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« J'ai prévenu tout le monde, je leur ai dit que j'allais traîner dans les lieux, les salles d'exposition, peut-être dans les bureaux, on m'a montré comment fonctionne le complexe tableau électrique qui ressemble à un ready-made de Duchamp, on a coupé les alarmes partout... » Depuis ce jour de juin 1982 où, pour la première fois, Thierry Frémaux a découvert la « Villa Lumière » dans le quartier de Monplaisir, à Lyon, il ne l'a pratiquement plus jamais quittée. Passer une nuit à l'endroit précis où Auguste et Louis ont donné le coup d'envoi du cinématographe moderne ; là où a été tourné le premier film de l'histoire ; là où Bernard Chardère a inauguré l'Institut Lumière ; là où Bertrand Tavernier lui a offert un statut international ? L'opportunité tombait sous le sens. Une façon pour Thierry Frémaux de boucler la boucle et d'exprimer à la fois sa dette et sa passion pour cet art si particulier qui donne à voir le monde en même temps qu'il l'imagine.
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Claude Chabrol est un cinéaste à la fois célèbre et méconnu. Il fut, jusqu'à sa disparition en septembre 2010, un personnage public pendant un demi-siècle et il a, de lui-même, façonné un portrait de bon vivant gourmand, joyeux ou sarcastique. Il a attiré dans les salles françaises près de cinquante millions de spectateurs - ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant. Pourtant, son oeuvre proliférante - cinquante-sept films, vingt-trois téléfilms - n'a jamais permis à Chabrol d'entrer au Panthéon culturel du cinéma français. Aucun César, aucun prix au Festival de Cannes. Il faut donc redécouvrir Chabrol, immense metteur en scène, auteur d'une oeuvre, bien sûr inégale, mais beaucoup plus profonde et cohérente que sa réputation n'a bien voulu la dire. Claude Chabrol adorait les entretiens ; il parlait de lui, de son travail et de ses films mieux que personne, de manière juste et subtile, sans s'aveugler ni s'envoyer des fleurs. Loin de tout narcissisme et de toute mythomanie, il a toujours voulu dire la vérité. Pour un biographe, ces confessions forment un trésor. « J'ai trois masques, disait-il, derrière lesquels je me cache. D'abord le masque de bon vivant, puis celui de vieux rigoriste, enfin celui de l'intellectuel. » En reconstituant ces trois Chabrol, en tissant ensemble ces trois fils, cette biographie dessine un portrait de la France sur trois quarts de siècle. Chabrol a filmé sa « comédie humaine », comme il en avait l'ambition en regard de ses maîtres et alter ego, Balzac, Flaubert, Maupassant, Simenon.
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Concurrencé par les plateformes, saturé par les films de super-héros, marginalisé par les séries, le cinéma est en crise. Les spectateurs sont inondés de contenus et désertent les salles, sans que les studios soient capables de les retenir.
Criant en France, paradis du cinéma d'auteur, le phénomène frappe aussi outre-Atlantique. Les Majors hollywoodiens délaissent les « films du milieu », longtemps la plus grande part de leur production, au profit d'un cinéma de divertissement, survitaminé par les effets spéciaux et formaté aux goûts américains. Studios et plateformes de streaming se battent à coups de clics tandis que les géants de la tech envahissent la scène : qui sortira vainqueur, et pour quels types de programmes ?
Pour Jean-Gabriel Fredet, la crise actuelle est l'occasion de revenir sur les grandes transformations qu'a connues le cinéma depuis sa création. Âge d'or d'Hollywood, invention de la télévision, émergence de Netflix, d'Apple, d'Amazon, l'auteur analyse comment ces évolutions ont bouleversé notre façon de produire et de consommer des films. Jusqu'alors, l'usine à rêves américaine, sept fois déclarée morte et sept fois ressuscitée, a toujours su s'adapter. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? Et si c'était aussi, pour le cinéma français, l'occasion de se réinventer ? -
Que sait-on d'Éric Rohmer, mis à part qu'il semble incarner une manière très française de faire du cinéma ? Le public connaît quelques titres, Ma nuit chez Maud, L'Amour, l'après midi, La Marquise d'O... Il lança quelques acteurs, qui ont fait leur chemin sans lui : Fabrice Luchini, Jean-Claude Brialy, Pascal Greggory....
