars 2012
- 9782732451947
Les premiers travaux de Witkin font appel aux vedettes d'un freak show : les amitiés qu'il entretient dans les milieux marginaux déterminent son univers visuel et son style de prise de vue.
Son oeuvre privilégie une photographie d'intérieur et montre des modèles peu communs, engagés au fil de ses rencontres. Il agence ses photographies avec le plus grand souci du détail, selon le principe d'une rigoureuse mise en scène. Sa connaissance de la grande peinture classique s'affirme dans les thèmes et le traitement de l'image, préparée par des croquis précis au crayon ou au fusain. Il produit peu de photographies et tire ses épreuves somptueuses en nombre très limité.
45 gravures précieuses de la BnF dialogueront avec 90 photographies réalisées par Witkin depuis le début des années 1980, proposant ainsi une réflexion sur la circulation des formes dans cette oeuvre singulière.
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Le photographe américain Joel-Peter Witkin élabore depuis près d'un demi-siècle une oeuvre singulière et troublante. Troublante par l'univers intérieur qu'elle révèle, à la fois tourmenté, étrange, et habité par la certitude d'une réelle présence du divin. S'il se situe au plus près de l'humain en choisissant ses sujets dans des milieux marginaux ou aux pratiques extrêmes (transsexuels, adeptes du SM, malades mentaux, handicapés physiques), il transcende l'anecdotique et le spectaculaire : la gloire et la misère de la chair manifestent dans ses photographies une inquiétude métaphysique et philosophique, voire mystique, qui s'enracine dans l'immense culture artistique de Witkin.
L'occasion était belle de souligner ici cette circulation constante des thèmes, en faisant entrevoir la richesse et la diversité de la collection d'estampes de la Bibliothèque à travers une cinquantaine de gravures précieuses, dans un dialogue inédit et fécond avec l'oeuvre du photographe : Durer, Rembrandt, Goya, Rops, Picasso, Ensor.
Cette confluence des influences revendiquées et du travail de la photographie comme collage, comme palimpseste (avec ses grattages, déchirures, abrasions du négatif, appositions de filtres et d'obstacles divers entre le support et l'agrandisseur) donne naissance à une oeuvre qui se situe dans la grande lignée de Sade, de Bataille et aussi des mystiques chrétiens.
Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition « Joel-Peter Witkin. Enfer ou ciel », présentée par la Bibliothèque nationale de France sur le site Richelieu, galerie Mansart, du 27 mars au 1er juillet 2012.
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Anders Petersen
Anne Biroleau, Hasse Persson, Urs Stahel
- Bnf Editions
- Beaux Livres Bnf
- 7 Novembre 2013
- 9782717725551
Un maître de la photographie contemporaine Né à Solna (Suède) en 1944, Anders Petersen est un photographe mondialement connu. C'est à Hambourg, ville portuaire riche en cafés où se mêlent les êtres les plus disparates, qu'à 18 ans il s'immerge dans la vie nocturne et la contre-culture. Devenu l'hôte assidu du café Lehmitz, il y puisera le thème, les décors, les modèles de sa première série de photographies (1978), qui lui valut une reconnaissance immédiate et est devenue depuis lors l'emblème de tous les développements futurs de son ouvre.
Élève à ses débuts de Christer Stromholm, le plus grand photographe suédois de l'époque, Anders Petersen partage avec lui une même approche du monde et une même forme d'esthétique, essentiellement celle d'une photographie en noir et blanc ayant l'acuité et le dynamisme du snapshot, mais également un respect et un souci de l'autre, fondamentaux dès lors qu'il s'agit du portrait, autre grand thème commun aux deux photographes.
Une rétrospective d'une ampleur inédite Quelque 40 ans après l'acquisition de vingt-cinq épreuves de sa toute première série, la Bibliothèque nationale de France lui consacre aujourd'hui une grande exposition monographique, une première à Paris. L'ensemble constitué met en évidence le fil conducteur qui lie les différentes périodes du travail de Petersen et permet de mesurer la permanence et l'approfondissement d'un style qui dès le commencement répondait à une recherche personnelle fondée sur le contact humain et la liberté du regard.
Prolongeant et reflétant l'événement, cet ouvrage présente plus de 300 photographies de l'artiste, allant de Café Lehmitz aux récentes séries Roma (2012) et Reggio Emilia (2012). Sont ainsi rendus manifestes l'effet d'univers qu'engendre l'ensemble de l'ouvre, ainsi que l'invention et l'évolution d'une écriture profondément intuitive et sensuelle. -
Portraits / Visages : (1853-2003)
Sylvie Aubenas, Anne Biroleau
- Gallimard
- Albums Beaux Livres
- 23 Octobre 2003
- 9782070117727
Plutôt qu'une histoire du portrait en photographie, ce livre-catalogue présente, à travers un choix de plus de deux cents oeuvres, un panorama de la collection de photographies conservée à la Bibliothèque nationale de France. Au-delà de la métaphore, portrait de la collection à travers les visages qui la composent, ce thème permet d'explorer de grands courants de l'histoire de la photographie et de tracer la genèse de la collection publique la plus ancienne et la plus riche du monde dans le domaine de la photographie. Dans le présent ouvrage, les oeuvres du XIX? et du XX? siècle se succèdent chronologiquement, mais elles ont été choisies pour se répondre et correspondre entre elles en jeu de miroirs. La sélection des oeuvres met en lumière le fait que le portrait photographique du XIX? siècle est, lucidement ou non, souterrainement ou non, une courbe parsemée de singularités qui aujourd'hui attirent notre attention comme autant de zones de fracture. Les reflets, ombres portées ou fragmentations qui apparurent d'abord comme des jeux ou des accidents, sont réinvestis par les photographes modernes et contemporains, Paul Strand, André Kertesz ou Dieter Appelt.
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