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Jacques Aumont
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"Mes universités" est un récit de vie qui ne se prive pas de flirter avec le conte. C'est l'histoire d'un bon élève qui n'a cessé de faire l'école buissonnière. C'est le regret souriant d'un acteur manqué qui a mieux réussi comme professeur. C'est un oxymore pléonastique, une espièglerie sérieuse pleine de silences indiscrets. C'est un vibrant plaidoyer pour le plaisir de parler et le bonheur d'écrire, et c'est un retour ironique sur les toujours trop heureux hasards de l'existence. Au reste, voilà quelqu'un qui ne manque pas d'aplomb : affichant comme roman des morceaux de mémoire fatiguée, ne donnant même pas la liste des gens qu'il cite, il pense s'en tirer en mettant au pluriel le nom de son lieu de travail préféré, et en se l'appropriant. C'est qu'il y a eu vraiment rencontre, et que le mariage a été durable.
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L'image ; peinture, photographie, cinéma : des origines au numérique
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema / Arts Visuels
- 16 Juillet 2020
- 9782200628215
Actualisé à l'occasion de cette nouvelle édition, ce livre est une synthèse originale et passionnante des savoirs contemporains sur l'image, moyen d'expression et de communication, et plus profondément, manifestation de la pensée.
Les grands problèmes que pose l'image sont développés autour de six approches successives : l'image est un phénomène perceptif (physiologie de la perception), mais aussi l'objet d'un regard de la part d'un sujet spectateur (psychologie) ; elle établit un rapport avec ce spectateur par l'intermédiaire d'un médium et d'un dispositif spécifique (sociologie, médiologie) ; elle peut être utilisée à plusieurs fins et a des valeurs variables (anthropologie) ; son importance sociale a connu de grands moments de mutation (histoire) ; enfin, elle a des pouvoirs propres, qui la distinguent du langage et des autres manifestations symboliques humaines (esthétique).
Toutes les images - faites à la main ou produites automatiquement, immobiles ou mouvantes - sont prises en considération dans cette enquête où l'auteur s'est efforcé de n'oublier aucune théorie, aucune approche, et qui prend en compte les développements les plus récents.
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Ironie de l'histoire : après plus d'un siècle de spectacle cinématographique, des machines nouvelles remettent au goût du jour la pure reproduction de la durée, et le selfie permanent fait revivre, à échelle mondiale et pour des millions de sujets, la vue Lumière.
Le cinéma n'avait eu de cesse de dépasser cet état minimal de l'image mouvante, en lui ajoutant des qualités sensorielles, mais surtout, en apprenant à ne pas la laisser seule. Sans l'art du montage, il n'y aurait eu ni cinéma de fiction ni documentaire ni film poétique; on aurait multiplié à l'infini des vues unitaires dénuées de sens. Malgré le caractère abrupt de sa formule, Godard n'a pas eu tort de dire que le montage était la seule chose inventée par le cinéma. Le cinéma n'a pas découvert le principe de montage : pourtant celui-ci est le coeur formel, esthétique, sémiotique de l'art du film, il est ce qui permet d'obtenir « une forme qui pense ».
Ce bref essai ne prétend pas remplacer un traité complet, mais rappeler pourquoi le cinéma a cultivé l'art du montage, ce qu'il en a fait, et tenter de comprendre ce qu'on peut espérer qu'il s'en conserve, à un moment où, dans les nouveaux usages sociaux, le règne de la vue est battu en brèche par celui de l'image.
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L'interprétation des films
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema / Arts Visuels
- 16 Août 2017
- 9782200617127
Interpréter un film est la manière la plus naturelle et la plus personnelle d'y réagir. Mais l'interprétation est souvent critiquée pour sa subjectivité, qui la rend invérifiable. Le propos de ce livre est de montrer que cette activité inventive peut aussi être pratiquée avec profit, autant que l'analyse ou la critique.
Il a existé plusieurs tentatives pour donner forme théorique rigoureuse aux procédures d'interprétation, toujours à propos d'oeuvres écrites. Ce livre expose les principales de ces traditions, de l'exégèse et de l'herméneutique jusqu'à la déconstruction, et montre comment elles ont été, souvent sans le savoir, utilisées pour l'interprétation des films. On verra également qu'elles répondent à de nombreux problèmes de théorie du film, auxquels elles permettent d'apporter des réponses fécondes. Il s'agit en fin de compte de réhabiliter une attitude mal considérée et cependant essentielle, en montrant qu'elle n'est pas condamnée à l'erreur ni à l'arbitraire, mais qu'elle est la source même de toute compréhension.
