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Thomas Wieder
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Les sorcières de Hollywood ; chasse aux rouges et listes noires
Thomas Wieder
- Ramsay Illustre
- 21 Février 2008
- 9782841149278
De la fin des années 1940 au début des années 1960, une chape de plomb s'abat sur Hollywood. Pour la droite américaine, qui s'inquiète depuis l'entre-deux-guerres de la place grandissante qu'y occupent les communistes et leurs sympathisants, l'heure de la revanche a sonné. En faisant de l'anticommunisme l'alpha et l'oméga de la politique américaine, la guerre froide légitime une chasse aux sorcières qui touche peu à peu tous les secteurs dits " sensibles ", de l'administration à l'enseignement en passant par le monde du spectacle. De concert avec le FBI et la Commission des activités antiaméricaines de la Chambre des représentants, les hommes forts d'Hollywood mettent l'industrie cinématographique au pas. Au total, près de 300 acteurs, réalisateurs et scénaristes sont inquiétés. Les accusations - souvent calomnieuses - fusent de toutes parts, et des listes noires circulent. S'ils veulent renouer avec leur carrière, les proscrits n'ont d'autre choix que de renier haut et fort leurs engagements et, en signe d'allégeance, de donner les noms de leurs (anciens) camarades. Elia Kazan, parmi des dizaines d'autres, fait le choix de la délation. Pour ceux qui refusent de vendre leur âme au diable, la mise au ban est sans appel : dix d'entre eux vont en prison (les " Dix d'Hollywood ", parmi lesquels Dalton Trumbo, le futur réalisateur de Johnny s'en va-t-en guerre), et des dizaines s'exilent au Mexique ou en Europe (Joseph Losey, John Berry, Jules Dassin, etc.). Ceux qui restent aux États-Unis ont la vie dure : de nombreux scénaristes continuent de travailler, mais à des salaires de misère et dans la clandestinité (en recourant à des pseudonymes ou à des prête-noms). Quant aux acteurs et aux réalisateurs, ils doivent bien souvent changer purement et simplement de carrière. La chasse aux sorcières, qui précède l'avènement du sénateur McCarthy (1950) et se poursuit après la mort de celui-ci (1957), ne prend pas fin du jour au lendemain. Dans les années 1960, quelques noms disparus des génériques depuis de longues années réapparaissent sur les écrans, 10% environ. Les plaies sont pourtant loin d'être refermées et les mémoires hollywoodiennes, à travers films et commémorations, n'en finissent pas de revisiter cet entêtant passé.
Depuis " Les Délateurs " de Victor Navasky, publié chez Balland en 1980, aucun livre important et sérieux n'est paru en français sur cet épisode sombre et passionnant de l'histoire du septième art.
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De la fin des années 1940 au début des années 1960, une chape de plomb s'abat sur Hollywood. Pour la droite américaine, qui s'inquiète depuis l'entre-deux-guerres de la place grandissante qu'y occupent les communistes et leurs sympathisants, l'heure de la revanche a sonné. En faisant de l'anticommunisme l'alpha et l'oméga de la politique américaine, la guerre froide légitime une chasse aux sorcières qui touche peu à peu tous les secteurs dits " sensibles ", de l'administration à l'enseignement en passant par le monde du spectacle. De concert avec le FBI et la Commission des activités antiaméricaines de la Chambre des représentants, les hommes forts d'Hollywood mettent l'industrie cinématographique au pas. Au total, près de 300 acteurs, réalisateurs et scénaristes sont inquiétés. Les accusations - souvent calomnieuses - fusent de toutes parts, et des listes noires circulent. S'ils veulent renouer avec leur carrière, les proscrits n'ont d'autre choix que de renier haut et fort leurs engagements et, en signe d'allégeance, de donner les noms de leurs (anciens) camarades. Elia Kazan, parmi des dizaines d'autres, fait le choix de la délation. Pour ceux qui refusent de vendre leur âme au diable, la mise au ban est sans appel : dix d'entre eux vont en prison (les " Dix d'Hollywood ", parmi lesquels Dalton Trumbo, le futur réalisateur de Johnny s'en va-t-en guerre), et des dizaines s'exilent au Mexique ou en Europe (Joseph Losey, John Berry, Jules Dassin, etc.). Ceux qui restent aux États-Unis ont la vie dure : de nombreux scénaristes continuent de travailler, mais à des salaires de misère et dans la clandestinité (en recourant à des pseudonymes ou à des prête-noms). Quant aux acteurs et aux réalisateurs, ils doivent bien souvent changer purement et simplement de carrière. La chasse aux sorcières, qui précède l'avènement du sénateur McCarthy (1950) et se poursuit après la mort de celui-ci (1957), ne prend pas fin du jour au lendemain. Dans les années 1960, quelques noms disparus des génériques depuis de longues années réapparaissent sur les écrans, 10% environ. Les plaies sont pourtant loin d'être refermées et les mémoires hollywoodiennes, à travers films et commémorations, n'en finissent pas de revisiter cet entêtant passé.
Depuis " Les Délateurs " de Victor Navasky, publié chez Balland en 1980, aucun livre important et sérieux n'est paru en français sur cet épisode sombre et passionnant de l'histoire du septième art.
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Faire la paix : De Waterloo à la Bosnie, six façons de mettre fin à une guerre
Jérôme Gautheret, Thomas Wieder
- Editions Novice
- 9 Avril 2024
- 9782492301414
Lorsque les dernières voies diplomatiques sont rompues, que la violence est exacerbée par la haine, que les combats font rage, il est difficile d'imaginer que cette mécanique guerrière puisse s'arrêter. Pourtant, un jour, les armes se taisent. Reste alors le plus complexe : bâtir la paix, ou du moins, surmonter, un temps, les rivalités et les ressentiments.
Tandis que les conflits oubliés se ravivent et que partout dans le monde les tensions se multiplient, Jérôme Gautheret et Thomas Wieder se penchent dans cet essai historique sur la manière dont les grands affrontements ont pris fin. À travers six exemples qui ont marqué la mémoire européenne, de la plaine de Waterloo aux montagnes du Haut-Adige, du chaos des champs de bataille au calme feutré des chancelleries, les auteurs dévoilent les ressorts fragiles et précieux qui ont permis aux hommes, après l'horreur, de faire la paix.
Journalistes au Monde, Jérôme Gautheret et Thomas Wieder ont déjà publié ensemble Ceux de 1940 chez Fayard. -
On sait tout des drames qu'a connus la France durant l'été 1940. Mais que sait-on vraiment de ce qu'ont vécu les Français ? Alors que les témoins se font de plus en plus rares, Jérôme Gautheret et Thomas Wieder ont entrepris, en s'appuyant sur les derniers acquis de la recherche et en puisant dans des archives inédites, de donner la parole à ceux qui se sont retrouvés au plus près de la catastrophe.
De Paris à Menton, du coeur de la Touraine à l'extrême pointe de la Bretagne, leur enquête en douze tableaux ne prétend pas à l'exhaustivité. Elle vise à restituer l'épaisseur d'un moment tragique, celui où l'armée s'est effondrée, où l'État s'est disloqué et où la France a semblé sur le point de disparaître.
Jérôme Gautheret et Thomas Wieder sont journalistes au Monde. Leur série, parue durant l'été 2010, a séduit les deux millions de lecteurs du quotidien.