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Nouvelles Lignes
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REVUE VERTIGO n.38 : passages et ruptures
Revue Vertigo
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 14 Septembre 2010
- 9782355260537
Pour la troisième année consécutive, le Festival d'Automne invite VERTIGO à accompagner sa programmation.
Si explorer d'autres territoires que ceux du cinéma n'est pas chose nouvelle pour la revue, le Festival lui offre ici l'opportunité d'accorder une place privilégiée à une part importante de la création théâtrale, chorégraphique et musicale contemporaine. Nous avons ainsi librement cheminé dans la programmation foisonnante de l'édition 2010, pour découvrir un paysage fait de passages et de ruptures, façonné au fil d'heureuses continuités et de déconstructions salutaires.
Cette trajectoire n'en croise pas moins le cinéma. L'hommage rendu par le Festival à Werner Schroeter est pour nous l'occasion rêvée de dédier nos pages à un très grand cinéaste ; tandis que la programmation des films méconnus d'Alexandre Sokourov nous a conduits, à l'initiative du Festival, à proposer l'édition DVD de trois de ses films inédits.
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Des créatures burlesques du premier cinéma au Prince Mychkine interprété par Godard dans Soigne ta droite, du personnage de Johannes dans Ordet à celui de Wanda (dans le film éponyme de Barbara Loden), de Monsieur Hulot à l'inspecteur Columbo, de la méthode rohmérienne à la pédagogie godardienne, le cinéma semble entretenir avec l'idiotie un rapport essentiel et pluriel.
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Qu'en est-il, dans le cinéma contemporain, de la prétendue éclipse de la politique, dont témoigneraient la disparition du clivage idéologique entre droite et gauche, l'extinction des grandes formes de la tradition contestataire, la dévaluation des termes mêmes qui en soutenaient à la fois la pratique et l'imaginaire (« révolution », « lutte des classes », « exploitation ».), la fragilité et extrême atomisation des mouvements tenant lieu aujourd'hui de contre-pouvoirs ?
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REVUE VERTIGO : les années 80
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 13 Novembre 2012
- 9782355261107
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REVUE VERTIGO n.37 : le peuple est là
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 27 Août 2010
- 9782355260490
Dans quelle mesure le cinéma peut-il nous montrer ce qu'il en est du peuple, ici et ailleurs ? De quelle manière peut-il en appréhender aujourd'hui la réalité complexe, mouvante, a priori insaisissable ? Ce numéro est né du désir de réunir des cinéastes et des films qui nous paraissent articuler leur projet esthétique à un souci politique simple : celui d'affronter la réalité ou la possibilité d'un peuple. C'est à partir des films de Rabah Ameur-Zaïmeche (Wesh, Wesh, Bled Number One, Dernier Maquis), de Tariq Teguia (Rome plutôt que vous, Inland) et de Miguel Gomes (Ce cher mois d'août) que cette question a pris pour nous une dimension nouvelle. Si elle est indissociable de l'intérêt que ces cinéastes portent aux minorités qui les entourent ou dont ils sont issus (beurs des cités ou villageois algériens chez Ameur-Zaïmeche, laissés-pour-compte de l'Algérie d'aujourd'hui chez Teguia, communautés rurales du Portugal chez Gomes), elle ne saurait pour autant s'y réduire. Le peuple n'apparaît jamais chez eux comme une entité donnée et assignable, mais comme une façon particulière d'exister, d'incarner cet élan, ce souffle, cette puissance, que seules l'expérience de l'injustice sociale et politique, les souffrances qu'elle implique, et les manières singulières d'y résister, sont en mesure de produire.
Cette croyance selon laquelle le peuple n'est pas donné d'avance, mais toujours à chercher, pourrait être ce qui motive la manière commune dont ces cinéastes conjuguent librement récit inventé et histoire réelle, situations scénarisées et surgissements imprévus, acteurs professionnels et non acteurs. Loin d'une représentation figée, manichéenne, démonstrative, chacun d'entre eux rend compte du caractère irréductible du peuple à travers un art très singulier de la rupture, de la dissonance, de la digression qui transcende les oppositions entre documentaire et fiction. Comme si chercher à saisir les violences, douleurs, pensées, désirs et aspirations qui animent ceux qui sont pris dans une histoire commune ne pouvait advenir qu'à la faveur d'une telle hybridation, dans cet espace hétérogène, mouvant et fragile.
