La problématique des rapports entre la maladie mentale et les images cinématographiques reste encore peu explorée. Les quelques études qui lui ont été consacrées ont dans l'ensemble privilégié une approche sociologique, historique, voire résolument psychiatrique de la question. Le volume de publications concernant la folie au cinéma est comparativement infime au regard de celles qui ont, de longue date, tissé des liens entre cinéma et psychanalyse.
Le corpus est pourtant vaste, et le terreau fertile. Le cabinet du Dr Caligari, El, Shock Corridor, Répulsion, Vol au-dessus d'un nid de coucous, et plus récemmentSpider, Take Shelter, Camille Claudel 1915 ou encore A la folie sont autant de titres évocateurs qui illustrent l'étrange alliance entre le désordre mental et le 7e?art à laquelle ce numéro de CinémAction est entièrement consacré.
Quel(s) regard(s) le cinéma peut-il porter sur la folie?? Qu'y a-t-il à déchiffrer sur les écrans de la déraison?? Tel est l'enjeu de ce numéro de CinémAction auquel ont contribué conjointement historiens et spécialistes du cinéma, mais aussi psychiatres et psychanalystes, autant de cinéphiles soucieux de tisser des liens entre la question de l'image-mouvement et celle de la santé mentale.
Depuis longtemps, les adolescents sont un facteur économique important pour l'industrie cinématographique. Le présent ouvrage propose l'étude de leur représentation à travers les décennies et dans les cultures les plus variées et met en lumière le sort et la quête d'identité de ces jeunes adultes de l'Europe à l'Asie en passant par l'Amérique du Nord et du Sud, le Moyen-Orient et l'Afrique.
Par son ampleur, sa richesse d'inspiration romanesque, ses décors, ses multiples intrigues, sa galerie de personnages fascinants, son exploration en profondeur de l'âme humaine où s'affrontent le Bien et le Mal, l'oeuvre de Dostoïevski devait séduire l'imaginaire des cinéastes. Derrière Shakespeare et Tchékhov, Dostoïevski est l'un des romanciers qui, depuis la naissance du cinéma, a été le plus transposé à l'écran. Ses nouvelles et ses romans sont d'abord adaptés en Russie (premier film : L'idiot, réalisé en 1910 par Piotr Tchardynine). Puis, les transpositions de son oeuvre sont tournées en Allemagne, aux États-Unis, en Italie, en France. À partir des années 1950, la production se mondialise : de plus en plus nombreux, les films inspirés par Dostoïevski concernent la planète entière, de l'Argentine au Japon ou aux Philippines. En un peu plus d'un siècle, quelque cent cinquante cinq longs métrages ont ainsi été réalisés. Ce Dostoïevski à l'écran est le premier ouvrage publié en français sur ce sujet. Embrassant une période qui s'étend de 1910 à 2016, il explore dans une perspective historique les formes très variées sous lesquelles les nouvelles et les romans de l'écrivain ont été adaptés à l'écran un peu partout dans le monde. À côté de panoramas d'ensemble des transpositions (en particulier celles proposées par le cinéma russe et le cinéma américain), le lecteur trouvera des analyses thématiques et esthétiques approfondies sur treize films retenus parmi les meilleures adaptations.
Guy Hennebelle, un critique engagé.
Fondateur des revues CinémAction et Panoramiques, Guy Hennebelle (1941-2003) a débuté sa carrière de journaliste et de critique en Algérie. « Tiers-mondiste engagé », il est chargé, en septembre 1965, de la rédaction d'une page hebdomadaire, puis quotidienne, sur l'actualité du cinéma, dans le quotidien El Moudjahid. Pendant trois ans, il écrit de nombreux articles sous le nom de plume de Halim Chergui. Cette expérience algérienne jouera un rôle décisif dans son parcours personnel et professionnel, consacré à la défense et à la promotion des cinémas militants et du tiers-monde.
Cet ouvrage, publié à l'occasion des 40 ans de CinémAction, propose une sélection d'une centaine de ces textes, qui accordent une place essentielle aux premiers films du cinéma algérien et accompagnent la découverte de jeunes cinématographies, dans une période où Alger se situe au carrefour des pays non alignés. S'appuyant sur la programmation exceptionnelle de la Cinémathèque algérienne, Guy Hennebelle entretient un dialogue constant avec ses lecteurs. À travers ses chroniques, une pensée critique et politique se précise et s'affirme, guidée par une double exigence : la volonté d'informer largement et le refus de la complaisance.