Mais sait-on par exemple que l'ensemble de ses 25 longs métrages ont attiré en France plus de 8 millions de spectateurs, et quelques millions d'autres autour du monde ? Sait-on même qu'un autre homme, Maurice Schérer, se cachait derrière le pseudonyme d'Éric Rohmer, adopté à plus de 30 ans ? Cet homme si secret, qui s'inventait un double pour garder l'anonymat sur sa vie privée, est enfin dévoilé pour notre plus grand plaisir.
À partir d'un magnifique fonds d'archives personnelles (mais aussi d'autres sources, privées et publiques, ainsi que d'une longue série d'entretiens), ce livre propose la première biographie d'Éric Rohmer. Il fut l'un des critiques les plus estimés de son temps, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, mais aussi un jeune écrivain ambitieux.
Il parvint surtout à forger un cinéma très personnel, tant dans sa méthode, son style que son propos, enchaînant trois cycles de films d'une cohérence impressionnante, les " Contes moraux ", les " Comédies et proverbes ", les " Contes des quatre saisons ".
En plongeant dans la fabrique du film propre à Éric Rohmer, ce livre dresse le portrait d'un artiste qui fut non seulement un grand metteur en scène, mais également un photographe, un dessinateur, un concepteur de costumes, de décors, ou un compositeur de chansons pour ses films.
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Homme secret, cinéaste exigeant, Michael Haneke se révèle de manière étonnante dans ce livre, le premier en français qui lui est consacré.
Fruit d'une soixantaine d'heures d'entretiens entre Vienne et Paris, cet ouvrage, illustré de 136 photos rares ou inédites, permet au réalisateur de Funny Games et du Ruban blanc d'exprimer sa conception du septième art et sa perception du monde contemporain.
Face à Michel Cieutat et Philippe Rouyer, deux critiques de la revue Positif, Michael Haneke revient sur ses années de jeunesse et ses mises en scène au théâtre avant d'évoquer, film par film, son travail à la télévision et au cinéma, de ses débuts en 1974 à son dernier film sorti en 2017, Happy End.
Au gré d'échanges libres et passionnés, se dégage l'image d'un créateur singulier, perfectionniste et plein d'humour, qui compte parmi les grands humanistes de notre temps.
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« Ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus "en miroir" tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergences.
Kazan et Losey étaient nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. Leurs origines respectives, la minorité grecque de Turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la Liste noire, désir d'intégration sociale pour Kazan, affirmation de valeurs de la Constitution pour Losey. Ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte Est, Yale et Harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. Leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du New Deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. Ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec Tennessee Williams et Harold Pinter. Kazan signa son dernier grand succès critique, America America, l'année, ou presque, où Losey connaissait sa première consécration internationale avec The Servant. Et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en Europe.
Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, sauf lorsque Losey, président du jury à Cannes en 1972, ne fut pas pour rien dans la décision d'écarter du palmarès Les Visiteurs admiré du jury, bien qu'il en trouvât la réalisation remarquable. » Michel Ciment www.franceculture.com www.kiosque.radiofrance.fr -
« Un homme encore jeune, c'est-à-dire pas tout à fait ; toujours en forme ; souligne-t-on au cas où certains petits détails auraient dit le contraire, soliloque dans un bar, dessine sur une nappe - il est comédien reconnu, un temps même très connu en interprétant le rôle de Cyrano.