Les trois jeunes cinéastes évoqués plus haut ne sont évidemment pas les seuls à incarner une telle démarche. La figuration du peuple, la croyance éthique et l'expérimentation esthétique qui la soutiennent, animent aussi bien le travail de Pedro Costa, de Rithy Panh ou celui de Thomas Heise (cinéaste de l'ex-RDA, dont on a pu voir le très beau film, Material, au FID Marseille en juin 2009).
Fidèles à notre volonté de passer outre les partitions ordinaires qui organisent la production cinématographique, nous irons également voir du côté des fictions dites plus « classiques ». Celles du cinéma d'horreur japonais et américain, où les figures du spectre (Kiyoshi Kurosawa), du zombie (G.A. Romero) et de l'extra-terrestre valent comme autant de tentatives d'incarner l'expérience à laquelle sont voués les « sans-part » aujourd'hui. Ou encore : celle imaginée par Rohmer dans L'Anglaise et le Duc, en interrogeant la vision particulière qu'il livre du peuple révolutionnaire (vision qualifiée de « réactionnaire » par une partie de la critique à l'époque de la sortie du film).
Une série de textes brefs, qui auront pour objet la présence des figurants et des anonymes dans des films divers et variés (choisis au fil de notre inspiration) accompagneront le cheminement de cet ensemble. Nous consacrons la dernière partie de ce numéro au cinéma de Serge Bozon (L'Amitié, Mods, La France), dont les films ne témoignent pas seulement d'une salutaire liberté d'esprit, mais également d'une cohérence esthétique et thématique, où la question du groupe, du dandysme et de la définition de nouvelles conduites de vie, le cinéma hollywoodien des années cinquante et la musique pop jouent un rôle central. Cet ensemble, conçu comme une exploration vivante du travail de Serge Bozon, se composera d'entretiens, de textes d'analyse et de documents de travail.
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REVUE VERTIGO n.43 : fins de mondes + dossier Mafrouza
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 23 Juin 2012
- 9782355261022
Les contemporains, à donner à voir l'inconnu et l'inédit, l'ouverture salutaire ou les effrois et tristesses qu'elles produisent - autrement dit : à nous renseigner sur les manières diverses et variées dont nous en sommes à la fois les acteurs et les témoins ?
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Ne pas mourir, ou, autrement dit : ne pas céder à la menace, toujours présente, d'extinction de soi.
Lié à l'enregistrement du temps et à la restitution de son empreinte, le cinéma n'est-t-il pas voué à se saisir de cette exigence ? Si la question concerne chacun en tant qu'elle est le point de butée de toute existence, elle se pose aussi en termes éminemment politiques : quelle action, quelle stratégie, quel ressaisissement adopter, pour sortir du sentiment d'impuissance, du désarroi, de la peur, pour qu'encore puissent s'ouvrir des brèches dans la réalité ? La formule ne concerne pas uniquement les personnages pris dans des situations de survie (tels les amants des films de Jean Cocteau), elle est aussi celle adressée aux vivants : ne pas mourir est alors à envisager comme l'expression d'une lutte, d'une levée, d'une résistance.
Une résistance qui se manifeste autant dans la vitalité romanesque du cinéma de François Truffaut que dans les malices de Charlot ; autant dans la lutte acharnée de Frankenstein pour ramener les morts à la vie qu'à travers les déambulations enjouées et inquiètes de Nanni Moretti dans Journal intime. Ce n'est pas tant qu'il ne faut pas mourir, c'est qu'il faut ne pas mourir. Le cinéma de Béla Tarr constitue un autre exemple de cette résistance.
L'art avec lequel il renouvelle le "temps scellé" tarkovskien, dont on croyait l'alchimie perdue, vaut comme un défi lancé à la domination croissante de "l'éternel présent". L'iconographie mélancolique et l'autarcie formelle de son cinéma s'imposent comme une résistance intempestive au temps qui passe, elles viennent hanter notre époque, révéler son inconsistance et sa désagrégation. La rétrospective intégrale que le Centre Pompidou consacre au cinéaste hongrois du 3 décembre au 2 janvier 2011, dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, est l'occasion pour Vertigo de lui porter l'attention qu'il mérite.
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REVUE VERTIGO n.42 : apesanteurs ; dossier F.J. Ossang
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 23 Février 2012
- 9782355260957
Apesanteur des corps pris dans les rets des espaces numériques, apesanteur des perceptions mentales et des points de vue en lévitation, apesanteur des récits réticulaires, hyperboles rythmées par la répétition infinie du même.
