Qu'est-ce qu'une contre-culture a? l'heure de l'image sur Internet ? Depuis une génération, quantité de photographes prennent le contre-pied des standards technologiques. Ces alternatives sont si nombreuses et passionnantes que l'idée d'un livre pour les rassembler s'est imposée. Éthique et écologie irriguent une création photographique en complète réinvention et rematérialisation.
Première synthèse sur la photographie française de ces 50 dernières années, cette somme de 416 pages est signée de Michel Poivert, historien majeur de la photographie. Trois cent images et autant d'auteurs sont présentés grâce à des portfolios construits comme des expositions. Ce livre de référence vient combler un manque criant. Sa couverture en tissu rouge vermillon en fait un très bel écrin.
Essai sur la photographie moderne qui traite de sa relation avec l'art, en prenant pour base l'art contemporain, le photojournalisme, la création contemporaine et l'esthétique documentaire. En illustration, les clichés d'une centaine de photographes contemporains tels que Depardon, Gilles Peress, Nan Goldin ou encore Arak
- Des temps de l'invention à nos jours, cet essai propose en douze chapitres une vision personnelle des grandes étapes qui ont conduit la photographie à s'imposer comme le modèle de l'image moderne. Privilégiant le ton d'une expérience de vie au sein des collections, de l'enseignement et de la recherche, l'auteur revendique la subjectivité d'une approche où les photographies produites dans les contextes les plus variés ne cessent d'interroger notre rapport à la réalité.
En historien d'art qui a vu la photographie devenir depuis les années 1980 une part de l'art contemporain tout en maintenant son rang de média populaire au coeur des réseaux sociaux, Michel Poivert propose de repérer les grands changements de valeurs que nous attribuons à la photographie (fiction ou réalité, vérité ou mensonge, intime ou publique, etc.). Dans son analyse tout à la fois thématique et chronologique, Michel Poivert, après s'être intéressé à la question des origines, et aux démarches exploratoires des premiers cercles d'amateurs, interroge la photographie du visage et les codes de la célébrité. Il montre les relations entre la personnalité d'un Nadar, qui concentre l'image sur la psychologie de son modèle, et celle du médecin Duchenne de Boulogne, qui cherche à établir une grammaire des expressions du visage en utilisant des modèles anonymes. Les sciences sont présentées comme un laboratoire de formes en interaction avec l'enseignement des beaux-arts. Mais dès le XIXe siècle, la photographie est aussi défendue au nom d'une véritable morale consacrant les seules valeurs de la prise de vue, du négatif et de la fidélité : une « pureté » qui condamne les pratiques hétérodoxes de la mise en scène et des manipulations des épreuves au moment du tirage. Pourtant, au tournant des XIXe et XXe siècles, les pictorialistes comme Robert Demachy en France déjouent cette morale et renient les valeurs du progrès de la technique en utilisant le flou et les effets plastiques. Rouvrant le dossier de l'avant-garde, cet ouvrage s'inscrit dès lors dans une dynamique qui privilégie les tensions autour du statut de la photographie. Avec Alfred Stieglitz et Paul Strand, le document et l'art ne cessent de se répondre pour fonder les principes d'une image capable de se mesurer aux contradictions du monde moderne. En ce sens, le surréalisme est au coeur d'une approche anti-disciplinaire de la photographie où les figures d'André Breton ou Salvador Dali commencent à détourner les photographies des magazines et journaux : le monde des images s'ouvre comme un territoire de jeu où règne l'esprit critique. La question des médias est alors posée frontalement à partir du photojournalisme. L'auteur insiste sur le rôle de reporters tel Gilles Caron, pour montrer le passage entre l'image de l'événement et la tentation subjective de l'auteur et interroge les valeurs humanistes de la profession. Enfin, Michel Poivert conclut son essai en définissant la photographie contemporaine comme le moment où art et photographie semblent lier leur destin. La richesse de propositions artistiques aussi différentes que celles des partisans de la mise en scène, comme Jeff Wall, ou des tenants du genre documentaire comme Allan Sekula, l'esthétisation de l'image de presse ou bien encore le retour en grâce de l'image expérimentale contredit ceux qui, à l'aube du numérique, prédisaient l'obsolescence de la photographie.- Originale et personnelle, cette histoire de la photographie présente en douze chapitres chronologiques les grandes étapes qui ont conduit le médium à s'imposer comme le modèle de l'image moderne. - Une analyse passionnante de l'évolution du statut et du rôle de la photographie tout au long des siècles. Michel Poivert propose de repérer les grands changements de valeurs que nous attribuons à la photographie (fiction ou réalité, vérité ou mensonge, intime ou publique, etc.). - À l'ère du numérique, une formidable défense de la photographie comme oeuvre d'art, au coeur de nos sociétés où elle tient aussi son rang de média populaire dans les réseaux sociaux. - La lecture claire et pédagogique d'un des grands spécialistes français de la photographie, professeur à la Sorbonne. Une excellente introduction à la photographie, idéale pour les étudiants et les amateurs curieux.