Depuis, "à vue de nez", tout va bien, sauf que dans les divers rôles qu'il interprète, sa petite ou la grande histoire qu'il traverse, Cyrano est là, en coulisses, sur scène et dans la vie - après trois cents représentations, au théâtre Mogador en 1983, il le rejouera dans une version intime conçue par sa femme, interprétera De Guiche dans le film légendaire de Jean-Paul Rappeneau puis le mettra en scène avec de jeunes acteurs. Ce n'est pas une maladie qu'il veut soigner, mais une enquête inassouvie jusqu'alors qu'il veut poursuivre... il décide d'"aller plus loin que le bout de son nez".
Cyrano accompagne la mémoire nationale et touche le coeur de chacun. On y aime d'abord le clairon et les pizzicatis des larmes et bien souvent on laisse traîner dans sa tête le désir vague de retrouver la clef d'une énigme apparue si claire le temps de la représentation.
Une enquête, c'est tous les moyens mis à votre disposition, aussi bien ceux de la littérature, du retour sur le lieu du crime, au coeur du texte et des représentations, ADN des hommes et des rôles, mais aussi ceux d'une retraite à la campagne ou en bord de mer où le regard d'une vache, celui d'Éric Tabarly ou d'un poisson mort ouvrent d'autres pistes.
C'est moi le sexagénaire, je m'appelle Jacques Weber, né le 23 août 1949 - origine suisse et belge, identité nationale douteuse mais passable - 1 m 87, 120 kg à ce jour -, j'ai joué aussi Raskolnikov qui demande à l'enquêteur Porphyre : Quel homme êtes-vous donc !? - Un homme comme les autres et vous aussi ! »Jacques Weber -
« Un jour, cher Maurice, vous avez pensé à moi pour un livre. Un livre particulier. Un livre sur vous mais écrit par moi, où je pourrais tout dire, votre part d'ombre comme de lumière. Vous ne vouliez pas d'une biographie écrite par un nègre. Ni d'un livre d'entretiens ou de mémoires - rien de plus ennuyeux et pontifiant que ces mémoires d'acteur sur leur carrière. La carrière, disiez-vous, ce n'est pas intéressant - c'est la vie qui l'est. Non, ce que vous souhaitiez, c'était un livre avec mon regard, dans lequel je pourrais évoquer tout ce qui m'intéresse, y compris les aspects dérangeants de votre personnalité.
Le cadeau était de taille. Était-il empoisonné ? Nous nous connaissions à peine et vous m'aviez choisi pour mettre à exécution une commande qui n'en était pas une. Une commande spéciale qui réclamait d'être détournée. À quelles fins ? Sans doute, je m'en rendis compte par la suite, afin de créer un lien inédit. Un étrange passage de relais entre vous, comédien rare, à la silhouette et à la voix qui me fascinait depuis tant d'années et qui décidait au soir de sa vie de se livrer, pour se délivrer peut-être. Et moi, inconnu ou presque, qui acceptait d'être ainsi votre confident et votre juge, votre marionnette et votre compagnon de voyage. Le temps d'une traversée. Désert, mer et glacier nous attendaient. Le détachement et la haine de soi en bandoulière. » J. M. -
Quelques jours après les césar 2007 et le discours de pascale ferran sur les dysfonctionnements de financement du cinéma en france, un groupe se met au travail.
S'il n'est commandité par personne et n'obéit à aucune règle de représentation professionnelle ou syndicale, les 13 membres qui le constituent forment l'intégralité de la chaîne de fabrication et de commercialisation d'un film. de mars à décembre 2007, le groupe, qui s'auto-nomme le club des 13, se réunit à un rythme soutenu pour tenter de mieux comprendre les difficultés de chaque secteur et essayer d'y apporter quelques réponses.
Il était constitué de : cécile vargaftig, scénariste, jacques audiard, pascale ferran, claude miller, réalisateurs, denis freyd, arnaud louvet, patrick sobelman, édouard weil, producteurs, fabienne vonier, distributrice, stéphane goudet, gaude-eric poiroux et jean-jacques ruttner, exploitants, françois yon, exportateur. des travaux du groupe est né un rapport de synthèse. la plupart des membres ont participé à son écriture et sa rédaction finale a été prise en charge par pascale ferran.
