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Revue 303
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Revue 303 n.176 : Le cinéma d'animation
Xavier Kawa-Topor
- Revue 303
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- 12 Juin 2023
- 9791093572888
Pour en finir avec les préjugés qui entourent le cinéma d'animation, disons-le tout net : l'art de l'image par image n'a pas été inventé par Walt Disney, et il a produit bien autre chose que des histoires de chats et de souris ou des contes édulcorés pour enfants ! Depuis plus d'un siècle il est un art majuscule, à la croisée de tous les autres, qui puise son éternelle jeunesse dans sa capacité à se réinventer sans cesse. Un art de l'invention permanente dont chaque artiste est un pionnier à sa manière.
On peut dans les Pays de la Loire retracer un pan essentiel de son histoire, depuis la Vendée, où Serge Danot inventa Le Manège enchanté, jusqu'à Angers où Laloux, Moebius et Caza explorèrent de nouveaux horizons sous le signe de la science-fiction, en passant par Nantes où Jacques Demy tourna ses premiers films en stop motion.
La région est aussi un territoire où s'imagine le futur du cinéma d'animation?: nombre de jeunes talents y sont formés ou produits et d'autres, venus du monde entier, y trouvent un havre inspirant pour inventer les récits de demain. -
Des plages de Vendée aux paysages ruraux de la Mayenne en passant par des sites totalement préservés, comme le Vieux Mans ou Saint-Nazaire, ou des villes en mouvement telles Nantes ou Angers, la région présente un large panel de décors. Il n'est donc pas étonnant que les Pays de la Loire aient toujours accueilli des tournages de films. Mais comment les lieux choisis sont-ils représentés au fil du temps ? Qu'apportent-ils au scénario des longs métrages de fiction qui s'y déroulent ?
Évoquant tour à tour l'arrivée du cinéma dans la région, les tournages prestigieux ou plus confidentiels qui y ont pris place et les nombreux festivals qui maillent le territoire, ce numéro est une invitation au voyage à travers les Pays de la Loire du 7e art.
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Il y a deux raisons au moins pour revenir (« encore une fois ! » entendra-t- on) sur l'oeuvre de Jacques Demy à l'occasion de ce numéro de la revue 303. La première, simple et sincère, repose sur l'envie de nous joindre à l'hommage qui accompagne le vingtième anniversaire de sa disparition. La seconde vient contrarier un avis répandu qui s'étonnerait au premier coup d'oeil de la rareté des études consacrées à son oeuvre : trois ouvrages, deux revues, des analyses critiques éparpillées, des travaux universitaires mal connus.
Alors qu'Éric Rohmer et Claude Chabrol, deux autres de la Vague, ont récemment quitté la scène, la voie tracée par Jacques Demy dans notre cinématographie déstabilise par son étrange originalité. D'abord à la périphérie d'une génération (Godard, Truffaut, Rivette, Varda, Rozier, Resnais, Marker, Pollet.) qui allait comme aucune autre bouleverser les repères d'une carte figée, son oeuvre suscite par la suite une négligence polie, d'ordinaire réservée à la veine prodigue d'un cinéma populaire des plus ordinaires. Ce numéro tente humblement de saisir quelques traits de cet imaginaire, à ses sources biographiques et cinéphiliques d'abord, aux points d'origine constitués par ses tout premiers films ensuite.