Célèbre pour ses reportages de guerre en Israël, au Viêtnam ou au Biafra dans les années 1960, Gilles Caron est aussi considéré comme «le» photographe de Mai 68. Derrière des images légendaires, les archives de la Fondation Gilles Caron permettent désormais de découvrir la partie immergée d'un iceberg : des milliers de vues réalisées tout au long d'une année où il propose un portrait de la jeunesse française, de ses vedettes, de ses hommes politiques et d'une foule d'anonyme décidée à changer d'époque. Sur le terrain, dans les amphis et au cours des manifs, Gilles Caron tient une chronique de 1968 en très grande partie inédite.
Son expérience malgré sa jeunesse lui permet de poser un regard à la fois bienveillant et distancié sur des événements au goût de révolution, lui qui sera le témoin engagé de conflits dramatiques en Afrique tout au long de cette année 1968.
Disparu prématurément en 1970 à l'âge de 30 ans au Cambodge, Gilles Caron laisse le plus précieux témoignage de la «révolution symbolique» que fut Mai 68.
Au travers de six études, l'ouvrage propose une approche des stratégies employées par le surréalisme pour rendre visible les notions essentielles de son esthétique, qui concilie renouvellement de l'inspiration poétique et nécessité de l'engagement politique à l'heure de la montée du fascisme.
Alors que l'idéalisme des années 1920, guidé par la magie de l'automatisme psychique, peine à devenir une arme idéologique, la photographie fournit à l'entourage d'andré breton les moyens de faire de l'image mentale une réalité concrète. pour y parvenir, les documents photographiques opèrent au coeur des usages surréalistes par le jeu des détournements qui donnent au surréalisme l'apparence prestigieuse d'une révolution scientifique.
Loin d'un univers convenu de l'onirisme, les surréalistes utilisent la trivialité des documents pour s'inscrire dans l'histoire en marche. si l'étrangeté est toujours au rendez-vous -à travers une vulgaire reproduction, un simple grossissement ou encore un instantané-elle est désormais au service de la puissance de l'esprit à transformer le monde. breton, dali, brassai, man ray et tant d'autres travaillent, au passage des années 1920-1930, à cette " illumination profane " que reconnaît alors en allemagne walter benjamin, et qui traduit la conversion du surréalisme au politique.
Cette approche anthropologique et esthétique du plus fameux courant artistique du xxe siècle montre le rôle déterminant de la photographie dans une conduite pragmatique de l'avant-garde.
Cet ouvrage regroupe les photographies de Gilles Caron (1939-1970) couvrant les conflits des années 1960 en Israël, Irlande, Tchad, Biafra, Vietnam et Cambodge, souvent en compagnie de Don Mc Cullin. Ses images de mai 68 sont également iconiques. Il est composé de sept chapitres : héroïsme, regard intérieur, douleur des autres, mouvement de révolte, Nouvelle Vague, conscience malheureuse. Ce beau livre à la riche iconographie et sous la direction de Michel Poivert, historien de la photographie et président de la Société française de photographie pendant 15 ans, sortira à l'occasion d'une très grande exposition dédiée à Gilles Caron.