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Se demander « ce qui reste », c'est se mettre d'emblée sur le terrain d'une apparente nostalgie : les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. On sait ce que cela sous-entend : c'était mieux avant. De fait, si « le cinéma » demeure comme industrie mâtinée d'art, les modes de diffusion et de vision des images mouvantes, depuis un quart de siècle, sont devenus extrêmement variés. On peut encore aller voir un film au cinéma, mais aussi au musée, ou sur un petit écran mobile; d'ailleurs souvent on ne voit plus un film mais un extrait, un clip. Est-ce à dire que le cinéma s'est dissous dans plus vaste et plus contemporain que lui? ou, plus radicalement, qu'il est voué à disparaître, voire a déjà disparu, au bénéfice de nouvelles circulations d'images? La thèse de ce bref essai est qu'on n'en est pas là, et que de toute manière, il existe des valeurs esthétiques que le cinéma a inventées et qui lui survivront, sous une forme ou une autre.
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Le cinéma a été inventé à la fin du siècle d'Alexandre Dumas, de Balzac et de Jules Verne ; très vite, il fut prêt à prendre la relève de toutes les formes de littérature, de l'invention de mondes possibles à l'histoire des choses advenues, en passant par l'exploration du monde réel et celle des sentiments humains. C'est ce qu'un lieu commun de l'histoire du cinéma a résumé par le partage entre une voie Lumière, réaliste et terre-à-terre, et une voie Méliès, imaginative et fantaisiste. C'est oublier que le cinéma a été aussi, à sa naissance, l'exact contemporain de l'homme invisible et de l'inconscient freudien, et qu'il allait être bientôt celui de la relativité et du surréalisme. Armé d'entrée de jeu pour la capture automate des apparences et pour la fabrication de mondes merveilleux, le cinématographe se découvrit de plus en plus attiré par cet équivoque mais séduisant moyen terme entre réalité et fantaisie : l'illusion. Il existe en cinéma tous les degrés de l'illusoire, depuis les plus simples (des vessies prises pour des lanternes). On s'est ici surtout intéressé à des constructions plus élaborées, jouant des prédispositions de l'esprit humain à se laisser entraîner dans l'irréel (par le rêve, le fantasme, l'hallucination et autres illusions matérielles), mais aussi, mettant en évidence qu'au fond, l'illusion n'est qu'une fiction qui se serait donné davantage de moyens pour convaincre son destinataire, lui souffler de faire un peu plus semblant de croire qu'il croit - et parfois, l'entraîner véritablement jusqu'au point où il ne sait plus où il en est.
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Les oeuvres de l'esprit sont-elles simplement le réceptacle et le véhicule d'un sens qu'on y aurait déposé, et qui se transmettrait tel quel ? Il semble bien que non, et qu'elles aient au contraire, dans la production de significations et d'émotions, un rôle propre à jouer, par leur insertion dans des dispositifs socialement ajustés, mais aussi par leurs qualités propres, y compris et surtout leurs qualités formelles. C'est de cette capacité de faire sens qu'il est ici question, à propos des oeuvres de cinéma. La thèse centrale de cet ouvrage est que les films, s'ils ne «pensent» pas comme les humains, ont cependant, par leur jeu sur les propriétés des images mouvantes, la capacité de produire des sens neufs - et que la tâche première de toute théorie de l'analyse de film est de s'attacher à cette précieuse aptitude à l'invention.
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Fictions filmiques ; comment (et pourquoi) le cinéma raconte des histoires
Jacques Aumont
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 25 Septembre 2018
- 9782711628438
Il y a un bon quart de siècle qu'on dit que le cinéma n'est plus le cinéma, et aujourd'hui ce sentiment a deux noms - la mondialisation, le numérique - et un symptôme majeur, les nouvelles circulations d'images. Peut-on estimer pour autant qu'on est passé au « postcinéma », comme on le dit beaucoup? Et, dans ces réarrangements des dispositifs et des médiums de l'image mouvante, que devient ce caractère, en droit secondaire, mais en pratique essentiel, de l'oeuvre cinématographique : elle véhicule une fiction? En s'interrogeant sur ces nouvelles limites de la fiction, mais aussi sur ses lois permanentes, on s'aperçoit qu'elle a remarquablement résisté à tout ce qui, de l'intérieur comme de l'extérieur du cinéma, tend à en réduire la part. Le cinéma est l'art de la production et de la gestion du temps; la fiction, c'est tout simplement l'art, universellement pratiqué, de mettre imaginairement de l'ordre dans le monde. Leur rencontre n'a pas fini de nous poser des questions.
