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De L'Incidence
36 produits trouvés
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Cet essai théorique prend pour sujet les relations entre littérature française contemporaine et cinéma à partir de la notion de projection. Puissance intermédiatique entre le texte et l'image, la projection ouvre un espace contemporain d'écriture entre cinéma et littérature. Cet essai tente d'en circonscrire l'empan et d'en théoriser les pratiques, des reconfigurations du roman au prisme d'un imaginaire filmique chez des Forêts ou Montalbetti, aux écrivains-cinéastes comme Carrère ou Alferi, en passant par le renouvellement des formes canoniques de l'adaptation ou de l'ekphrasis, chez Claire Denis, Léos Carax, Jérôme Game ou Nathalie Léger, lorsque l'écriture - syntaxe, métaphores, lumières et ombres - retrace la hantise des figures de l'écran. Réécriture, descriptions, intervalles, écrans, flipbooks, projections psychiques, les intermédiaires se démultiplient entre le texte et ses images, délaissant la problématique trop simple de l'adaptation.
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Si l'on se déplace souvent à pied au cinéma, l'acte cardinal et primordial de la marche est volontiers éclipsé. Jugée anti-spectaculaire, lieu par excellence de l'ellipse cinématographique, la marche est, majoritairement au cinéma, un geste banal dont il faut limiter l'amplitude temporelle, au prétexte de son indigence narrative. Toutefois, certaines marches cinématographiques contemporaines construisent des arpentages qui se révèlent politiques, critiques, utopiques ou encore privés d'utopies. Marcher dans le monde du dehors, c'est être pris dans un quadrillage de lignes politiques où le quotidien agit sur nos existences motrices, tantôt les limite, les oriente, les restreigne, tantôt nous fait dériver, transgresser, résister. Des lignes quotidiennes de survie (L'homme sans nom de Wang Bing) aux lignes embourbées de Karrer dans la Hongrie post-communiste, (Damnation de Béla Tarr), des lignes de fuite en zigzags du bandit Carol Izba sur le Causse du Larzac (Du soleil pour les gueux d'Alain Guiraudie) aux lignes ralenties à l'extrême du Walker de Tsai Ming-Liang dans Hong Kong, un pan de cinéma contemporain a fait sienne cette modalité d'ancrage par le mouvement. Dans ces films, la marche participe d'un déchiffrage du dehors, elle en révèle les dynamiques complexes qu'elle expose comme des matérialités chargées d'historicités influant, modelant ou accueillant les existences. La marche géo-quotidienne assume haut et fort une réflexivité qui, plutôt que de se couper de l'espace social, l'inclut dans son allant. Elle est moins une sortie du monde qu'une entrée dans le monde. L'être en marche dit sans ambages « le métier de vivre ».
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Jean-Luc Godard Tome 2, écrits politiques sur le cinéma et autres arts filmiques
Nicole Brenez
- De L'Incidence
- 3 Février 2023
- 9782918193678
Jean-Luc Godard. Comprendre pourquoi un plan commence et pourquoi il finit, à quoi bon une image dans le monde. Comprendre que si un film peut être produit c'est qu'il est déjà admis par la société, transformer la production en transfert de fonds du capital vers le travail et non pas l'inverse. Métamorphoser les oripeaux visuels du commerce (bandes-annonces, clips, publicités, films d'entreprises) en manifestes pour la poésie. Affermir le cinéma en art, et ne pas rabattre ce terme sur l'infâme entreprise d'engrangement tranquille de plus-value qu'il est devenu. Être à la fois le Rembrandt, le Cézanne et le Hans Haacke de sa propre discipline. Devenir le Homère des Troyens, c'est-à-dire des vaincus. Amener le cinéma à ce qu'il pourrait être. Oser affirmer toute sa vie ce qu'il devrait être. Faire tout ce qu'il ne faudrait pas faire. Avec Jean-Luc Godard, le terme d'« art » reste le nom usuel d'une pratique inédite de l'insoumission créatrice.