Le jeu vidéo occupe aujourd'hui un secteur important de l'économie en termes de parts de marché, et constitue un loisir privilégié touchant diverses catégories de population, âge, sexe, milieu social. Au confluent de l'industrie du divertissement et du monde de l'art, il se caractérise par de nombreux échanges avec le cinéma, auquel il a emprunté.
C'est pourquoi ce numéro tente de démêler le réseau complexe de leur relation en explorant les multiples interactions entre le 7e Art et l'univers vidéoludique, entre film et jeu. Il s'interroge sur la récurrence de genres cinématographiques au sein d'un certain nombre de jeux, horreur, survival, films d'arts martiaux, aussi bien qu'aux liens entre manga, cinéma et jeu. Il analyse la manière dont films et jeux s'interpénètrent, par le biais des adaptations, Dune de Frank Herbert, la légende arthurienne, la franchise Conan ou Game of Thrones, et s'attache à questionner les effets d'hybridation narratifs, thématiques, esthétiques, dans des oeuvres comme Dark Souls, Elephant, GTA.
L'originalité de ce numéro, qui ne prétend pas à l'exhaustivité, ce domaine restant trop vaste et se renouvelant sans cesse grâce à l'apport de nouveaux titres, réside dans la confrontation de jeunes chercheurs et de spécialistes confirmés, issus du cinéma, des arts plastiques, de l'univers vidéoludique, ou de la recherche historique. Il croise des textes critiques et des interviews, autour d'objets variés, des auteurs comme des oeuvres issus de divers continents, du Canada à Taïwan en passant par l'Europe.
L'oeuvre de Georges Franju, co-fondateur de la Cinémathèque française, n'a rien perdu de son mystère : oscillant entre le naturalisme du XIXe siècle et un « fantastique » empreint d'images horrifiques, elle ne cesse de se dérober. Afin de tenter de la cerner au mieux, cet ouvrage se propose d'étudier ses principaux thèmes et thématiques d'un point de vue esthétique et idéologique, de se pencher sur son approche du serial et de l'adaptation littéraire, de La tête contre les murs à Nuits rouges, en passant, entre autres, par Les yeux sans visage ou Judex, sans négliger par ailleurs son versant télévisuel. Le Mystère Franju comporte également des propos inédits de Franju lui-même et de son collaborateur Jacques Champreux.
Le train a toujours joué un grand rôle dans le cinéma, depuis la célèbre entrée en gare de 1895.
Des spécialistes proposent une analyse des différentes facettes de l'oeuvre du cinéaste russe. La première partie inscrit l'itinéraire du réalisateur dans son contexte historique et politique et dans ses registres thématiques et esthétiques, confronté à l'histoire littéraire et la culture russe. La seconde partie examine neuf de ses films les plus significatifs.
Alors que les outils numériques sont dorénavant présents à tous les niveaux de la production cinématographique, comment les professionnels du cinéma vivent-ils l'avènement de la chaîne numérique ? Ce numéro de CinémAction fait le point sur ce que le numérique modifie, ou non, dans les métiers du cinéma, depuis toujours liés à des transformations technologiques : réalisateur, acteur, chef opérateur, chef monteur, mais aussi scripte, machiniste, étalonneur, distributeur... Quels métiers se déploient, se créent, voire disparaissent à travers la numérisation des outils ? Comment les coeurs des métiers se perpétuent-il à travers ces mutations permanentes ? Cet ouvrage, préfacé par Frédérique Bredin, Présidente du CNC, croise des témoignages de professionnels ainsi que des analyses d'historiens, de sociologues et de spécialistes en esthétique, en technique et en économie du cinéma.
Colonisation, esclavage, déplacements forcés de populations, génocides..., autant d'événements qui ont jalonné les siècles en transcendant les identités nationales. Le cinéma mémoriel prend alors le chemin de la revendication afin de comprendre, connaître puis de reconstruire les identités individuelles ou collectives.
