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Faits de société / Actualité
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Renoir-Simenon, ce n'est pas seulement l'histoire d'une amitié qui durera cinquante ans mais aussi celle d'une oeuvre en perpétuel miroir. Une histoire dont porte trace une abondante correspondance riche d'idées et de découvertes, où se lit une même soif de justesse dans l'art. En 1932 déjà, Jean Renoir (1894-1979) porte à l'écran La Nuit du carrefour, septième roman de Georges Simenon (1903-1989) et fixe pour la première fois sur nos rétines la célèbre atmosphère faite de pluie, de nuit, de froid et de brouillard.
Coïncidence hautement symbolique : c'est Pierre Renoir, le propre frère du réalisateur, qui incarne alors Maigret, le policier voué à la postérité, personnage complexe dont Simenon écrira justement qu'il est son double. II faut dire que les affinités ne manquent pas entre les deux artistes. Simenon, né en plein impressionnisme, observe un rapport à la lumière très proche de celui dont témoigne le fils d'Auguste Renoir dans ses films, et qui est un rapport critique, résolument tourné vers la "vérité intérieure" de l'être, qui montre l'envers du décor et, souvent, le glissement irrésistible vers la marginalité, la clochardise, comme le laissent transparaître des oeuvres telles que La Chienne (1931) et Boudu sauvé des eaux (1932).
Une intransigeance qui n'a pas empêché les deux hommes de partager le rêve hollywoodien au gré de projets d'adaptation qui révèlent de manière frappante l'acuité de regard d'un Renoir en parfaite complicité avec un Simenon toujours plus secret et douloureux. II y a, enfin, le talent littéraire qu'affirme Renoir à travers de brillantes chroniques, sa biographie Renoir, mon père et son roman Les Cahiers du capitaine Georges.