Ce rapport est ici publié dans son intégralité.
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Lorsque la Seconde Guerre éclate, Véra est une toute jeune Juive polonaise. Elle est envoyée chez les soeurs, d'abord, puis à la campagne, où ses parents imaginent qu'elle a de plus grandes chances de survie. Là, elle apprend la faim, la misère et la cruauté. La femme qui l'héberge lui lance des rats morts au visage, ne lui donne pas à manger. De cette période, elle garde une rage de vivre qui ne s'estompera jamais.
Après la guerre, elle retrouve ses parents et devient une gosse des rues de Paris, une chef de clan. Elle monte sa bande et fait la loi. À l'école, elle est un cancre qui fait pipi dans des bouteilles et les distribue comme étant de la limonade. Elle fomente des révoltes.
Son père l'inscrit aux jeunesses communistes. Elle devient une militante convaincue. Puis elle se fait renvoyer parce qu'on la soupçonne d'avoir des moeurs un peu trop légères avec les garçons. C'est sûr, à quatorze ans, elle aime beaucoup aller danser, Véra. Elle rencontre Gaby, qui lui fait découvrir le théâtre et la fait jouer dans sa troupe en 1955. Et Claude Berri. De petits boulots en rôles déterminants, elle devient un pilier incontournable du Milieu.
Elle travaille avec François Truffaut, devient l'amie de Jacques Demy, produit Maurice Pialat et Claude Sautet... On découvre alors les travers et les lubies de ces grands noms du cinéma, mais aussi la ténacité de Véra, les risques qu'elle a su prendre, les chagrins bouleversants qu'elle a endurés et son immense tendresse pour les gens qu'elle rencontre et décide d'aimer instantanément. -
Olivier Assayas incarne depuis plus de 25 ans ce que le cinéma français possède de plus énergique et de plus inventif. Créateur de formes, ouvert sur la diversité du monde et en même temps inscrit dans une histoire longue, Olivier Assayas a en 15 films (Désordre, L'Eau froide, Irma Vep, Fin août début septembre, Les Destinées sentimentales, Demonlover, Clean, L'Heure d'été, Carlos, Sils Maria...) affirmé une oeuvre exigeante et qui séduit pourtant de vastes publics, en France et dans le monde. Mais s'il est cinéaste dans toutes les fibres de son être, c'est en étant aussi fin connaisseur des musiques de son temps et amateur érudit d'art plastique, voyageur et écrivain, observateur de son époque et héritier d'une riche trajectoire familiale dont les racines plongent dans l'aristocratie hongroise, la diaspora du Moyen-Orient, les exils, la Résistance et la proximité avec une intelligentsia cosmopolite qui a fait l'Europe moderne. Critique aux Cahiers du cinéma dans les années 1980, il avait contribué à ouvrir la cinéphilie aux nouveaux films de genre et aux innovations de Hollywood, et été l'un des premiers grands ambassadeurs en Occident des nouveaux cinéma d'Asie, avant de jouer un rôle majeur dans la reconnaissance d'avant-garde cinématographiques incarnées par Kenneth Anger ou Guy Debord.
Au fil d'une conversation au long cours avec Jean-Michel Frodon, critique et journaliste, ancien responsable des pages " cinéma " du Monde et ancien directeur de la rédaction des Cahiers, Olivier Assayas partage avec verve et générosité une expérience et une réflexion uniques sur son propre parcours personnel et professionnel, mais aussi sur l'état du monde actuel et de la place qui occupe le cinéma contemporain.
