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Zedele
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Et in Arcadia ego est un projet mené par Yann Lestrat depuis 2003, visant à installer et à photographier dans des paysages naturels une bonde d'évacuation en acier inoxydable de 100 cm de diamètre. Après un temps d'expérimentation en Bretagne, sur terre et en mer, le voyage en Islande entrepris en septembre 2007 est la première concrétisation de ce projet à l'étranger.
Ce livre, sans textes ni commentaires, présente trois séries de photographies montrant l'installation de la bonde dans les paysages islandais, les à-côtés du voyage, et un ensemble de polaroïds pris après l'extraction de la bonde. Un projet en écho aux oeuvres historiques du Land Art, mais avec cette singularité propre à l'oeuvre de Yann Lestrat.
Pour prolonger l'expérience, un DVD en insert dans le livre présente deux films documentaires de Nicolas Touzalin, qui a assisté Yann Lestrat dans les installations de la bonde.
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Ce livre est le premier volume d'une série sur l'univers des lycées professionnels. Arnaud Théval y raconte ses « aventures » dans l'univers de l'enseignement, et propose de façon originale et inédite une nouvelle manière de faire entrer l'art à l'école.
Moi le groupe est le récit des projets artistiques engagés par Arnaud Théval impliquant les élèves, les enseignants et l'institution scolaire de plusieurs lycées professionnels. Moi le groupe a pour sujet des groupes d'élèves confrontés à leur propre imaginaire et aux stéréotypes de leur futur métier. Travaillant sur les lycées et directement auprès des élèves, Arnaud Théval raconte ici ses « aventures » dans l'univers de l'enseignement, et propose de façon originale et inédite une nouvelle manière de faire entrer l'art à l'école.
Moi le groupe est construit en plusieurs chapitres et imaginé à la manière d'une bande dessinée ou d'un roman-photo, associant texte et photographies de l'artiste.
Les chapitres de ce premier volume se concluent par un texte de Sylvain Maresca, qui a suivi Arnaud Théval dans ses déplacement et ses rencontres avec les lycéens. Ces textes, écrits par un sociologue-écrivain, présentent le projet « vu » par les lycéens, et donnent au livre une autre dimension narrative.
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Gilles Bruni concentre ses intérêts pour le paysage, l'écologie du lieu, ses habitants et leur histoire, dans la réalisation d'installation paysagère et de livres d'artiste. L'enjeu du Camp de l'Ermitage est de chercher à révéler l'environnement paysager du domaine de l'Ermitage, situé à Beuvry dans le Nord de la France : à partir des traces trouvées sur place et des histoires glanées auprès des habitants du village, Gilles Bruni établit une histoire possible du lieu qu'il retranscrit dans l'installation et le livre. L'installation fait ainsi état des conflits armés dont a été témoin la région, et probablement aussi le domaine, en transposant des figures militaires en objets pacifiés (l'avion écrasé est une cabane, le blockhaus un point d'observation du paysage). Le livre permet de parcourir le lieu, d'en ressentir les contours et finalement de saisir le cheminement du projet. Il devient lui-même un environnement visuel à part entière, où se croisent les particularités d'un paysage et les événements qui le façonnent.
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Ce livre est le deuxième volume d'une série sur l'univers des lycées professionnels. Arnaud Théval y raconte ses « aventures » dans l'univers de l'enseignement, et propose de façon originale et inédite une nouvelle manière de faire entrer l'art à l'école.
Après un remarquable premier volume paru en 2009, Arnaud Théval propose ici un nouveau tome de Moi le Groupe, imaginé sur le même principe que le précent livre, le roman photo. L'artiste poursuit son immersion dans le monde des lycées professionnels, renouant avec les enjeux déjà soulevés précédemment : qui se cache derrière la blouse blanche ? que dissimule le bleu de travail ? comment ces adolescents vivent-ils leur apprentissage ? Si certains lycéens se prêtent de bon coeur au jeu d'Arnaud Théval, d'autres s'en désintéressent jusqu'à friser l'insolence, d'autres encore choisissent la séduction et se jouent à leur tour de l'artiste. Loin de l'image stéréotypée des lycéens qui n'ont rien à dire, on découvre des jeunes gens qui ont quelque chose à montrer et qui le montrent bien.