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Todd Haynes : Chimères américaines
Judith Revault-d'Allonnes, Amélie Galli
- De L'Incidence
- 19 Mai 2023
- 9782918193654
Né en 1961 en Californie, Todd Haynes appartient aujourd'hui, aux côtés de cinéastes tels que Kelly Reichardt et Gus Van Sant, à une famille de cinéastes indépendants américains, grandis au coeur de la contre-culture. S'il s'amuse à dire qu'il a découvert le cinéma à travers la figure éminemment populaire de Mary Poppins, l'ensemble de son oeuvre - débutée alors qu'il n'a que 17 ans avec un court métrage au titre volontairement provocateur, "The Suicide" - retourne méticuleusement les mythes fondateurs de l'Amérique. Dès "Superstar : The Story of Karen Carpenter", moyen métrage qui revient sans fard sur le destin de la chanteuse iconique au moyen de poupées Barbie - achevé en 1987, mais interdit dès sa sortie - et Safe, second long métrage dans lequel Haynes dirige l'actrice Julianne Moore pour la première fois, en 1995, le cinéaste, ouvertement gay, questionne les normes, sociales, sexuelles, artistiques, pour mieux les dépasser. Concevant le cinéma comme l'art de l'artifice, Todd Haynes signe des mises en scènes flamboyantes. Mêlant fascination du sujet et puissance du cinéma, il interroge les figures artistiques les plus éminentes du 20e siècle - Rimbaud, Genet, Dylan, le Velvet Underground, mais aussi le glam rock à travers le long métrage "Velvet Goldmine", en 1998, ou encore le genre du mélo, en s'inspirant de Douglas Sirk dans "Loin du Paradis", en 2002 - et à travers elles, la relation à nos identités. En 2015, Todd Haynes dirige Cate Blanchett et Rooney Mara dans "Carol", qui remporte la Queer Palm au festival de Cannes. Il est l'auteur de seize films et s'apprête à tourner son nouveau long métrage.
Le livre présente un essai d'Amélie Galli, des entretiens réalisés par Judith Revault D'Allonnes avec Todd Haynes, et un ensemble de documents de travails, dessins et photographies de plateau issus des archives de Todd Haynes. -
Kelly Reichardt ; l'Amérique retraversée
Judith Revault-d'Allonnes
- De L'Incidence
- 21 Janvier 2021
- 9782918193579
Auteure notamment de Wendy & Lucy, La Dernière Piste et Certaines Femmes, Kelly Reichardt déplace le regard sur les États-Unis, leur présent comme leur histoire, en revisitant le cinéma US, road-movie, thriller et western.
Après avoir travaillé avec Hal Hartley et Todd Haynes - son futur producteur exécutif -, Kelly Reichardt réalise en 1994 River of Grass, « un road-movie sans route, une histoire d'amour sans amour, une affaire criminelle sans crime », qui l'inscrit d'emblée sur la scène indépendante américaine. Il faudra quelques années et la découverte de l'Oregon, son territoire de cinéma, pour que Kelly Reichardt en devienne une représentante majeure, avec Old Joy (2007) et surtout Wendy & Lucy (2009). Ce film, sur une jeune femme et sa chienne que la précarité a jetées sur les chemins, initie sa collaboration avec l'actrice Michelle Williams et lui vaut une reconnaissance internationale. Interrogeant toujours les constructions de la société américaine au présent dans le thriller écologique Night Moves (2014) comme dans les portraits croisés de Certaines Femmes (2017), Kelly Reichardt remonte également jusqu'à leurs origines avec deux westerns, La Dernière Piste (2011) et son nouveau film, First Cow (2020, en compétition officielle à la Berlinale), qui font un autre récit de la conquête de l'Ouest, du capitalisme et de l'individualisme naissants, depuis leurs marges.
Ce premier livre en français consacré à la cinéaste, composé d'un essai, de plusieurs entretiens et de nombreux documents de travail inédits, revient sur l'ensemble de sa filmographie et analyse son entreprise discrète de réévaluation du monde.
Il est édité à l'occasion de la rétrospective intégrale des films de Kelly Reichardt au Centre Pompidou, du 23 janvier au 7 février 2021, en présence de la cinéaste, dans le cadre de la manifestation « Hors Pistes #16 : l'écologie des images ».
Chargée de programmation cinématographique depuis 2000 au Centre Pompidou, où elle organise rétrospectives et expositions, Judith Revault d'Allonnes collabore également à des revues (Trafic, Débordements) et des ouvrages collectifs (sur Richard Linklater, Chris Marker, Guy Gilles, Stephen Dwoskin). Elle a publié un essai sur Holy Motors de Leos Carax (éd. Yellow Now, 2016).