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Nous sommes de ceux pour qui le cinéma a été plus qu'un passe-temps et même plus qu'une passion. Ce « nous » désigne des êtres pour lesquels la vie en vingt-quatre images seconde est au moins aussi précieuse que la « vraie ». Le cinéma nous a offert des modèles, des coups de feu dans la Sierra, des bains improvisés dans la fontaine de Trevi, des courses-poursuites sur le mont Rushmore, des exploits de samouraïs, des petits déjeuners chez Tiffany... Puis, vient un jour où l'on croit avoir tout vu. On se sent un peu orphelin quand Hitchcock, Welles, Hawks, Wilder, Kurosawa, Fellini, Tati, Huston, Kubrick et les autres n'ont plus d'images inédites à nous offrir. On guette le dernier Scorsese ou le dernier Eastwood. Parfois, Allen ou Tarantino suffisent à notre bonheur.
Alors il a fallu fréquenter les clandestins, les mal-aimés, les films du « second rayon », ceux traités en trois lignes dans les journaux du mercredi. J'en ai tiré une panoplie cinématographique faite d'oeuvres absentes des palmarès ou des recensions officielles et pourtant produites au coeur de l'industrie hollywoodienne, pour l'essentiel d'entre elles ces vingt dernières années, quelquefois par des cinéastes qui deviendront célèbres comme Michael Mann, Steven Soderbergh ou les frères Coen. Ces films sont nos contemporains, mais à part quelques fanatiques, personne ne les a vus ni aimés. Alors, offrez une dernière séance à Duos d'un jour, La Peur au ventre, Susie et les Baker Boys, Terrain d'entente et les autres. Goûtez-les sans préjugés, vous ne le regretterez pas. Et faites passer. -
PAR LUI-MÊME ET PAR LES SIENS Claude Chabrol Avril 2011, 240 pages« En janvier 2010, peu après la mort d'Éric Rohmer, Claude Chabrol a enfin accepté un projet qu'il reportait d'année en année : se pencher sur sa vie et réfléchir sur lui-même, sur son travail, revenir sur une existence tout entière consacrée à une passion presque exclusive, le cinéma. À quatre-vingts ans, il était temps pour lui de le faire, disait-il, même s'il avait en horreur les dates anniversaires et les chiffres ronds. Ont commencé, pendant un peu plus de six mois, une série de rencontres où ce géant de la Nouvelle Vague, à la modestie légendaire et étrange, a laissé s'ouvrir les tiroirs de son coeur et de sa mémoire pour évoquer pêle-mêle ses films et ses femmes, les polars et la politique, ses maladies d'enfance et ses béatitudes, mais aussi la vieillesse et la mort... Elle approchait sans qu'on le sache. Et la voix s'est tue brusquement quand Claude Chabrol a interrompu nos conversations pour courir vers un destin qui l'a emporté en quinze jours. À toute allure.
Ainsi ce livre, qui restera une aventure unique, a changé de forme. D'un côté, le cinéaste se raconte, tel qu'il veut qu'on le voie. De l'autre, les siens, de Stéphane Audran à Mathieu Chabrol, son fils musicien, de Cécile Maistre-Chabrol, sa fille et première assistante, à Aurore Chabrol, sa troisième femme qui fut aussi sa script-girl, le dévoilent, tels qu'ils l'ont connu et aimé. Et les deux images s'accolent et se collent en tremblant, pour sculpter les deux visages d'un Chabrol bien plus complexe et secret qu'il ne le laissait paraître.