On trouve également en fin de livre une série de fictions de Sylvain Maresca qui imagine ce qu'ont pu être ces rencontres du point de vue des lycéens.
Moi le groupe est construit en plusieurs chapitres et imaginé à la manière d'une bande dessinée ou d'un roman-photo, associant texte et photographies de l'artiste.
Moi le groupe est un projet incontournable, pour celles et ceux qui s'intéressent aux « esthétiques relationnelles », ou aux manières de faire entrer l'art à l'école.
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Le jardin dans la friche est un jardin collectif réalisé à Pau en 2004 à l'initiative de Gilles Bruni et Marc Babarit. Invités par une MJC et un lycée agricole à concevoir un projet pour contribuer à la réflexion sur le renouvellement urbain du quartier, les deux artistes proposent une expérience collective réunissant des habitants du quartier et des bénévoles, des lycéens et des enseignants, dans le but de faire de la friche un lieu de détente, de jardinage et de partage.
L'idée est de donner au jardin la forme et les dimensions d'un terrain de tennis, où l'on cultivera dans les carrés du court toutes sortes de légumes, de fleurs et d'aromates, pour ensuite les distribuer aux acteurs et aux passants. Le livre présente l'ensemble du processus, des premiers travaux de terrassement en début d'année, jusqu'au banquet végétarien de l'inauguration en septembre.
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Pendant près de trois ans, Arnaud Théval a suivi la réhabilitation des Archives départementales de Loire-Atlantique. L'artiste a régulièrement visité le chantier pour rencontrer le personnel et les ouvriers, leur proposant au passage de les photographier de dos, tournés vers leur espace de travail.
Ces photographies sont accompagnées de notions écrites par Emmanuel Hermange (critique d'art) et Jean-Yves Petiteau (ethnologue), questionnant la représentation des corps à travers l'histoire de l'art, ou mettant en lumière le travail des archivistes.
En l'absence d'un sommaire et des numéros de page (remplacés par les dates de prise de vue de chaque photo), le livre invite à se perdre dans ce dédale de portraits et de notes, et à pénétrer un lieu habituellement clos, pour saisir, au plus près des corps et de l'activité intense qui y règne, les particularités de deux univers en mouvement.
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Un des plus importants artistes britanniques, Richard Long est un sculpteur et photographe qui réunit les matériaux de son oeuvre en marchant dans la nature, au cours de longs treks solitaires, dans le monde entier. Depuis 1971, ses livres, généralement de mots et/ou de photographies, dont il conçoit la maquette, conservent les traces de ses marches, non comme un reportage mais comme une nouvelle oeuvre. Troisième de ses livres, South America est entièrement façonné à la main : chaque double-page est contrecollée à la page précédente et à la suivante, l'ensemble étant réuni par une fine bande de papier faisant office de dos. Exceptionnellement de format carré, il est le seul livre de Richard Long à ne comporter que des dessins : un petit nombre de motifs stylisés (cercle du soleil, silhouette d'un condor, spirale, etc.) ont été tracés au cours d'une marche à travers l'Amérique du Sud, à l'aide des matériaux naturels trouvés sur place (galets, poussière d'or, etc.), dans des circonstances que précise une brève légende. Ces dessins schématiques sont imprimés deux fois, en positif (noir sur fond blanc) et en négatif (blanc sur fond noir), au recto et au verso d'une même page. Par là le livre de dessins fait le lien avec l'empreinte photographique, à laquelle fait inévitablement penser la reproduction des images en positif et en négatif.
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Dominator est la réplique d'une moissonneuse-batteuse réalisée à l'échelle réelle avec du bois bon marché. Cette nouvelle sculpture de Pascal Rivet s'inscrit dans la série des Véhicules, commencée depuis 2001 avec les copies du tracteur IH, d'une voiture Darty ou de mobylettes Fox.