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Ce livre rassemble plusieurs textes autour du cinéma du réalisateur portugais Pedro Costa. L'auteur évoque la démarche et les partis pris des films, pour la plupart réalisés dans le quartier de Fonthainas à Lisbonne. Le cadrage et la position de la caméra revêtent des rôles précis, inscrivant la fiction dans l'histoire des habitants et du Portugal (l'immigration au Cap Vert).
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Une séance de cinéma commence lorsque le noir se fait. Les retardataires qui entrent dans la salle tâtonnent de siège en siège, comme des aveugles éblouis par la lumière. Cette nuit artificielle est l'effet premier de l'invention du cinématographe. Parce qu'elle a suspendu pour quelques temps l'existence du monde réel, la projection du flux ininterrompu d'images lumineuses prend l'allure d'un semblant de monde. Un monde tout proche du nôtre, quoiqu'un peu somnambule : les êtres qui en peuplent les fables, de naître d'une nuit en suspens, n'ont pas toujours l'air bien réveillés. Ils semblent regarder dans le vague, ou bien voir ce ne nous ne voyons pas, ou bien ne pas voir ce qui est pourtant juste sous leurs yeux. Leur aveuglement est la condition de notre éblouissement : pour eux comme pour nous, la densité du visible est insoutenable. (O.C.)
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La première partie de l'ouvrage reproduit le texte de Bande de cons ! (1970), long-métrage de Roland Lethem qui constitue, ainsi que l'écrit l'historien Xavier Garcia Bardón, « le pamphlet ultime contre le Spectacle ». La seconde reproduit une nouvelle rédigée par Roland Lethem en 1974, LaGueule cassée, qui n'avait jusqu'alors été publiée qu'à quelques exemplaires à compte d'auteur afin de récolter des fonds pour un film. Elle décrit l'expérience sensible d'un manifestant qui se fait tabasser par la police.
Ensemble, ces deux documents constituent un sommet de la réflexion critique sur l'oppression, que celle-ci soit assurée en douceur par l'idéologie (en l'occurrence, le cinéma) ou en force par son bras armé (la police).
Les deux textes sont complétés par une introduction inédite de Roland Lethem ; et deux études : la première par Xavier Garcia Bardón ; la seconde par Isabelle Marinone. La coordination de l'ensemble est assurée par Nicole Brenez. -
Le cinéma de Roland Barthes ; entretien avec Jacques Rancière
Philip Watts
- De L'Incidence
- 15 Septembre 2015
- 9782918193302
C'est un lieu commun qu'il a entretenu lui-même : Roland Barthes n'aimait guère le cinéma. Ce livre - le premier consacré à la question - ne nie pas cette résistance, mais il en montre les ambivalences et les enjeux plus profonds. Il met aussi en lumière un ensemble d'écrits souvent méconnus : Greta Garbo, Claude Chabrol, Marlon Brando, le genre du péplum ou celui du film de gangster, le cinémascope, Sergueï Eisenstein, André Téchiné, Michelangelo Antonioni. tous ont fait l'objet de réflexions et d'analyses qui montrent que pour Barthes, le cinéma constituait un terrain d'expérimentation privilégié. Philip Watts analyse finement comment sa pensée s'est reconfigurée en rebondissant sur des objets à la fois artistiques et populaires. En cinq chapitres chronologiques, faits de retournements et d'insistances, Le Cinéma de Roland Barthes propose à la fois une relecture de Barthes depuis la question du cinéma, une riche enquête historique sur les études cinématographiques, d'André Bazin à Jacques Rancière, ainsi qu'une réflexion très actuelle sur les articulations possibles entre politique et esthétique.
L'essai de Philip Watts est suivi d'un entretien avec Jacques Rancière. Le philosophe y revient sur sa propre relation à Roland Barthes et sur le rapport de ce dernier au cinéma.
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Les variations Hong Sang-Soo
Simon Daniellou, Antony Fiant, Park Heui-Tae
- De L'Incidence
- 4 Décembre 2020
- 9782918193593
Premier ouvrage francophone consacré à un réalisateur pourtant majeur, Les Variations Hong Sang-soo se penche sur les films du Sud-coréen Hong Sang-soo, régulièrement programmés dans les grands festivals internationaux (Cannes, Berlin, Venise, Locarno).