À l'occasion d'une résidence organisée par le Centre d'art GwinZegal, le couple d'artistes, Cécile Hesse (née en 1977) et Gaël Romier (né en 1974), a déplacé son travail de création de l'Auvergne à la Bretagne. Pendant quatre ans, le couple a conçu une série au long cours en posant ses appareils sur la plage comme dans un studio grandeur nature. Ces mises en scène d'objets insolites, pensées en amont, résultant de croquis et études préparatoires, souvent réalisées de nuit, parfois à marée montante, sont nommées "barbares" en écho à l'étymologie du mot, car selon leurs créateurs, elles parlent une langue qu'on ne comprend parfois pas.
Entre la fin des années 1960 et celle des années 1980, la photographie française fait son entrée dans l'art contemporain. Les formats explosent, la couleur s'impose, l'esthétique devient la préoccupation première. C'est désormais l'aventure des auteurs, et la quête de modèles littéraires et artistiques - ce qui n'empêche pas l'engagement social et politique. La photographie aspire dès lors à devenir un moyen d'expression à part entière. Après la page de journal, ce sont la cimaise du musée ou la page du livre d'artiste qui forgent sa légitimité. Pour relever le défi de la création, les photographes français débattent, réinventent l'idée même de photographie, et découvrent avec fascination la photographie américaine. Ils puisent aussi aux sources des sciences humaines et du langage, alors en vogue : la sociologie, la sémiologie ou encore l'histoire. A travers les oeuvres de plus de soixante- dix photographes, est ici mise en lumière cette métamorphose qui marque la photographie en France entre Mai 68 et la chute du mur de Berlin en 1989.
L'exposition déploie un ensemble exceptionnel de près de 150 photographies couvrant un siècle d'histoire de l'image, dans l'intimité de la condition humaine. De Brassaï à Sabine Weiss et de Diane Arbus à Mitch Epstein, elle permet une lecture en creux de l'histoire de la photographie centrée sur l'Humain et sa relation à son environnement, où l'effervescence de la ville côtoie la poésie solitaire du portrait.
Cette monographie rétrospective présente plus de 350 images de Michel Vanden Eeckhoudt, photographe belge disparu en 2015. En près de 40 ans d'une pratique simple et obsessionnelle, avec une économie de moyens exemplaire, Michel Vanden Eechoudt a constitué l'une des oeuvres les plus singulières de la photographie documentaire contemporaine, sondant avec humour et inquiétude la dérision de notre condition humaine et de celle que nous imposons au règne animal. Ce livre rassemble ses images emblématiques ainsi que de nombreuses photographies inédites ou méconnues issues de ses archives. Il s'accompagne de textes des historiens de l'art Xavier Canonne et Michel Poivert, et d'un long portrait du photographe écrit par son épouse Mary van Eupen, mêlant repères artistiques et souvenirs intimes.
En 1890 Paul Nadar entreprend un voyage vers l'Asie centrale en suivant la Route de la soie. Il en rapporte une impressionnante série de photographies témoignant de la modernité soviétique en marche, réalisées avec les premiers films gélatine Kodak.
Un siècle plus tard, Payram emprunte la même route.
Photographiant à la chambre avec les ultimes films Kodak grand format, il capte le quotidien des ex-pays d'URSS en pleine réappropriation de leur histoire.
Ce livre met en dialogue leurs images en interrogeant la place de la photographie dans le champ mémoriel et sa capacité à se saisir de l'histoire. L'originalité de sa forme - deux livres superposés assemblés et reliés - ajoute un écho supplémentaire à ces deux récits ambitieux qu'analyse l'historien de la photographie Michel Poivert.
Des histoires, plutôt qu'un récit monolithique et linéaire, nous invitent ici, avec science et pédagogie, à plonger aux racines de notre culture visuelle.
Naissance et rayonnement d'une technique et d'un art, procédés chimiques et choix esthétiques, scientifiques photographes et photographes artistes, reporters et amateurs, avant-gardes et institutions : le volume présente en dix chapitres et 550 illustrations un parcours suprenant et séduisant.
PHOTOGRAPHIES DE PLUS DE 100 PHOTOGRAPHES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Pour les 20 ans du centre de photographie lyonnais, le Bleu du Ciel, Gilles Verneret, son directeur, revisite les photographes y ayant exposé et sur le temps, ayant défini une certaine ligne d'une photographie documentaire. Ce livre met en évidence toute la créativité, la pluralité de cette photographie documentaire à travers les oeuvres de près de 100 photographes français, pour beaucoup, mais aussi du monde entier.