Si la technique est rudimentaire (bois et vis) et volontairement approximative (la copie, réalisée sans plans, s'appuie sur quelques mesures et photos), c'est pour ne révéler que progressivement la vraie nature de l'engin. Il faut s'approcher du véhicule pour que l'illusion s'estompe et découvrir la sculpture. Au-delà de la technique et de la question formelle, ce projet interroge un rapport au temps et à la durée. Comment une image se fixe-t-elle dans notre mémoire ? Et comment résiste-t-elle à l'idée que l'on s'en fait ?
Le livre rejoue une seconde fois le processus à l'oeuvre, en donnant à voir les étapes essentielles de la construction de la moissonneuse-batteuse, de la réalisation de la première roue à la mise en couleur des pièces. La performance de Pascal Rivet renvoie ainsi aux entreprises enfantines, quand il s'agit de construire son monde et réaliser ses désirs. Ce n'est qu'en toile de fond, à l'image de ce symbole d'une agriculture intensive, qu'apparaissent des préoccupations d'adultes liées au paysage et à l'environnement.
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Voyage sur les mains est le premier livre d'artiste de Nikolas Fouré. Il présente un ensemble de photographies de l'artiste se photographiant en équilibre sur une main. Prises entre 2007 et 2009 dans des lieux - mentionnés sur une carte postale insérée dans le livre - qu'il a traversés à l'occasion de ses déplacements, ces photographies sont moins des photos-souvenirs que la mise en scène d'une action ne se référant qu'à elle-même. « Ce projet est né de l'envie, nous dit l'artiste, de combler l'écart qui existe entre l'action et l'image de celle-ci. » Il lui faut donc trouver le moyen de faire se rencontrer l'action et la trace, pour ainsi « performer une image ». Plein d'ironie, ce livre n'est pas le livre de voyage qu'il prétend être : la plupart du temps ratées, mal cadrées, floues, ces photographies par avance vouées à l'échec nous plongent dans un entre-deux où seul le jeu compte. Si Nikolas Fouré ne réussit pas à donner une image fixe de lui-même, il parvient tout du moins à nous entraîner dans ce livre fait de bouts de choses réjouissantes et curieuses : du nombril exhibé sans complexe aux nombreux ciels infinis, en passant par ces fragments d'architectures et de paysages vus du sol, tel un enfant observant le monde de là où il se trouve.
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Les éditions Zédélé sont heureuses de publier leur première monographie d'artiste, qui s'avère être également la première publication d'ampleur consacrée à l'artiste rennais. Aquarelliste et sculpteur, Briac Leprêtre pioche dans notre quotidien des images qu'il détourne, créant ainsi de l'étrange avec du familier. Ses aquarelles, d'une précision troublante, sont réalisées à partir de photographies de famille ou tirées de la presse, représentant des scènes d'une banalité inquiétante : un homme qui saigne du nez, une grand-mère et ses petites filles, une gazinière, Simone et son gâteau au chocolat, etc. On retrouve cette étrangeté dans ses sculptures en polystyrène, qui copient là aussi de manière obsédante des objets ou des architectures (un baby-foot, une cheminée, une charpente de maison). Cette édition haute en couleur choisit de manière habile de combiner aquarelles et sculptures. Au fil des pages, se dégage une même impression, une même séduction : on est tout d'abord saisis par le réalisme des oeuvres et un sentiment de déjà vu, et puis l'illusion s'estompe : Briac Leprêtre laisse apparaître les petits défauts comme autant d'indices d'une réalité vacillante. Derrière chaque oeuvre, l'inquiétude plane.
Inséré dans le livre, un texte de Joëlle Le Saux analyse le travail de Briac Leprêtre. Cet appendice présente également des photographies du workshop à l'origine de l'installation Foyer de jeunes, imaginée et réalisée avec les étudiants de l'école d'art au printemps 2009.
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Ikhea services ; 68 pages de passages à l'acte !