Hong Sang-soo manifeste un goût pour le tourment amoureux et l'infime quotidien. Dans le premier volume critique, les thèmes présents dans ses films, ses techniques de mise en scène étaient analysés avec acuité par plusieurs spécialistes, définissant la démarche de Hong Sang-soo, l'un des plus grands réalisateurs actuels. Ce second volume présente des entretiens réalisés avec l'équipe gravitant autour du réalisateur : ses acteurs fétiches, le compositeur, le monteur, le directeur de la photographie et d'autre interlocuteurs permanents du cinéaste se sont prêtés au jeu de l'interview. Le livre permet de faire découvrir le processus de réalisation unique qui anime les films de Hong Sang-soo, dans la perspective du cinéma d'auteur : petit budget, équipe réduite, scénario élaboré au cours du tournage.
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Les frontieres brulent : Nicolas Klotz & Elisabet Perceval
Collectif
- De L'Incidence
- 14 Janvier 2022
- 9782918193432
Nicolas Klotz & Elisabeth Perceval invitent, à l'occasion de ce livre, tout un collectif à écrire en lien avec le territoire hybride que fut la Jungle de Calais et dont leurs deux récents films documentaires, L'Héroïque Lande. La Frontière brûle (2018, 3h40) et Fugitif, où cours-tu ? (2018, 1h33, produit par Arte France) racontent quelques uns des nombreux épisodes.
Cette invitation est faite à des auteurs de plusieurs générations et de multiples horizons (historiens, critiques de cinéma, cinéastes, philosophes, anthropologues, programmateurs), dans un désir de partage, d' écritures vives et de réflexions impliquées.
Le livre est publié à l'occasion de la rétrospective de l'ensemble de leurs films au Centre Pompidou (du 2 décembre 2021 au 2 janvier 2022). Il se termine avec les carnets de travail du prochain film, actuellement en montage, réalisé après le démantèlement de la Jungle, la lande étant désormais devenue une « zone de renaturation ».
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L'oeil détourné ; mains et imaginaire tactile au cinéma
Emmanuelle André
- De L'Incidence
- 5 Juin 2020
- 9782918193524
Nul mieux que le cinéma ne renseigne sur nos manières de voir qui se développent et se transforment sous nos yeux. Regarder sa main, détourner d'elle son regard, attraper l'oeil, percer les yeux, enfin toucher pour voir, sont des gestes que le cinéma réinvente, des imaginaires tactiles qu'il ouvre à notre raison. Or, l'analyse de ces gestes permet de repérer des périodes de mutation pour la vision, accompagnée de ses inventions instrumentales : le XXIe siècle contemporain, le XIXe siècle positiviste, la Renaissance, enfin la Préhistoire que les films revisitent, du classicisme hollywoodien à l'extrême contemporain, en passant par l'essai documentaire et le film expérimental. L'oeil détourné désigne dans ce livre cette histoire oblique du cinéma, que suppose la mise à distance de l'acte de voir.
Nouée à l'oeil par le montage, la main déjoue les cadres figés de nos façons de regarder et redessine d'un film à l'autre les contours de notre humanité : métamorphosée par l'animal, hantée par les machines, abîmée par le travail.
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Comparer l'incomparable : naissance d'une nation et le juif Süss
Alain Brossat
- De L'Incidence
- 6 Mai 2021
- 9782918193647
L'écriture de ce livre s'agence autour du rapprochement entre deux des films les plus célèbres de l'histoire du cinéma mondial - Naissance d'une nation de D. W. Griffith (1915) et Le Juif Süss (1940) de Veit Harlan.
Les facteurs qui tendent dans l'esprit du public et de la critique à dissocier ces deux films sont si puissants que le premier n'a jamais cessé d'être réputé comme un chef d'oeuvre absolu et associé à la naissance même du cinéma états-unien, tandis que le second, tout aussi continûment, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est désigné comme un objet criminel, ceci au point que sa diffusion se trouve soumise aux plus rigoureuses restrictions.