Les sciences humaines et sociales deviennent à partir des années 1990-2000 un nouveau repère fort pour les photographes. Déjouant ou parfois critiquant ouvertement l'institution photo-journalistique, les photographes affirment les valeurs de l'enquête, du terrain, de l'analyse économique et sociale, du décryptage politique. Nos contemporains inventent une poétique de la responsabilité, ils font du documentaire un genre ouvert à l'imaginaire d'un monde à venir.
Outre les textes historiques le Gilles Verneret et Michel Poivert présentant différents aspects de cette nouvelle photographie documentaire, ce livre accueille également les textes écrits par les photographes présentés.
Comment est née la photographie ? Quelles en ont été les grandes évolutions ? Comment fut-elle utilisée dans les sciences, la presse, l'art ? Voici quelques-unes des questions qu'aborde ce livre destiné aux enfants à partir de huit ans.
Histoires de la photographie explique en six chapitres les principaux usages et fonctions du médium. " Enregistrer " retrace les processus de fabrication des images ; " Créer ", la façon dont les artistes s'en sont servis pour produire des oeuvres. Le photomontage et la retouche sont expliqués dans " Réinventer ". " Informer " décrit le rôle de la photographie dans notre compréhension de l'actualité ; " Observer ", en quoi elle a permis de mieux connaître le monde. La conservation et le partage des images sont enfin traités dans " Rassembler ".
Chaque chapitre accompagné d'un portfolio de photographies d'hier et d'aujourd'hui.
Histoires de la photographie raconte ainsi non pas une histoire mais plusieurs. Le livre apporte aux enfants des connaissances sur une pratique qui leur est, depuis le numérique, familière. A travers les nombreuses images reproduites, il est aussi une invitation à découvrir et à imaginer d'autres histoires encore.
Le photographe Julien Guinand s'attaque à la représentation des forces. Il propose des photographies aux contenus méditatifs : personnages concentrés, objets isolés, nature abandonnée, feux éphémères ou animaux à l?arrêt... Mais le calme n?y est qu?apparent.Il s?agit de tireurs de compétition, d?abris de chasse, du travail de la terre, de moteurs, de vitesse et de collision, ailleurs de la croissance inexorable de la végétation ou bien encore des plis irrésistibles de la géologie...
Since the 1980s, Pierre et Gilles have epitomised a highly sophisticated art of portraiture, poised between photography and painting.
With their images in sombre and joyful colours, inspired by art and popular culture, they recreate an enchantment for the world, aspiring to reconcile genres, ages, and styles.
Under the scientific direction of Sophie Duplaix (Centre Pompidou, Paris) and featuring the writings of eminent specialists - Michel Poivert, Marc Donnadieu... -, this book, published to coincide with the exhibitions at Ixelles Museum (Brussels) and MuMa (Le Havre), sheds fresh light on the intricate and prolific work of this pair of artists who are at once impossible to classify or circumnavigate.
Pierre et Gilles incarnent depuis les années 1980 un art du portrait hautement sophistiqué, entre photographie et peinture.
Avec leurs images aux tonalités sombres et joyeuses, nourries d'art et de culture populaire, ils réenchantent le monde, aspirant à réconcilier les genres, les âges, et les styles.
Placé sous la direction scientifique de Sophie DUPLAIX (Centre Pompidou, Paris) et rassemblant les écrits d'éminents spécialistes - Michel Poivert, Marc Donnadieu... -, cet ouvrage, édité à l'occasion de l'exposition présentée au Musée d'Ixelles (Bruxelles) et au MUMA (Le Havre), offre un éclairage inédit sur l'oeuvre dense et prolifique de ce duo d'artistes aussi inclassable qu'incontournable.