Jean-Baptiste Farkas
- Zedele
- 15 Novembre 2004
- 9782915859003
Le projet de Jean-Baptiste Farkas est d'offrir ses services, là où ordinairement on attend d'un artiste une oeuvre finie et exposée. Ce que propose Farkas avec ce livre, c'est vingt services à réaliser soi-même ou accompagné par une équipe. Chaque service se présente avec son mode d'emploi et des remarques sur sa réalisation. Ils invitent par exemple à rendre impraticable l'usage d'une partie d'un appartement en l'annulant avec du scotch ou en l'encombrant d'objets, ils permettent à des personnes qui ne se connaissent pas d'intervertir les contenus d'étagères qui leur appartiennent. D'autres services offrent l'assistance nécessaire pour extérioriser des tensions réprimées, ou pour se libérer d'objets auxquels nous tenons. Destiné à perturber notre quotidien et nos habitudes, ce livre-manuel est aussi une critique en acte du monde de l'art et de ses usages.
Services réalisés avec la participation d'Alain Domagala, Sylvie Réno, Gaël Grivet, Denis Prunier et Roger Roustan, Sloan Leblanc,...
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Invisibles s'est développé dans les quartiers nord de Nantes après une année de rencontres et d'échanges avec les « habitants », photographiés dans leurs activités quotidiennes. La première réalisation d'Invisibles est un ensemble d'avatars, sortes de représentations virtuelles des personnes engagées dans le projet. Les avatars se sont construits à partir d'une situation de portrait associant chacun dans le choix d'une pose et d'un geste. La transformation des visages, masqués par une image composée à partir de signes photographiés sur la personne, a été l'occasion d'inventer des figures évoquant nos mythologies contemporaines empruntées au cinéma, au manga, aux arts plastiques, et autres fictions urbaines citées par les uns et les autres. Celles et ceux qui jalonnent ce livre, absents de la représentation de la banlieue ou stigmatisés par l'imagerie médiatique, apparaissent ici dans une authenticité non simulée. Toutes ces images, rompant ou jouant avec les stéréotypes les plus éculés, font référence de façon critique à ces accumulations de clichés et de codes, qui génèrent à leur tour des attitudes et des modes, ayant pour conséquence de rendre invisibles ceux-là mêmes qui les adoptent.
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From along a riverbank & from around a lake ; coffret
Richard Long
- Zedele
- Reprint
- 5 Novembre 2015
- 9782915859614
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Es Météores est publié dans le cadre de « Jardins insolites en Finistère », un projet initié par quatre musées du département (Musée de l'Ancienne abbaye de Landévennec, Musée de l'école rurale en Bretagne à Trégarvan, Ecomusée des monts d'Arrée à Commana, Musée départemental breton à Quimper/Parc du Manoir de Squividan à Clohars-Fouesnant), présentant tout au long de l'été 2015 un ensemble de photographies créées lors d'une résidence de plusieurs semaines de Benjamin Deroche dans ces lieux. Les Météores est son deuxième livre à paraître aux éditions Zédélé.
« Quand j'ai travaillé successivement dans ces quatre jardins en avril et mai 2015, je me suis d'abord laissé surprendre par une certaine qualité de retrait du lieu. Une fois sur place, j'avais l'impression de pouvoir user d'un studio à ciel ouvert dans lequel je ne serais jamais dérangé; je vivais une retraite créative qui avait tout d'une retraite spirituelle. Ainsi, ces raisons propices à la contemplation et au calme m'ont amené à intitulé la série «Les Météores». Ce titre renvoie à la fois aux pitons rocheux sur lesquels se retiraient les moines, mais également à l'arc-en-ciel, le plus merveilleux des météores. L'ensemble de ces photographies forme une allégorie chromatique, une histoire tissée autour du silence de la couleur et de ses variations de formes.
Le fil sémantique de la série tient autour du rapport d'échelle, à savoir du micro-paysage formé par l'objet-plante au paysage immense, à valeur de territoire, du contexte jouxtant les jardins. Ce sont souvent des paysages dans le paysage, il faut les comprendre comme des expériences du lieu, scénographié par la composition et les arrangements de couleurs.
Dans des lieux déjà travaillés comme les jardins, je pense que la photographie doit réinventer le sujet sous peine de ne faire que le documenter spatialement et manquer alors ses singularités profondes.