Et pourtant : deux films promouvant sans détour l'idéologie suprémaciste blanche, deux films dans lesquels la mise au ban de la race inférieure (les Noirs dans l'un, les Juifs dans l'autre) est présentée comme la condition de la survie et du rétablissement de l'intégrité de la race supérieure (blanche, aryenne), deux films obsédés par le motif du mélange des sangs et des espèces humaines, deux films violemment mixophobes, hantés par des images de viol - dans l'un comme l'autre, l'inférieur racial est un vibrion lubrique, entièrement adonné à son désir de la jeune femme aryenne innocente et pure.
Une même matrice fantasmatique parcourt ces deux films - celle qui agence le désir de mort de l'autre assigné à sa race dégénérée sur la hantise du mélange des sangs, du métissage racial et culturel.
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Ce livre collectif a pour projet de faire connaître plus largement l'importance des écrits et des films de Jean-Claude Biette. Rédacteur aux Cahiers du cinéma, cofondateur de la revue Trafic, ami proche, entre autres, de Serge Daney, de Pier Paolo Pasolini et du couple de cinéastes Straub-Huillet, Jean-Claude Biette a su lier de manière originale et sans équivalent l'écriture de textes sur le cinéma à sa propre écriture.
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« Certains cinéastes ont la grâce, on leur pardonne un certain laisser-aller. D'autres ont la méthode, on leur pardonne une certaine lourdeur. Ici rien à pardonner, tout à admirer. ».
Ce sont les mots élogieux de Chris Marker qui, après avoir vu Une poste à La Courneuve en 1994, saluait l'émergence d'une jeune cinéaste engagée dans le champ social. Dès ses premiers essais, Dominique Cabrera a bien cette justesse exemplaire qui nous met au contact de la vie même. S'illustrant par une admirable simplicité, son cinéma se présente comme des plus familiers : nous y entrons immédiatement, happés par la chaleur de sa vision en prise avec le monde.
Depuis son premier court métrage au titre emblématique, J'ai droit à la parole (1981), en passant par ses documentaires tournés en Algérie (Rester là-bas, 1992) et en banlieues parisiennes (Chronique d'une banlieue ordinaire, 1992), ses films autobiographiques (Demain et encore demain, 1997) et ses fictions d'inspiration sociale (Nadia et les hippopotames, 2000) et historique (Folle embellie, 2004), l'oeuvre protéiforme de la réalisatrice compte une trentaine de films dont le dernier opus, Corniche Kennedy (2016), met en scène les plongeons spectaculaires de jeunes acteurs non professionnels à Marseille. Si chaque projet constitue une nouvelle expérience de cinéma et de vie, le point de couture de cette grande toile réside dans son engagement manifestement intime et politique.
Pour mettre en lumière cet art de s'engager dans le « commun », le présent recueil collectif réunit, dans une démarche monographique inédite, des essais critiques, des documents de travail (y compris sur les projets en création) ainsi que des entretiens avec Dominique Cabrera et ses collaborateurs.
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« Les écrits, notes et photographies réunis dans ce livre sont des fragments prélevés dans ce que j'écris et photographie depuis une quinzaine d'années, des instantanés pris dans les chemins de cinéma que nous construisons, Elisabeth Perceval et moi.
En 30 ans, le cinéma a tellement changé. Beaucoup de choses ont disparu, sans doute pour toujours. Des générations également. Allumant toutes sortes de feux, de films, de signaux, adressés depuis leurs présents, vers des présents à venir.
Quelles que soient les conditions financières dans lesquelles les films se font, il s'agit de filmer dans l'instant, une présence, qui forcément, va disparaître. Qui a déjà disparue. Impossible à reconstituer. Et par un étrange paradoxe, alors que la technologie permet aux cinéastes de retrouver une légèreté et une liberté perdues quelque part dans les années 1980-2000, la recherche des financements est devenue si agressivement pesante, si maladives, que ces instants si inspirants ont souvent disparu longtemps avant d'avoir commencer le film.
