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Décadrages n.51-52 : Céline Sciamma
Coralie Lamotte, Achilleas Papakonstantis
- Decadrages
- Décadrages
- 13 Février 2025
- 9782970169918
Le dossier du n°51-52 est consacré à la cinéaste française Céline Sciamma, réalisatrice de cinq longs métrages qu'elle a également écrits, sortis entre 2007 et 2021. Au cours de sa carrière, Sciamma a également collaboré à l'écriture du scénario pour les films d'autres réalisateur·ice·s, dont André Téchiné (Quand on a 17 ans, 2016), Jacques Audiard (Les Olympiades, 2021) et Noémie Merlant (Les Femmes au balcon, 2024), ainsi que Claude Barras pour le film d'animation Ma vie de Courgette (2016).
Si ses trois premiers films - Naissance des pieuvres (2007), Tomboy (2011) et Bande de filles (2014) - connaissent un important succès, c'est avec le quatrième, Portrait de la jeune fille en feu (2019) que Céline Sciamma acquiert une notoriété internationale et que son oeuvre devient le symbole de luttes féministes et queer. Son cinquième - et à ce jour dernier - long métrage, Petite maman (2021), poursuit l'exploration du thème de la sororité - à comprendre dans un sens large - déployé tout au long de sa carrière.
Ce dossier offre une multiplicité de points de vue sur l'oeuvre de Céline Sciamma en donnant autant la parole à de jeunes chercheur·se·s qu'à une autre figure féministe du cinéma militant - la suissesse Danielle Jaeggi - et à Sciamma elle-même, grâce à un entretien portant sur son parcours où elle déploie son regard sur l'état du cinéma et réfléchit à son propre engagement dans ce milieu.
Résumé des articles
Prenez le temps de me regarder. À propos de Portrait de la jeune fille en feu
Danielle Jaeggi
La cinéaste suisse militante Danielle Jaeggi - réalisatrice notamment de Pano ne passera pas (1969) et de La Fille de Prague avec un sac très lourd, 1979 - propose une lecture personnelle du plus célèbre film de Céline Sciamma, centrée autour de la question du regard et de l'inscription du film dans un historique des combats féministes.
Inventer un langage commun pour projeter des harmonies futures: entretien avec Céline Sciamma
Coralie Lamotte et Achilleas Papakonstantis
Dans cet entretien-fleuve, Céline Sciamma revient sur l'ensemble de sa carrière, détaillant ses motivations profondes, ses valeurs et ses choix, portant un regard lucide, parfois incisif à la fois sur ses propres films, sur l'état du cinéma et les dynamiques à l'oeuvre au sein de ce milieu.
Le pouvoir tentaculaire du désir. Re-mise en scène de dynamiques patriarcales et d'alliances sororales dans Naissance des pieuvres.
Achilleas Papakonstantis
En se concentrant sur le premier film écrit et réalisé par Sciamma, Naissance des pieuvres, Achilleas Papakonstantis entend éclairer la manière dont la mise en scène du film prend pour objet la mise en scène préexistante de la société hétéropatriarcale et néolibérale en France du début du XXIe siècle. En mobilisant le concept sociologique de « capital sexuel », l'auteur examine plus attentivement les stratégies de représentation du personnage de Floriane (interprété par Adèle Haenel).
Bande de filles: stéréotypes racistes ou regard féministe?
Salima Tenfiche
Dans son article, Salima Tenfiche mène une analyse de la réception clivée de Bande de filles, en s'attachant à des sources généralement ignorées, à savoir les blogs féministes et les réactions du public. S'interrogeant sur les raisons du rejet du film par une partie des personnes directement concernées par les représentations que celui-ci met en scène, l'autrice pose la délicate question de la légitimité des créateur·ice·s sur un terrain socialement et politiquement miné.