A travers l'analyse des cinématographies?- fictions, documentaires ou séries télévisées?- du Rwanda avec D. Gheerbrant ou M.-F. Collard, du Congo avec Raoul Peck, du Sénégal avec J.-M. Teno, au Maghreb avec R. Bouchareb ou H.?Lasri, à Madagascar, en passant par le Brésil ou la Colombie..., les auteurs de ce numéro questionnent nos sociétés multiculturelles.
L'originalité de ce CinémAction tient dans le croisement de ces travaux mais aussi dans le dialogue avec les acteurs de la transmission de ces mémoires, directeur du Black Film Center comme réalisateurs.
Le cinéma, art, industrie et technique, exerce une influence majeure dans la société d'aujourd'hui en tant que moyen d'expression et prescripteur de conduites. Depuis ses débuts, le juge, l'avocat, le policier, le chef de l'État, ont occupé une place spécifique dans les films qui ont fini par façonner nos propres représentations des forces de l'ordre, de l'État et de la puissance publique. L'image des relations internationales, des services de renseignement, des droits de l'Homme, du pouvoir politique, est ainsi véhiculée par le 7e art et crée une série d'effets de miroir auprès de la société. Le cinéma de la contestation ou de l'ordre établi, les films de James Bond, les Marvel productions ou The Matrix en sont des exemples.
L'ouvrage Cinéma et engagement : Jorge Semprún scénariste vient combler un vide important dans les études sur la figure de l'écrivain franco-espagnol Jorge Semprún, celui de sa contribution au cinéma : une quinzaine de scénarios pour des réalisateurs tels que Costa-Gavras, Alain Resnais ou Yves Boisset, de Z à L'aveu en passant par Stavisky, L'attentat, L'affaire Dreyfus ou Section Spéciale. Ce projet réunit les travaux d'une vingtaine de chercheurs européens provenant de différentes aires scientifiques qui rendent compte de la complexité rhétorique des scénarios de Semprún, souvent appréciés pour leurs prises de position. L'ouvrage s'enrichit en final d'un entretien avec Jorge Semprún lui-même.
L'héritage d'une période aussi fertile que les années 50-80 serait moins riche sans la filmographie de Joseph Losey ?
Le garçon aux cheveux verts, Temps sans pitié, Gipsy, Les damnés, Ève, The Servant, Pour l'exemple, Modesty Blaise, Accident, Boom, Cérémonie secrète, L'assassinat de Trotsky, M. Klein, Les routes du Sud, Don Giovanni, La truite... quelques films parmi 26 titres.
« Comment a fait Jacques Prévert pour être toujours du bon côté de la barricade ? » se demande Bertrand Tavernier.
À travers des films comme Ciboulette, Un oiseau rare, Jeunesse d'abord, Partie de campagne, Drôle de drame, Le jour se lève, Adieu Léonard, Voyage surprise, Remorques, Lumière d'été. Une femme dans la nuit, Les amants de Vérone, Notre-Dame de Paris.
Étude sur les techniques de la mise en scène de la gastronomie à l'écran ainsi que sur sa signification. Différentes visions de la nourriture dans les films sont présentées autour de cinq axes : la planète verte (T. Malick, A. Varda...), la planète noircie (La faim dans le cinéma américain des années 30), la nourriture image (I. Bergman, M. Scorsese...), la nourriture pensée (P. Greenaway, W. Allen, A. Hitchcock), la nourriture monde (Renoir, Sautet). Plus qu'un avant-goût, un plat consistant !
Gouvernement idéal... figures cinématographiques de l'utopie. Comment le cinéma - première des utopies qui dans un lieu rituel de salle de projection nous emmène dans un lieu imaginaire - tend et parvient parfois à exprimer l'inexprimable, l'inaccessible, l'onirique, voire le non-lieu (sens étymologique d'utopie), c'est ce à quoi s'applique cet ouvrage qui saisit les genres - road-movie, dessin animé, comédies anglaises, science-fiction, western, films de guerre, cinéma politique, documentaire ou auto-documentaire à la Michael Moore - à contre-pied de la cinéphilie habituelle. Si l'utopie comme lieu ou gouvernement idéal traverse l'histoire cinématographique de Griffith à Abel Gance, de Chris Marker à Richard Dindo, elle en transforme aussi à sa façon l'écriture et la pratique.