Face à ces contraintes, j'ai choisi de produire une fiction paysagère, avec des scénarios poétiques allant du motif à la perspective, de la fleur nue à la sculpture de papier, en passant par un exercice d'exploration des alentours. Plus que de «jardins insolites», j'ai eu souvent envie dans ces photographies de parler de jardins en mouvement. En effet, dans ces lieux vivants, l'esthétique se fait par fragmentation silencieuse, dispersion, transformations, éclats de couleurs et de lumières. Il y a une diversité native que je me devais de respecter car le jardin est déjà à lui seul un lieu multiple. Je l'ai vécu comme un espace frontière, début du paysage total, celui qui s'étend de nos pieds à la perte du cadre formé par notre regard et les facultés contemplatives de l'esprit. » Benjamin Deroche
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Lignes de train est le recit dessiné d'un voyage en train de Nantes à Rennes. Il s'apparente à un carnet de voyage dont l'unique but était de dessiner à main levée des lignes horizontales, tout cela en comptant avec les terribles mouvements du train. Et comme toujours chez Julien Nédélec, absurdité et technicité se rencontrent pour produire un objet qui ne peut appartenir qu'à l'univers de l'artiste.
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Feuilleté est un petit livre blanc, dont les pages immaculées conservent la trace indélébile des empreintes digitales de l'artiste, puisque chacun des exemplaires du livre aura été feuilleté par Julien Nédélec et ses doigts pleins d'encre. Tiré à 1000 exemplaires, chaque exemplaire du livre est de fait unique. Cette nouvelle édition de Feuilleté fait suite à une première édition sortie en 2008, aujourd'hui épuisée. Cette version, conçue comme la précédente, a la particularité de présenter un nombre de pages augmenté.
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Soldier est un livre de poésie concrète. Dans ce livre, le mot " soldier " est répété en colonne du haut en bas de chaque page. Mais à l'intérieur de ce mot, qui signifie " soldat ", imprimé en capitale à l'encre bleue, sont isolées, en rouge, les lettres die (mourir) qui, dans la colonne, vont gagner une ligne à chaque page, ainsi du sang et de la mort progressant dans les rangs d'une armée en ordre de marche. Page après page, le livre progresse du même pas que la mort, jusqu'à ce que le dernier soldat a bas de la colonne ait rencontré dans le mot qui le désigne la marque rouge fatale. Le récit suggéré l'est uniquement par la typographie. Les mots, ici, font un livre : words in progress.
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Ce livre est le troisième et dernier volume d'une série sur l'univers des lycées professionnels.
Arnaud Théval y raconte ses « aventures » dans l'univers de l'enseignement, et propose de façon originale et inédite une nouvelle manière de faire entrer l'art à l'école.
Moi le groupe est le récit des projets artistiques engagés par Arnaud Théval impliquant les élèves, les enseignants et l'institution scolaire de plusieurs lycées professionnels. Moi le groupe a pour sujet des groupes d'élèves confrontés à leur propre imaginaire et aux stéréotypes de leur futur métier. Travaillant sur les lycées et directement auprès des élèves, Arnaud Théval raconte ici ses « aventures » dans l'univers de l'enseignement, et propose de façon originale et inédite une nouvelle manière de faire entrer l'art à l'école.
Moi le groupe est construit en plusieurs chapitres et imaginé à la manière d'une bande dessinée ou d'un roman-photo, associant texte et photographies de l'artiste.