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« Metteur en scène » , « cinéaste » , « réalisateur » : trois désignations à peu près interchangeables dans la langue courante, mais qui s'enracinent dans trois conceptions très différentes de la création cinématographique.
La notion de « mise en scène » vient du théâtre, et perdure dans une option toujours présente de soumission de l'art du film au récit et au drame ; à l'opposé, les cinéastes n'ont cessé de chercher à inventer une approche proprement cinématographique de la scène et du scénique au point que la « mise en scène » a pu être brandie comme l'étendard d'un cinéma qui se vouait à « recréer le monde à partir de ce qu'il est » (M. Mourlet). Enfin, la mise en scène est aussi une technique, dont on met ici en évidence le lien fondamental avec la fiction.
Ce livre de référence, où la réflexion s'appuie constamment sur des exemples voulus les plus variés possible, propose une véritable grille de lecture de la création cinématographique, de ses visées et des choix qui s'offrent à elle pour relever les défis du « montrer à l'écran ». -
Les théories des cinéastes
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema Armand Colin
- 9 Février 2015
- 9782200602444
Le pari de ce livre est que, non seulement les cinéastes ont en général une réelle conscience de leur art et de leur métier, mais que beaucoup d'entre eux ont donné à cette réflexion la forme d'une véritable théorie.
On s'aperçoit à la lecture de cet ouvrage que les théories des cinéastes sont souvent très rigoureuses, toujours imaginatives, et que les entreprises théoriques des années vingt à nos jours, proposées par des cinéastes de tout genre, donnent une ouverture extrêmement suggestive sur les principales questions liées au cinéma.
Questions de société, d'idéologie et de politique ; questions d'art et d'esthétique ; questions de réalisme et de théorie de la représentation ; questions de langage et de sémiotique ; questions anthropologiques et historiques ; questions de poétique et de réalisation : il n'est guère de domaine de l'activité intellectuelle qui ait échappé à cette grande construction souterraine, que ce livre décrit sous le nom de « théorie des cinéastes ». La théorie du cinéma, lorsqu'elle est faite par ses praticiens, est infiniment vivante et utile. -
L'ombre n'a pas d'autre définition que l'absence de lumière - mais la représentation de l'ombre commence lorsque cette absence devient contradiction. Il existe une longue tradition qui fait de l'ombre projetée des êtres humains un autre être, qui les menace sourdement; l'ombre est aussi une qualité de l'espace où nous demeurons : un environnement, un milieu, qui a lui aussi son héritage intellectuel, artistique, culturel. Le cinéma, en tant qu'art d'image, a reconnu et utilisé l'un et l'autre de ces pouvoirs suggestifs de l'ombre, dans des genres et des époques qu'on a souvent qualifiés de « noirs ». Qui plus est, la situation cinématographique inverse la situation ordinaire, où l'ombre n'existe qu'en fonction de la lumière : au cinéma, c'est la lumière qui a besoin d'ombre - celle de la salle - pour exister.
On a presque toujours pensé le cinéma comme un art de la lumière. Le prendre sous le signe de l'ombre est un défi, et un paradoxe. Dans ses cent et quelques années d'existence le cinéma a été, dans ses rapports avec l'ombre comme dans tous les domaines du figuratif, la relève imaginative de pratiques culturelles plus anciennes. Mais sa relation avec l'ombre est autrement plus profonde et ne s'épuise pas dans l'héritage : elle a, pour cet art complexe, jouant du visible et du visuel à la fois, une valeur littéralement constitutive. L'ombre y est - telle est la thèse de ce bref essai - très exactement la cause des figures. Le cinéma a été, très largement, un art de l'ombre, et peut-être bien l'art de l'ombre par excellence. -
Introduction à la couleur ; des discours aux images
Jacques Aumont
- Armand Colin
- 19 Août 2020
- 9782200628611
Cet essai est consacré à la question de la couleur, en elle-même et dans les arts visuels. Il aborde le sujet sous différents angles : scientifique (description du processus physique, perception par l'oeil et effets biologiques), historique (perception et symbolisme de la couleur à travers les âges), psychologique (l'imaginaire de la couleur) et esthétique (harmonie des couleurs, monochrome...) en invoquant tous les arts visuels : peinture, cinéma et photographie. Un essai savant, écrit par un spécialiste des arts visuels, qui a connu une précédente édition en 1994 (en rupture depuis plusieurs années).