Pour ces confessions chuchotées, ces souvenirs impressionnistes, rédigés pendant les derniers mois de sa vie, Claude Chabrol a puisé dans ses souvenirs pour la première et la dernière fois, plongeant dans sa vie et ses films qui ne faisaient qu'un. Il parle de tout : de l'argent, des femmes, de l'amour et du sexe, de la jalousie, de la mort, de la politique, de ses bonheurs et de ses déceptions, de sa jeunesse et de sa vieillesse, sur un ton aussi feutré que sincère, où le rire n'est jamais loin, en livrant des clefs sur son cinéma et un éclairage inédit sur sa vie d'homme. » Michel Pascal -
Confessions d'un acteur déchu ; de l'esquive à la rue
Osman Elkharraz, Raymond Dikoumé
- Stock
- 11 Mai 2016
- 9782234079922
« Y a eu une réunion avec l'équipe du fi lm. Dans la salle, tous les petits étaient avec soit leur daron, soit leur daronne. J'étais le seul tout seul. On nous a tout expliqué. C'était le deuxième film du réalisateur. Abdellatif Kechiche, il s'appelait. Moi, je devais jouer Krimo, un petit rebeu qui vit dans une cité avec sa mère. C'était le rôle principal. Ça donnait grave envie. Ça allait durer de juillet à août, du coup on pourrait pas partir en vacances. Et comme j'avais nulle part où aller, ça tombait bien. » Le cinéma, c'est comme une drogue. Quand on tourne, ça fait du bien, ça met plein de couleurs dans la vie. Mais après, quand ça s'arrête, il y a la descente. Et ça peut faire très mal, surtout quand on a quinze ans et plus de parents.
Voilà, c'est l'histoire d'Osman. -
« Les deux extrémismes que sont l'organisation de l'État islamique et le régime de Téhéran se livrent à un jeu de trône mortel », disait le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans son discours au Congrès des États-Unis, le 3 mars 2015. Il n'a donc pas hésité, pour convaincre son auditoire, à faire référence de manière explicite à la série culte de HBO, Game of Thrones.
Au lendemain du 11 septembre 2011, la géopolitique n'a pas seulement envahi le réel, elle envahit nos imaginaires. Un monde nouveau apparaît, reflété par une nouvelle manière de raconter des histoires à la télévision. Les séries deviennent des références culturelles mais aussi politiques : les scénaristes et réalisateurs de ces séries ne se contentent pas d'analyser froidement la réalité du monde. Ils la sentent et la devinent, par le pouvoir de leur intuition, par la lucidité de leur imagination. De fait, ces scénaristes sont devenus les meilleurs analystes du monde contemporain - et peut-être de notre futur.
Que perçoivent-ils de nos sociétés ? La peur. La peur de la chute de la démocratie, avec House of Cards, celle du terrorisme avec Homeland, la peur d'une société paralysée avec Engrenages, celle d'un monde qui disparaît dans Downton Abbey, enfin la peur de la dictature et de la barbarie avec Game of Thrones.
Chacune de ces séries fera l'objet d'un chapitre, où seront citées, en écho, d'autres séries au succès comparable. On découvrira le raz-de-marée qu'elles provoquent à travers le monde : de Barack Obama suspendu à chaque saison de Game of Thrones à l'acteur qui jouait Carson, le « butler » de Downton Abbey, assailli par des touristes asiatiques alors qu'il voguait en vacances sur le Mékong. En conclusion, Dominique Moïsi invente le scenario d'une série cherchant à comprendre le monde qui vient. Dans Balance of Power, des agents américains et chinois sont tous à la fois alliés et rivaux face au risque de l'arme nucléaire, nord-coréenne et pakistanaise. Les terroristes vous invitent au prochain épisode.
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À 42 ans, on n'écrit pas ses mémoires. Cela tombe bien, Le soleil me trace la route, le premier livre de Sandrine Bonnaire, est tout sauf un ouvrage de souvenirs et d'anecdotes sur le beau métier d'actrice.
Le soleil me trace la route a peut-être commencé à s'écrire naturellement il y a une vingtaine d'années, quand Sandrine Bonnaire rencontre le couple de journalistes Gaillac-Morgue pour un portrait destiné à paraître dans un magazine.
Une amitié va naître, une confiance s'installe d'année en année entre ces trois personnes et, comme elle le dit elle- même drôlement, « à mi-parcours », et après avoir abordé la réalisation de Elle s'appelle Sabine, le documentaire consacré à sa soeur, une envie est venue, soudaine, un besoin de profondeur.