Le cinéma dont je veux parler tourne autour de l'instantané. Des ces instants éphémères, absolument neufs, qui viennent souvent de loin. Des instants habités par toutes sortes de choses. Et où vont se connecter, souvent en s'opposant, du hasard, du sens, du sensible, avec ce que je n'arrive plus à appeler la mise-en-scène. »
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L'atelier cinématographique de Siegfried Kracauer
Nia Perivolaropoulou
- De L'Incidence
- 23 Mai 2018
- 9782918193463
Les livres de Siegfried Kracauer, l?un des penseurs les plus originaux de l?Allemagne des années 1930, font depuis une vingtaine d?années l?objet d?une redécouverte grâce à la traduction de ses principaux ouvrages et la publication de plusieurs essais, suscitant l?intérêt de plusieurs historiens reconnus (Jacques Revel, Philippe Artières). Architecte de formation, Kracauer, qui a aussi étudié la sociologie et la philosophie en particulier auprès de Georg Simmel, est un brillant essayiste et écrivain, dont l??uvre se situe au carrefour des disciplines et se sert de genres divers, allant de l?essai philosophique à la miniature littéraire. Observateur aigu des phénomènes de la culture de masse, il est, avec Walter Benjamin, son ami et compagnon d?exil en France, un pionnier de la théorie de la photographie et du cinéma et un théoricien de l?histoire.
Comment aborder l??uvre éclatée et protéiforme de ce penseur inclassable ? Prenant appui sur les scé- narios et ébauches de fictions cinématographiques conçues par Kracauer, l?essai de Nia Perivolaropoulou propose une approche de sa pensée théorique, depuis les écrits des années 1920 jusqu?aux derniers ouvrages publiés aux États-unis, qui fait apparaître des liens invisibles entre divers aspects de son ?uvre.
Chaque chapitre est construit comme une déambulation à travers des écrits de genres et d?époques diff érents autour de thèmes récurrents de l?auteur.
L?approche de l??uvre de Kracauer, figure de proue de la culture de la République de Weimar, exilé d?abord en France puis aux États-Unis, touche, en dépit de son originalité, à l?histoire de la pensée allemande et celle de l?exil des intellectuels juifs.
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Agencer des séquences de manière à faire d'un film l'espace d'un récit et faire du cinéma, est-ce tout à fait la même chose ? Telle est l'étrange question dont ce livre entreprend de justifier les raisons et les enjeux. Il ne s'agit pas par là de constituer une théorie générale de l'art cinématographique, encore moins une histoire de cet art. S'appuyant sur un certain nombre de données théoriques et philosophiques d'une part, sur quelques cas de films d'autre part, l'ouvrage établit que le cinéma, pour des raisons techniques majeures liées aux propriétés des appareils d'enregistrement sans lesquels il n'existerait pas, n'a jamais eu lieu qu'à l'écart d'attendus majeurs de la culture et de la philosophie. Repérer cet écart, c'est comprendre pourquoi tant de plans ont été des opérateurs sensibles aptes à configurer une forme d'expérience des choses et du monde. Des qualités de cette aptitude, le livre fait l'étude et l'éloge. Sont-elles encore, ces qualités, tout à fait d'actualité ? Rien n'est moins sûr. L'économie de l'audio-visuel qui s'est développée depuis la télévision et que le numérique accentue à sa façon attend à l'évidence des films en nombre. Mais cette attente ne va pas sans une paradoxale reprise en main de la puissance rythmique singulière des appareils d'enregistrement.
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Ciné et TV vont en vidéo [avis de tempête]
Jean-paul Fargier
- De L'Incidence
- 27 Octobre 2010
- 9782918193098
"Quel que soit le support (Le Monde, Cahiers du cinéma, Vertigo, Turbulences vidéo, art press, Trafic), lorsque j'écris sur les liens entre cinéma, vidéo, télévision, arts plastiques, danse, théâtre, musique et littérature, tout se passe comme si je tenais un journal.
Journal de voyage. Au milieu d'une tempête : depuis le tsunami vidéo, la mer des images est démontée. De Guitry à Pasolini, de Bresson à Tarantino et beaucoup d'autres, les films resplendissent d'un éclat nouveau sous le soleil du "désir de télévision". Mais au-delà du cinéma, je ne cesse de construire des passerelles entre Joyce et Godard, Sollers et Pollock, Kerouac et Dubuffet, Paik et Dos Passos, John Cage et Wolf Vostell, Marcel Duchamp et Woody Allen, Dziga Vertov et Joe Dante, Merce Cunningham et Bill Viola.