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Tarkovski Solaris 1972, Voyage au bout de soi-même
Jacques Aumont
- 202 Editions
- 9 Octobre 2023
- 9791094375044
On a souvent vu Solaris comme faisant tache dans l'oeuvre de Tarkovski, à commencer par le cinéaste, qui regrettait d'y avoir laissé trop de place à la science-fiction. Ce théâtre de chambre transposé dans la constellation du Verseau dit pourtant la même chose que tous ses autres films : « La connaissance éthique et morale de soi est l'unique but de la vie, et fait l'objet d'une nouvelle expérience subjective à chaque fois ». Autrement dit, on va plus loin en allant au bout de soi-même qu'en traversant des années-lumière. C'est ce que nous fait partager le héros du film, que la cosmologie n'enthousiasme pas, mais qui fait sur ce drôle d'astre si éloigné de notre vieille Terre une épreuve capitale : celle de sa capacité d'éprouver l'amour et le remords. Au terme du voyage, il se connaît enfin.
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Le cinéma a été l'invention d'un siècle obsédé par la découverte et la maîtrise du monde visible et connaissable. De là à penser qu'il était une machine à enregistrer et à garder mémoire, il n'y avait qu'un pas, presque toujours franchi. Dans l'esprit collectif, c'est entendu : le cinéma, c'est la mémoire des choses passées (définition, par ailleurs, de l'Histoire).
Dans ce bref essai, on teste l'hypothèse contraire : et si le cinéma, au fond, était plutôt une grande machine à oublier ? Déguiser la réalité en la laissant envahir par des puissances d'image ; lui donner une forme lacunaire, qui en laisse de côté définitivement des pans entiers ; affronter la mémoire collective en la remodelant et en la vouant au grand récit, c'est-à-dire à la déformation ; jouer avec le temps à ses limites. Ce n'est peut-être pas un hasard si tant de films ont repris et varié le scénario de l'amnésie.
« Seule la main qui efface peut écrire le mot juste » : l'écrivain et linguiste Bertil Malmberg avait trouvé la formule frappante, que Godard a reprise et qui convient si bien au cinéma. C'est parce qu'il est instrument d'oubli qu'il peut, finalement, jouer vraiment son rôle de mémoire des choses du monde et des événements passés - tout simplement parce que la mémoire n'est pas un trésor qu'on accumule sans fin, mais un processus, interminable.
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Amnésies ; fictions du cinéma d'après Jean-Luc Godard
Jacques Aumont
- P.O.L
- 23 Avril 1999
- 9782867446993
A la fois essai, poème, fiction, récit historique, traité sur l'art, philosophie de la mimêsis, les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard ont une logique multiple, qui les stratifie.
Parler de ce film, c'est, ou bien le continuer (et en un sens, le refaire), ou bien le déplier, en distinguer les logiques superposées et concurrentes, y discerner les auteurs confondus en un auteur, les discours confondus en un discours. La sympathie, certaine et profonde, n'a pas été ici confondue avec l'empathie : partant de l'ébranlement qu'a provoqué cette oeuvre, on a tâché de le prolonger et de l'amplifier, sans chercher à en donner l'analyse exhaustive, encore moins le commentaire suivi.
Plutôt, appliquant à ces films la méthode même qu'ils ont inventée, les traverser, saisir les mythes qui les fondent et qu'ils refondent, y reconnaître quelque chose d'une tradition critique, se les approprier. Cet objet aimé qui, pour tant d'entre " nous ", a eu nom Cinéma, était aussi, le savions-nous ?, une puissance de mémoire. Ce que Godard nous aide à vérifier, c'est que la mémoire suppose l'oubli : c'est à cela même, à rien d'autre, qu'a servi cette espèce de chose qu'on a appelée la fiction.
L'amnésie est ici la position minimale à partir de laquelle on peut évoquer ce fantôme, et ses puissances.
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Il parait que le cinéma est le Septième Art : c'est du moins ce qu'affirme un célèbre calcul du début du vingtième siècle.
Mais le cinéma change, sous nos yeux. Son histoire, et sa géographie, ont été depuis vingt ou trente ans très tourmentées. L'Art aussi change, et ce que nous offrent les musées aujourd'hui n'a plus grand-chose de commun avec ce que proposaient même les galeries d'avant-garde du début du vingtième siècle. Pourtant, la question régulièrement continue de se poser, et on continue de comparer le cinéma aux arts plus ou moins établis, et de vouloir démontrer encore et toujours qu'il fait bien partie de la société des Arts.