Sous la forme d'une conversation très libre, où l'on oublie rapidement les questions pour n'entendre que les réponses, Sandrine Bonnaire, qui d'ordinaire ne s'épanche jamais sur papier glacé, se confie, s'abandonne, au risque de l'incorrection, en préservant sa pudeur et son sourire dans toutes les situations et dans tous les événements.
Le récit de son enfance en banlieue parisienne est un modèle du genre : famille nombreuse, mère et grand-mère fantasques, père ouvrier taiseux et adoré, tout ce petit monde, au bout de quelques pages, par la voix de Sandrine, devient le nôtre. Ainsi, quand elle aborde Pialat ou Sautet, Depardieu ou William Hurt, son premier mari, près de sa fille aînée, elle le fait avec le même ton, la même précision faussement désinvolte, l'air de rien, en donnant le sentiment et surtout la preuve de sa popularité, de son rejet des conventions et des codes intellectuels.
Plus de vingt-cinq ans de carrière pour cette jeune femme qui débutait dans À nos amours à 16 ans, qui envisage aujourd'hui le tournage de son premier film de fiction, une femme libre, sans concessions ni entraves, dont on aimerait suivre la voix et les pas jusqu'au bout de la route.
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Ces années-là ; 70 chroniques pour 70 éditions du festival de Cannes
Pierre Lescure
- Stock
- 10 Mai 2017
- 9782234083561
70 festivals, 70 Palmes d'or, 70 sélections, 70 présidents et... 70 journalistes pour remonter le film de toutes ces cérémonies et années glorieuses. 70 critiques parmi les plus avertis et les plus assidus, français bien sûr, mais également américains, italiens, russes, indiens, mexicains, turcs pour mieux rapporter le foisonnement et la diversité de Cannes. Ces années-là c'est le roman d'une aventure née en 1939 au seuil du conflit mondial et réhabilité en 1946 comme pour mieux oublier ses épouvantes. Le récit mélancolique et passionné d'une institution qui n'a jamais failli à sa vocation première : révéler. Des maîtres (Rossellini, Truffaut, Loach, Coppola, Wajda, Wenders, Lynch ou Tarantino) et des chefs-d'oeuvre (Le Guépard, La Dolce vita, Les Parapluie de Cherbourg, Blow up, Taxi driver, Paris Texas, Underground, The Tree of life). Mais encore une certaine idée d'un cinéma qui sans cesse innove, se dépasse et va de l'avant. Les 70 journalistes sélectionnés par Thierry Frémaux, délégué général du Festival - de Michel Ciment à Éric Neuhoff, de Lorenzo Codelli à Nick James - donnent la mesure de cette permanence et de cette obsession. Qui rapporte Georges Simenon président du jury ; les échauffourées de Mai 68 ; le bras d'honneur de Maurice Pialat ; le sacre incertain de Oncle Boonmee, les engagements d'Entre les murs ou de Fahrenheit 9/11, mais, plus encore, tant de confidences assumées et de bonheurs partagés.
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« Un petit lexique amoureux est une occasion de dire qu'il y a aussi dans le journalisme de la naïveté, de l'utopie et de l'idéal, donc beaucoup d'affect. Dans ce métier, à vingt-cinq ans, on veut refaire le monde ; à quarante-cinq, on essaie d'en limiter les dégâts ; après on pense à autre chose, à moins que, dans le courrier du matin après une émission, on ait lu : « Merci de me donner matière à réfléchir, pas du prêt-à-penser. » Le propos est amoureux et toujours passionné. Il s'agit d'un vécu de terrain. De l'écriture du journal à la suppression de la publicité à la télé par Nicolas Sarkozy. Du grand reportage au « tout info ». Du journalisme comme moyen de rentabilité au téléspectateur devenu le consommateur d'un « produit » en boucle. Du plaisir d'accueillir un bel auteur qu'on a envie de suivre à la minuscule jouissance du scoop. De la volonté de faire réfléchir à la fabrique de l'illusion. Du grand public à la ménagère de moins de cinquante ans. Du smartphone et du web qui feraient de vous et moi un grand reporter du monde à la communication mondialisée et occidentalisée. De l'information au « temps de cerveau humain disponible » vendu à une boisson gazeuse. » Philippe LefaitParmi les diverses entrées de ce lexique, on trouvera :
Audimat, dommage qu'un lexique amoureux commence par ce chancre...