Moi le groupe. Epilogues est le dernier volume du projet « Moi le groupe », et voit se confronter directement les élèves au monde de l'entreprise :
« Pour ce troisième et dernier volet de Moi le groupe, je retrouve les élèves côtoyés dans le deuxième livre pendant leur première année en bac pro, à l'occasion de rencontres imaginées spécialement pour le projet, dans diverses entreprises. Les élèves ont pu explorer individuellement le monde du travail lors de stages, mais le décalage entre les représentations qu'ils avaient nourries et le réel concret qu'ils découvrent est parfois violent, d'autant que cet écart est creusé par l'imaginaire collectif, riche de récits falsifiés. (...) Ce livre constitue l'épilogue de cette oeuvre sur les lycées professionnels. Chaque chapitre conclut une histoire qui a débuté dans le volet précédent. Des photographies sont installées dans les entreprises, comme une mémoire vive, et le livre devient, pour finir, l'espace principal de l'oeuvre. » Arnaud Théval (extrait de l'introduction du livre)
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En combien de temps je brûlerais si ce lieu explosait là dans l'instant
Benjamin Deroche
- Zedele
- 4 Juin 2014
- 9782915859485
Ce livre est un voyage photographique de cinq semaines du Havre à Blayes?- en passant par Flamanville, Brest, Saint-Nazaire, Montoir, Donges?-?dans les paysages proches de zones de production et de stockage d'énergie.
"Je roule depuis une heure dans les méandres du port de Saint-Nazaire, je vois les flammes de la raffinerie de Donges qui brûlent le ciel au chevet d'immenses cuves remplies de carburant. Dans ces paysages tonitruants se logent çà et là des petits écrins de silence, et c'est pour eux que je suis venu. Derrière moi s'étale une chaîne de collines brunes qui ressemblent à du charbon ; on peut y marcher longtemps et sentir un étrange vertige, la sensation de se perdre ailleurs que sur la Terre. Au-delà des buttes noires gorgées de stries brillantes se trouve la ville puis la voie express. Je n'ai pas envie de les photographier, je suis mieux au milieu des montagnes. En regardant le ciel se flouter de chaleur au-dessus des cheminées de la raffinerie, je me demandais alors en combien de temps je brûlerais si ce lieu explosait là dans l'instant, peut-être que je ne m'en rendrais même pas compte." Benjamin Deroche
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Lawrence Weiner est une des figures historiques de l'art conceptuel, selon lequel le langage est le médium par excellence de l'art, sous forme d'énoncés, d'où le rôle essentiel joué dans son travail par l'imprimé, du design de ses catalogues aux livres d'artistes proprement dits : une cinquantaine depuis 1968. Le sujet de ce livre est l'équivalence universelle (" as well ") des couleurs du point de vue des mots qui les désignent et de leur signifiés. Il s'agit pour le peintre que fut Weiner à ses débuts de mettre en question un rapport uniquement sensible, optique, à l'art. Il reste que la mise en page est très calculée et que c'est dans ce livre que, pour la première fois dans l'ensemble de son oeuvre, Weiner introduit des signes typographiques (parenthèse, soulignement, tiret) qu'il combine avec les mots.
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Ce livre, devenu très rare, est le premier d'une abondante production de près de quatre-vingt dix livres d'artiste à ce jour. Peter Downsbrough, sculpteur associé à l'art minimal, travaille sur le lieu, sur la position des choses et des gens, sur le déplacement et sur la diversité de l'expérience de l'espace selon les cultures, les pays, les langues. Pour lui, le livre est un espace architectural et la lecture, l'expérience d'un mouvement dans cet espace construit à travers la suite des pages. Son premier livre, très sobre, rassemble des schémas manuscrits de directions (vecteurs) associés à des mots isolés ayant rapport à la position ou à l'orientation, divisés de l'intérieur par un signe ou mis à l'écart par des parenthèses. Ce livre est la matrice de tous ceux qui suivront.
"Vers 1968-69, je prenais des notes, sur le lieu. Un an plus tard, à peu près, je parlais avec Frederick Ted Castle et Leandro Katz, qui publiaient sous le nom de TVRT (The Vanishing Rotating Triangle). Ils voulurent voir ces notes, puis demandèrent s'ils pouvaient les publier ! Je répondis d'accord, faisons-le. De là, Notes on Location, suivi de près de Notes on Location II...
Il y a encore des notes dans le tiroir. " Peter Downsbrough, 28 mars 2012.