On trouvera, dans ce recueil de vingt-cinq conférences tenues en 2001-2002 au Collège d'Histoire de l'Art Cinématographique à la Cinémathèque française, des études inédites sur les relations du cinéma aux arts traditionnels - la peinture encore et toujours, mais aussi, la littérature ou l'opéra. On y découvrira que l'idéal de la " synthèse des arts " s'est aujourd'hui transformé en une pratique de la circulation et du remodelage, de l'expansion et du pastiche, qui resitue le cinéma dans l'espace artistique, mais tout autrement.
Chemin faisant, on aura rencontré une bonne douzaine de propositions particulières visant à démontrer, à affiner, voire à contester ou à rendre absolument paradoxale, la définition du cinéma comme art, et on aura eu l'occasion de s'apercevoir que, sous différents vêtements et dans des contextes infiniment divers, la question n'a guère lâché les cinéastes (et encore moins les critiques). " Septième Art " n'est sans doute plus guère qu'une étiquette.
Mais interroger cette étiquette, c'est forcément traverser l'Histoire - et cela, jamais, ne sera infécond.
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Doublures du visible : voir et ne pas voir en cinéma
Jacques Aumont
- Pu Du Septentrion
- Arts Du Spectacle ; Images Et Sons
- 29 Avril 2021
- 9782757432877
Le rôle historique du cinéma est de nous avoir donné le visible une seconde fois, en ajoutant le temps à l'image. Il reste pourtant dans tout film une large part d'invisible : c'est elle qui est ici décrite, et explorée.
Le cinéma en effet nous rend conscients de l'ambiguïté fondamentale de notre relation au visible. Sa force documentaire, comme son jeu inné avec la fiction, lui ont permis de convoquer les invisibles essentiels du monde, et aussi bien, des effets psychiques qui mettent en péril la visibilité du visible. Il nous autorise à croire que nous voyons vraiment quelque chose d'autre que le monde des apparences.
Ce livre ne fait ni la théorie, ni l'histoire de cette doublure du visible que transporte le cinéma, mais en donne un panorama complet, attentif à ne jamais trancher abstraitement, mais à toujours s'appuyer sur des exemples concrets, et nombreux.
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Professeur à l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) et à l'Université de Paris III où il enseigne l'esthétique et l'analyse des images, il est l'auteur, entre autres, de l'Oeil interminable (1989,1995), L'Image (1989), Introduction à la couleur : des discours aux images (1994), À quoi pensent les films (1997).
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« Le cinéma est un art visuel. » Or cette idée, aussi évidente soit-elle, va à contre-courant des théories les plus courantes, qui font du cinéma un art du récit, de la psychologie, ou tout bonnement une distraction. À partir de cet art visuel - l'image de film - l'auteur explore deux directions : qu'apportent la peinture et la photo au cinéma lorsque celui-ci les reprend autrement qu'en les citant ? Comment les techniques et les inventions formelles du cinéma ont fait de l'image, à l'égal du langage, un de nos grands moyens de pensée ? Pourquoi Redux ? Parce que, comme pour un film, c'est une édition revue et augmentée (six nouveaux chapitres) de Matière d'images (2005), aujourd'hui introuvable. Un langage accessible et pédagogique qui sort des frontières strictement universitaires.
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Les théories des cinéastes (2e édition)
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema Armand Colin
- 24 Août 2011
- 9782200248048
Les cinéastes ont une réelle conscience de leur art et de leur métier, et beaucoup d'entre eux ont donné à cette réflexion la forme d'une véritable théorie. La théorie du cinéma lorsqu'elle est faite par ses praticiens, est infiniment vivante et utile. Elle donne une ouverture extrêmement suggestive sur les principales questions liées au cinéma : Questions de société, d'idéologie et de politique ; d'art et d'esthétique ; de réalisme et de théorie de la représentation ; de langage et de sémiologique ; de poétique et de réalisation ; ou encore questions anthropologiques et historiques.
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Ce manuel est devenu le classique des études cinématographiques. traduit en onze langues, il offre aux étudiants et aux cinéphiles un panorama complet de l'esthétique du cinéma et de l'audiovisuel, sous tous ses aspects : comme art, comme langage, comme écriture, comme récit et comme spectable.
Résolument interdisciplinaire, ce livre s'appuie sur l'histoire de l'art, la théorie littéraire, la sémiologie et la psychanalyse. il est conçu comme une introduction à ces disciplines et ne nécessite aucune connaissance spécialiste préalable.
à l'occasion de la 3e édition, un important travail de mises à jour, notamment bibliographique, a été mis en oeuvre.
Jacques aumont, alain bergala et michel marie enseignent tous les trois à l'université de paris 3 sorbonne nouvelle ; marc vernet à l'université denis diderot.