Ces apesanteurs concernent d'abord les grandes ou petites formes contemporaines de récits allégoriques, très concentrées dans le cinéma d'action hollywoodien. Des architectures totalisantes et spéculatives, mais souvent dépressives, dont Inception (Christopher Nolan) serait le parfait prototype. Tout se passe comme si, au coeur même d'une industrie produisant des images toujours plus labiles et hybrides, le cinéma, par l'effet de sa puissance technologique avait atteint sa vitesse de libération - libération des contraintes du tournage et de la matière, substitution au réel d'une hyperréalité sphérique, dont des récits modulaires et teintés d'inquiétude seraient les métaphores.
Cette dématérialisation, ce défaut de consistance, pourrait n'être que le pendant de celle des échanges propre à l'hypercapitalisme : l'évanescence visuelle a tôt fait de se muer en bulle fantasmagorique, quand la négation des pesanteurs se révèle être celle des corps vivants et des rapports sociaux. Le panorama proposé par ce numéro n'a rien d'exhaustif, mais voudrait tisser des correspondances entre quelques figures orbitales, sans se priver de sorties hors du territoire américain : des emboîtements virtuels du Monde sur le fil, où Fassbinder diffracte sa critique politique, aux toboggans de pixels verts de Matrix, de la lutte éperdue contre la surveillance généralisée des derniers corps héroïques aux objets-personnages de la constellation Pixar, du monde cristallin de la série Mad Men à la parabole élégiaque de The Tree of Life ou aux hallucinations chimériques de Donnie Darko (Richard Kelly)...
L'oeuvre singulière de F-J Ossang, quant à elle, poétise le monde au lieu de le virtualiser, en nous invitant au voyage. Un laboratoire d'expérimentations où Chris Marker et William Burroughs croisent Henri Vernes et la SF de Métal hurlant. Un cinéma en quête de l'énergie primitive du muet, réactivant la puissance visionnaire d'Eisenstein ou de Feuillade, à la fois polémique et lyrique - Ossang est aussi poète et musicien punk.
C'est pourquoi nous avons souhaité lui consacrer un ensemble, comme une belle échappée vers des contrées intenses et revigorantes.
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REVUE VERTIGO n.45 : l'empire de l'adolescence
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 13 Juin 2013
- 9782355261213
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REVUE VERTIGO n.46 : Chris Marker
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 21 Octobre 2013
- 9782355261251
« Quel que soit l'intérêt particulier du film, de la photo, ou du tableau, le truc véritablement passionnant, le phénomène, c'est la totalité de ces expressions, leurs correspondances évidentes et secrètes, leurs interdépendances, leurs rimes. Ce qui fait que ce peintre ne devient pas photographe, puis cinéaste, mais part d'une seule et unique préoccupation - percevoir et transmettre - pour la moduler dans tous les états possibles de la représentation. Comme s'il émettait un faisceau particulièrement intense, dont les écrans de matières et de formes diverses nous décrivent, en s'interposant, le chiffre » Ces mots de Chris Marker, à propos du travail de William Klein, pourraient aussi bien s'appliquer à sa propre création, tant ils pointent à la fois la polymorphie et l'unité secrète qui la caractérisent, la façon dont elle s'est déployée à travers une multiplicité de gestes, de formes et de démarches (de l'écriture aux films, du cinéma militant à la science-fiction, de la photo aux expérimentations vidéo et virtuelles), tout en se tramant à partir d'un même noeud de questions, de pensées, de motifs et d'obsessions.
La production artistique de Marker, qui s'étend bien au-delà des quelques films phares (Le Joli mai, La Jetée, Le Fond de l'air est rouge, Sans Soleil) à l'aune desquels on continue à l'évaluer aujourd'hui, se présente bel et bien comme une constellation ou une cosmogonie - avec ses parties, ses réseaux et ses zones, ses lois internes, faites de correspondances et d'interdépendances - se livrant à nous sous les dehors d'un vaste ensemble protéiforme, dont la cohésion interne s'éclaire à mesure qu'on en parcourt les différents versants.
En donnant à découvrir l'intégralité de ses films et ceux auxquels il a collaboré, une large part de ses écrits, certaines de ses installations vidéo et créations multimédia, la manifestation que le Centre Pompidou consacrera à Chris Marker (intitulée « Planète Marker ») d'octobre à décembre prochains, offre ainsi à la revue l'occasion de se faire l'écho d'une oeuvre qui demande à être encore largement explorée.