Diaporama fait suite à trois expositions de Constance Nouvel, présentées successivement en 2019-2020 par la Galerie In Situ ? fabienne leclerc (Paris), Le Point du Jour (Cherbourg) et le Centre photographique d´Île-de-France (Pontault-Combault). Néanmoins, ce livre ne constitue pas un catalogue des oeuvres exposées, mais bien le quatrième volet d´un cycle, qu´il synthétise et relance. À l´origine, Constance Nouvel a conçu les expositions en imaginant, sur le modèle des « plateaux » dans le jeu vidéo, un passage qui relierait trois décors d´un même univers. Le livre concrétise cette utopie et en déploie les enjeux : comment les oeuvres trouvent forme dans l´espace et en modifient-elles la perception ? À quelles images du réel l´outil photographique donne-t-il accès ? Les vues des expositions et les reproductions des oeuvres sont accompagnées d´un entretien avec le critique d´art Paul Sztulman et suivies d´un récit de science-fiction par l´historien de la photographie Michel Poivert.
Pendant trois ans, Gilles Raynaldy a observé le quotidien des élèves, des professeurs et du personnel de la cité scolaire Jean-Jaurès à Montreuil. À la fois distantes et extrêmement près de leurs sujets, les photographies de Gilles Raynaldy captent les différentes facettes d'une réalité complexe : les gestes individuels, les mouvements des groupes, les attitudes, les postures et les signes de l'adolescence.
Comme un film, le livre traverse les saisons de l'année scolaire ; il ouvre les portes des classes, il montre les cours de recréations, les ateliers, les cuisines, le réfectoire. des lieux parfois grouillant de vie, parfois silencieux.
À ces photographies, en noir et blanc et en couleurs, se mêlent des vues de l'exposition d'affiches, organisée par le photographe dans de la cité scolaire. Cette exposition in situ a accompagné la vie des élèves pendant plusieurs mois, faisant corps avec les murs des bâtiments.
Entretien avec Michel Poivert
Nul besoin de préciser que Vichy est une ville d'eau lorsque l'on découvre les images fluides et évanescentes de Sandra Rocha. En résidence dans la ville thermale, elle s'est laissé porter par l'atmosphère champêtre des squares et jardins, elle a longé les berges du fleuve et elle a recomposé en chemin le poème visuel des jeunes filles en fleur. A travers ses images poudrées de lumière, lointaines héritières des peintures classiques et idéalistes de Puvis de Chavannes, elle a photographié l'éternel été des jeunes vichyssois qui cueillent les roses de la vie en bord de l'allier.
« Sur les rives de l'Allier, les poses adoptées par les modèles hésitent entre l'héritage des codes de la féminité et l'expression d'un profond désir de singularité. Certaines jeunes filles se sont mises à l'eau et nous rappellent le destin des modèles que les artistes ont sublimés en Baigneuses. L'architecture délicate des villes thermales, avec leurs galeries miroitantes de casino, forme le fond peint de tableaux vivants. L'artiste creuse ici une brèche dans le temps. Ce décor est aussi une cage. Les portes en sont grandes ouvertes mais les êtres qui s'en échappent ne s'éloignent guère. Les ornements de gala comme l'eau du fleuve sont un palais des glaces où se perdent les reflets ».
Michel Poivert
A-t-on oublié que la métaphore la plus célèbre de l'histoire de l'art est militaire ? «Avant-garde» désigne en effet un détachement de combat en avant des troupes, capable d'ouvrir une voie, de renseigner, de favoriser une opération. [...] Et si, en la prenant au pieds de la lettre, un travail documentaire sur un équipement militaire aux prises avec l'évolution de l'art de la guerre permettait de voir, par un jeu de métaphore réfléchie, où nous en sommes de cette mythologie ?
[...] Le livre se présente comme une sorte de manuel avec plans, figures, objets, espace, comme s'il s'agissait de présenter un développement d'actions à suivre à partir de repérages, d'identifications, de calculs des points de vue et des proportions : bâtiments, équipements, postures, phases, circulations... mais quelle action se prépare alors ? Celle d'une disparition.
Extrait de Une Avant-garde sans combat, Michel Poivert, Landing Zone
Basé sur le projet sculptural éponyme réalisé par l'artiste palestinien dans une savonnerie provençale artisanale, ce catalogue présente une sélection d'oeuvres récentes et plus anciennes de Taysir Batniji, avec un texte de Michel Poivert et un entretien.