Infiniment, parce qu'un jour, écoutant une interview se terminer par : « Merci, Madame Bettencourt, merci beaucoup, merci infiniment... », on se demande « De quoi ? » Fortune, celle du gagnant du loto dont on choisit de faire la une alors même qu'on génocide du côté des grands lacs en Afrique.
Plaisir, de la rencontre, de l'invité qui se donne. Ce jour-là, Roland Dubillard.
Présentation, celle du journal, « une masturbation sans les mains ».
Solitude, quand le rouge est mis et que le ventre rétrécit, encore aujourd'hui. -
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Grand format 19.82 €
Indisponible
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À la façon - pourtant inimitable - de Françoise Sagan dans Avec mon meilleur souvenir, Jean-Pierre Cassel nous raconte sa vie par les autres. Et nous offre une formidable galerie de portraits, principalement des grands metteurs en scène de cinéma et de théâtre : Jean Renoir, Abel Gance, René Clair, Luis Bunuel, Jean Vilar, Marcel Achard, Marcel Bluwal, Claude Chabrol, Jean-Pierre Melville, Joseph Losey... et tant d'autres avec lesquels il a travaillé. Portraits parfois surprenants, qui dévoilent un aspect inattendu de ces personnalités hors du commun. Des hommes et des femmes qui l'ont fasciné ou déçu, dont il parle avec amitié ou respect. Sans nostalgie, avec légèreté et finesse, il évoque les premières rencontres, les fous rires et les tensions, les enthousiasmes et les malentendus, les conflits et les grands bonheurs des tournages et des répétitions. Le livre débute par un portrait de Fred Astaire, dont Jean-Pierre Cassel célèbre l'insolence et la grâce, car il y a chez cet acteur pudique et discret un vrai plaisir de nous faire partager ses admirations. Deux grandes artistes illuminent ces pages, Lauren Bacall et Maria Callas, resplendissantes et majestueuses.
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Bêtes et victimes ; et autres chroniques de Libération
Marcela Iacub
- Stock
- 11 Mai 2005
- 9782234057555
?Marcela Iacub est devenue en quelques années l?une des plus belles énigmes du paysage intellectuel français.
Quarante ans, une réputation de ?tueuse? sexy et mystérieuse, la juriste d?origine argentine dissèque de sa plume acerbe tous les sujets de société : bioéthique, prostitution, harcèlement sexuel, homoparentalité??
Voici comment Le Nouvel observateur décrit Marcela Iacub et ses chroniques publiées dans Libération entre 2003 et 2005. Libération a voulu faire intervenir des intellectuels confirmés dans les questions de société où ils apportent un éclairage neuf, un point de vue différent et critique. Les domaines où est intervenue Marcela Iacub sont ceux qui lui sont coutumiers : la famille, la sexualité, les nouvelles techniques médicales, à quoi s?ajoutent ici la question des prisons et de la santé publique. Le but de l?auteur est à la fois d?informer et, comme elle le dit elle-même, de « détourner ». Elle balaye les concensus et relance les débats. Un vrai poil à gratter.
Les lecteurs ont été indignés, fâchés, fascinés ou étonnés, mais jamais indifférents. -
Que reste-t-il de la nouvelle vague?
Aldo Tassone
- Stock
- Les Documents Stock
- 22 Août 2003
- 9782234055933