Visions of Ecstasy. Résilience et mélancolie dans les séquences musicales de Bande de filles
Alice Pember
La contribution d'Alice Pember offre un point de vue complémentaire sur la réception de Bande de filles, en s'intéressant pour sa part aux moments musicaux du film et à la façon dont ils véhiculent un discours beaucoup plus ambivalent - entre résilience et mélancolie - que la plupart des lectures ont pu le laisser paraître.
Le rythme dans la mise en scène de Céline Sciamma: expression individuelle, relationnelle et sociétale
Sacha Peluchon
En s'appuyant sur l'analyse de l'ensemble des films de Sciamma et en sollicitant une riche littérature issue de l'anthropologie et de la philosophie, Sacha Peluchon montre comment l'élément rythmique structure l'oeuvre de la cinéaste, et tout particulièrement la caractérisation de ses personnages, leurs relations et leur rapport à la société.
Jeux d'enfants: fonction et pouvoir des activités ludiques dans le cinéma de Céline Sciamma
Coralie Lamotte
Coralie Lamotte analyse l'importance du jeu à la fois au niveau symbolique, narratif et de la mise en scène dans les deux longs métrages de Céline Sciamma dont les protagonistes sont des enfants - Tomboy et Petite maman. Elle suggère que les activités ludiques, loin d'être considérées comme un motif anodin de l'enfance, possèdent dans ces films un rôle identitaire et relationnel majeur.
Jouer ou ne pas jouer: la direction d'actrices chez Céline Sciamma, entre réalisme et stylisation
Alexandre Moussa
L'article d'Alexandre Moussa se concentre sur le statut et le jeu des actrices dans les films de Sciamma. En revenant sur les méthodes de casting et les choix des interprètes et en analysant en détail leurs performances, il met en évidence une certaine rupture entre les trois premiers films de la cinéaste et les deux suivants, notamment à l'égard des dialogues.
Un autre ordre du regard. La peinture et le cinéma dans Portrait de la jeune fille en feu
Tainah Negreiros de Souza
Conjuguant son expérience de chercheuse et de peintre, Tainah Negreiros de Souza offre un regard original sur Portrait de la jeune fille en feu. À partir de l'analyse des tableaux du film et de la représentation de l'acte de peindre, l'article met en dialogue différents contextes historiques et propose des associations entre plusieurs courants picturaux, apportant ainsi une nouvelle perspective aux discussions qu'a pu provoquer ce film au sujet du regard et des représentations dans les arts visuels. -
Décadrages n.48-50 : Dossier sonimage : Les années video de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville
Margel Bovier
- Decadrages
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- 23 Février 2024
- 9782970169901
Sonimage - à comprendre comme l'articulation de sons et d'images et comme " son image ", la sienne propre - est un collectif de production audiovisuel fondé et animé par Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville en 1973. Choisissant la périphérie (Grenoble, puis Rolle) contre le centre (Paris), l'ambition de cette structure consiste à se doter de moyens de production autonomes, qui ne sont pas dépendants des structures de financement du cinéma. Plusieurs films tournés en 16mm (Ici et ailleurs, 1976) ou 35mm (Comment ça va?, 1976) sont réalisés à cette enseigne. Mais l'investissement de la vidéo non professionnelle paraît comme l'accomplissement le plus remarquable de Sonimage: Six fois deux, Sur et sous la communication (1976) et France/tour/détour/deux/enfants (1978) réinventent la conception de l'émission télévisuelle, en donnant la parole à des personnes non médiatisées. Des spécialistes suisses, français, canadiens et mexicains éclairent les enjeux de cette oeuvre réalisée à deux et l'utopie de l'autogestion qui la sous-tend, en se focalisant à chaque fois sur un film ou une série d'émissions. Deux entretiens complètent l'ensemble (avec le technicien vidéo qui a permis à Godard et Miéville de s'équiper et avec le cofondateur de l'atelier Cinéma/Video à l'Ecole supérieure des arts visuels de Genève).