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Marie Eve Bouillon
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Nouvelles du paradis : la carte postale de vacances
Marie-Eve Bouillon, Valérie Perlès
- Loco
- 8 Septembre 2023
- 9782843140877
Depuis la fin du XIXe siècle, la carte postale joue un rôle clef dans la mise en images des territoires. D'abord liée aux migrations volontaires ou forcées, elle s'impose peu à peu comme un rituel vacancier avec l'essor des congés payés et du tourisme de masse. Soumis à une concurrence de plus en plus rude, les éditeurs de cartes se battent pour les meilleurs points de vente, amendant sans cesse leurs collections de vues pour qu'elles coïncident au mieux avec les goûts changeants des consomma- teurs, quitte à recourir au photomontage... Nouvelles du paradis aborde les cartes postales sous un angle original et double. En tant qu'objet de correspondance, d'une part, et en tant que produit industriel et éditorialisé d'autre part. En exhibant ainsi les arcanes de la fabrication de l'imagerie touristique commer- ciale, au lieu de se contenter d'un commentaire iconographique superficiel, ce livre comble une véritable lacune. Conçu comme un ouvrage de référence, il croise les contributions de disciplines variées (histoire, sociologie, ethnologie, art contempo- rain) pour fournir un tableau très complet de l'évolution de cet objet populaire en voie de disparition.
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Photographica n.4 : derrière l'image
Laureline Meizel, Marie-Eve Bouillon
- Editions De La Sorbonne
- Photographica
- 14 Avril 2022
- 9791035107987
Le numéro 4 de Photographica propose de définir la notion de « productrices/producteurs de photographies », afin de prendre en compte des individus jusque-là peu considérés dans l'historiographie des images photographiques, alors même qu'ils participent pleinement à leur fabrique et à leur diffusion. Se plaçant « derrière l'image » plutôt que devant elle (Didi-Huberman, 1990), les contributrices et contributeurs du numéro analysent ainsi la façon dont les rapports de coopération, les luttes et les négociations, modèlent les photographies mises en circulation (Philippe Artières à partir d'un Objet de grève de Jean-Luc Moulène, Nicole Hudgins au prisme du genre des métiers de la colorisation des photographies au XIXe siècle, Marlène Van de Casteele étudiant les revendications auctoriales des employé.e.s du Vogue américain autour de 1940). Sous l'angle de l'histoire du travail, cette focale permet aussi d'envisager les espaces où se tissent les rapports des productrices et producteurs de photographies (la photothèque Hachette par Sylvie Gabriel, l'agence Roger-Viollet dans un entretien avec Delphine Desveaux). Parallèlement, cette notion conduit à reconsidérer la figure du photographe, lorsqu'il s'engage dans la gestion et la diffusion de ses images (Marie Durand et Anaïs Mauuarin, Agnès Devictor et Shahriar Khonsari). De cette façon, c'est le champ des objets photographiques offerts à l'analyse qui s'élargit, notamment à la photographie industrielle et commerciale. Généralement peu contextualisé, ce type d'images peut ainsi être situé dans une histoire sociale, économique et culturelle (Anne-Céline Callens), que les archives des conseillères sociales du travail, présentées par Chloé Goualc'h, pourront contribuer à étayer.
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Plateau volant, motolaveur, purée minute : au salon des arts ménagers (1923-1983)
Marie-Eve Bouillon, Sandrine Bula
- Cnrs
- 27 Janvier 2022
- 9782271138965
« Plateau volant, motolaveur, purée minute », cette triade fait écho à la célèbre Complainte du progrès (Les Arts ménagers) de Boris Vian, diffusée au Salon des arts ménagers de 1956, dans laquelle le poète énumère avec humour les appareils plus ou moins fantaisistes qui envahissent le quotidien : repasse limace, atomixer, draps qui chauffent... Ce titre fait cependant référence à des objets qui ont véritablement figuré au Salon. Ils incarnent l'esprit d'invention et la projection dans la modernité qui ont toujours été sa marque de fabrique. À la croisée des sciences, de l'industrie et de l'esthétique, et au-delà de l'événement commercial, c'est bien une forme de révolution sociale que ce Salon a instaurée.
Pendant soixante ans, le Salon des arts ménagers a accueilli des millions de curieux venus découvrir les nouveautés en termes d'équipement domestique, d'habitat, d'organisation et de confort du foyer. Dès son origine, les innovations présentées sont photographiées dans un but documentaire et publicitaire : des dizaines de milliers de clichés ont ainsi été produits, témoignant de l'importance du visuel dans la construction d'un imaginaire de l'intérieur idéal. La société entière défile au Salon, pour se montrer, pour présenter, pour revendiquer aussi, comme la suffragette et féministe Louise Weiss en 1936, qui sous forme de performance, y fait la cuisine pour que soit accordé le droit de vote aux femmes.
Cette « visite » du Salon des arts ménagers, grande fête populaire et spectacle de la société de consommation en devenir, conduit à une réflexion sur nos pratiques quotidiennes et sur l'avenir de nos sociétés dites développées.