Je passe des films que je vois aux films que je fais, des livres que je lis aux oeuvres que je décris, analyse, relie à des créations inattendues en ces parages, avec l'ambition souvent de les inscrire dans une théorie. Ma théorie. Après la théorie comme science, j'ai découvert la théorie comme fiction. Et donc l'écriture comme voyage."
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Manifestations ; écrits politiques sur le cinéma et autres arts filmiques
Nicole Brenez
- De L'Incidence
- 17 Janvier 2020
- 9782918193562
Somme très documentée, ce livre est destiné à devenir une référence exceptionnelle du cinéma engagé.
Comment les luttes sociales et politiques suscitent-elles le cinéma ?
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Le partage de la douleur ; une impolitique du film
Olivier Cheval
- De L'Incidence
- 9 Novembre 2018
- 9782918193470
Déployant une connaissance fine de l'histoire de l'art, dans une perspective renouvelée pour le cinéma, ce livre prend appui sur les cinéastes contemporains parmi les plus novateurs (Apichatpong Weerasethakul, Jean-Luc Godard, João Pedro Rodrigues, Vincent Gallo, Gus van Sant, Bela Tarr, Pedro Costa...).
Voici un livre qui présente une subversion des images de la douleur, de son partage, en refusant que la politique se les approprie aisément.
Par l'iconographie du cinéma et les figures picturales dont il est traversé (celles de la communion, du corps souffrant et du soin, de la torture), l'auteur montre comment le pathos déploie à l'écran une beauté, qui, dans son excès, constitue une contre-effectuation à la violence. Il dialogue avec plusieurs philosophes s'étant penchés sur la communauté, le corps politique et sa représentation (Agamben, Rancière, Bataille, Ginzburg). Refusant l'instrumentalisation de l'art par la politique, autant qu'une politisation de l'art, l'auteur (suivant la pensée du philosophe italien Roberto Esposito) donne forme à une impolitique du film, qui ne prétend pas faire se rejoindre les corps tenus séparés. Émerge ainsi une reflexion passionnante sur un corps impolitique, par-delà les identités sexuelles assignées.
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« J'ai commencé à publier des textes en 1997. C'est-à-dire quand je me suis mis à tourner des longs métrages. Ce n'est pas une coïncidence : si depuis mon enfance j'ai écrit des histoires, des journaux, des notes, jamais je ne me serais autorisé à publier quoi que ce soit ; la légitimité pour le faire m'est venue du cinéma. Je ne suis ni théoricien, ni musicologue, ni romancier, mais mon rapport à l'écriture a toujours été placé sous le signe d'une forte nécessité et d'un vif plaisir.
Les textes sur le cinéma et la musique ainsi que les fictions qui composent Écrit entre les jours sont donc avant tout les écrits d'un cinéaste. J'aimerais qu'on les lise sans l'oublier. Et peut-être, d'une façon parfois très indirecte, éclaireront-ils aussi les films que j'ai pu réaliser - ou du moins l'esprit dans lequel ils ont été conçus. »
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De très hautes solitudes dans les films du cinéaste lituanien Sharunas Bartas, mais un livre à plusieurs voix, avec plusieurs ouvertures possibles : ses films perçus par des cinéastes (Claire Denis, Antoine Barraud, Leos Carax, Nicolas Klotz, David Yon, Michelangelo Frammartino, Guillaume Coudray), en poèmes (Jacques Sicard), prolongés par une performance photographique et littéraire (Jean-Christophe Norman), pensés dans ses inventions filmiques (Corinne Maury, Antony Fiant, Jacopo Rasmi, Thomas Voltzenlogel). Un tel agencement confirme qu'ils nous engagent bien au-delà d'un prétendu immobilisme.
À l'occasion d'une rétrospective intégrale au Centre Pompidou et de la sortie de Peace to us in our dreams, ce livre évoque l'ensemble de la filmographie du cinéaste, depuis ses deux premiers longs métrages (Trois Jours, Corridor) qui ont tant marqué le cinéma des années 90, et à travers l'ensemble de ses réalisations qui ne cessent de nous faire signe aujourd'hui.
Sharunas Bartas ou les hautes solitudes expose aussi plusieurs scénarios du cinéaste, parmi d'autres documents préparatoires de ses films (Few of us, Freedom, The House).
Grand format 18.00 €Indisponible