Si cette première publication est née un peu par hasard et parce que, dit aussi Peter Downsbrough, le contexte du début des années 1970 était favorable au livre, elle coïncide avec un moment décisif dans l'oeuvre du jeune sculpteur, qui travaille sur la localisation et l'orientation dans l'espace. Insatisfait des grandes pièces en acier qu'il faisait jusque là, et plus préoccupé de structure que de matière, il met au point, d'abord sur le papier, ce qui deviendra la base d'un vocabulaire minimal, dans ses sculptures comme dans ses livres : tension entre deux lignes parallèles, souvent associées à des mots isolés, divisés de l'intérieur.
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Julien Nédélec réalise avec Titrer un livre de photographies, mais qui est aussi un livre de sculptures, présentant les résultats d'actions sur des feuilles de papier.
" "En 1967 et 1968, déclare Richard Serra au sujet de Untitled (Verb List), j'ai constitué une liste de verbes comme une façon d'exercer différentes actions sur des matériaux non spécifiés. Rouler, plier, tordre, raccourcir, planer, déchirer, entailler, fendre, couper, trancher. Le langage structurait mes actions par rapport aux matériaux qui avaient la même fonction que des verbes transitifs." À mon tour, j'ai réalisé ma propre liste de verbes d'action s'appliquant à ma pratique, et plus particulièrement à mon rapport au papier : Tourner, Fendre, Déchirer, Couper, Masquer, Décomposer, Sectionner, Trouer, Mouiller, Plier, Titrer, Agrandir, Rouler, Dupliquer, Regarder, Soutenir, Corner, Ramasser, Rabattre, Froisser, Raccourcir, Déplacer, Trouver, Réparer, Pivoter, Salir, Brûler, Rainurer, Mâcher, Elever, Recomposer, Courber, Empiler, Graisser, Reproduire, Réduire, Regarder, Soulever,... Cette liste devient un protocole de travail. Je l'utilise afin d'appliquer des actions simples au papier, la feuille devient alors sculpture. " J. N.
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Wit-white est la troisième et dernière version du premier livre d'artiste publié en 1960 par herman de vries, qui en a aujourd'hui plus d'une centaine à son actif. Il est, dans le domaine du livre, un manifeste équivalent aux White Paintings de Rauschenberg (1951) et à 4'33'' de John Cage (1952).
L'histoire de ce livre remonte à 1960. Alors proche du groupe Zero, mais également attiré par la conception bouddhiste du vide, herman de vries venait de réaliser des monochromes blancs quand il édite luimême à arnhem un fascicule de vingt pages. Il n'a pas de titre, sa couverture est vierge et les pages ne sont pas imprimées. Seul un bref poème final célèbre, en quatre langues, la surabondance du blanc : « wit is overdaad ». Ce livre-manifeste va connaître une autre version, en 1962, sous le titre wit : deux cents pages blanches, quatre collages blancs de l'artiste et une introduction, totalement vide, du poète J. C. van Schagen. Éditée à cinq exemplaires seulement à arnhem par M. J. Israel, cette publication sera suivie en 1967 d'une seconde édition, « revue », wit weiss :
Deux cent cinquante pages blanches, au format de poche, en cinq cents exemplaires, publiée chez Hansjörg Mayer, à Stuttgart. Seuls éléments imprimés :
Auteur, titre et éditeur sur la couverture, mention de l'introduction et de son auteur sur la toute première page, colophon sur la dernière page.
En 1980 paraît chez Artists Press, à Berne, sous un format plus grand, avec davantage de pages, la « troisième édition revue ». Le titre originel wit est traduit en anglais, en japonais ainsi qu'en sanskrit d'un mot qui signifie « blanc », au sens de brillant, pur, immaculé.
Mais ce titre ne figure pas sur le livre, parfaitement blanc. Il est imprimé, avec le paratexte, sur une large bande de papier qui tient lieu de bandeau détachable.
Sur le rabat intérieur, on peut lire une courte déclaration dont la première rédaction remonte à l'édition de 1962 et qui affirme que ce livre total contient tous les aspects de la réalité. Sur les cinq mille exemplaires annoncés, seule une centaine sera publiée. C'est cette dernière édition, la plus radicale, qui est reprise ici, avec pour seul ajout la traduction en français de la déclaration.