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Contrejour
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C'est au cours de l'un ses reportages aux États-Unis qu'Édouard Caupeil, accompagné du journaliste Nicolas Bourcier, a découvert Mound Bayou, la première ville noire du pays. Plantée au coeur du Delta du Mississippi, dans le sud profond des États-Unis, Mound Bayou est une cité d'apparence banale dont les quelque 3000 habitants ont cependant la particularité d'être tous africains-américains. En 1887, un projet insensé pour l'époque prend vie : la création d'une ville gérée et administrée par des Noirs au coeur de ce Mississippi raciste et ségrégationniste, symbole de toutes les exclusions.
Ce livre est une traversée dans le sud des États-Unis, le long de la route 61, une question suspendue... À la découverte de Mound Bayou s'ajoute une enquête sur les traces de James Baldwin, de Birmingham à Tallahassee. Dans ce travail au long cours sur les stigmates du racisme se révèlent les espoirs déçus, les multiples illusions de solutions, mais aussi la résistance sourde du Sud à tout changement, un arrêt sur image à contre-temps dans l'Amérique d'Obama.
Les trois reportages réalisés entre 2008 et 2016 ont fait l'objet d'une publication en trois épisodes dans Le Monde qui mettaient en regard les photographies d'Édouard Caupeil et les textes de Nicolas Bourcier. Les articles en intégralité sont à retrouver dans l'ouvrage, ainsi que le journal de voyage d'Édouard Caupeil.
Édouard Caupeil, né en 1971, est photographe indépendant depuis 1999. Il travaille pour la presse nationale et internationale (Libération, Télérama, le Monde). Son travail de portraitiste et sa démarche documentaire réunissent deux approches complémentaires d'une même réflexion sur la condition humaine.
Nicolas Bourcier, né en 1968 à Stuttgart, a suivi un enseignement d'histoire et de relations internationales. Il a étudié l'Allemagne contemporaine et les opposants à Hitler ayant fui le régime nazi. Journaliste depuis une quinzaine d'années, il travaille pour Le Monde, service International. -
« Photographier, c'est engager une course poursuite contre l'effacement, la disparition, le néant. C'est une lutte contre le temps, un défi à l'oubli. (...) C'est une arme imparable contre les génocides culturels ou les abandons volontaires ; le contrepoison à la passivité. »
Jean-Claude Gautrand n'a que 24 ans lorsqu'il découvre l'oeuvre du photographe allemand Otto Steinert, fondateur de la « Subjektive Fotografie » et adepte d'une rigueur formelle aux limites de l'abstraction. Pour le jeune Gautrand, c'est un véritable choc esthétique. Dès lors, il ne cessera de développer une poésie par l'image où graphisme, matière et lumière sont les composants essentiels d'une oeuvre fondamentalement engagée.
Marqué tout autant par les traces d'une époque révolue que par la manière dont l'homme transforme perpétuellement son environnement, Jean-Claude Gautrand s'est fait le témoin des bouleversements et des injustices de son époque. De la construction du périphérique parisien à la destruction des Halles de Baltard en passant par la catastrophe écologique de l'usine Pechiney et les vestiges du Mur de l'Atlantique construit par les nazis, toute l'oeuvre de Gautrand est traversée par cette nécessité de créer un rempart contre l'oubli. Faisant siens les mots du philosophe Georges Santayana, son oeuvre se lit comme un avertissement : « Ceux qui oublient l'histoire sont condamnés à la revivre ».
Né en 1932 en plein bassin minier du Pasâ€'deâ€'Calais, Jean-Claude Gautrand arrive très jeune à Paris, où il vivra toute sa vie. Dès 1945, il s'intéresse à la photographie et se démarque en étant l'un des premiers photographes à présenter ses images en séries. Homme d'action, il fonde en 1963 le groupe Gamma puis crée, en 1964 le groupe « Libre Expression » afin de promouvoir une photographie nouvelle, créative et personnelle. La même année, il rejoint le club photographiques des 30x40 qui défend la notion de photographie d'auteur et en deviendra le président quelques années plus tard. En parallèle de son activité de photographe, il mène une carrière de journaliste et écrit dans plusieurs grandes revues françaises. Ses photographies font l'objet de nombreuses expositions de groupe et personnelles, et figurent dans plusieurs collections publiques. -
C'est à l'âge de 14 ans que l'auteur italien, né en 1937 dans un village des Abruzzes, commence la photographie dans le studio familial.
Très vite, il en devient le photographe principal et se spécialise dans les prises de vues extérieures. Manifestations, fêtes du Travail, réunions
politiques et syndicales... Mario Carnicelli aime s'immerger dans les événements qui rythment la vie de ses concitoyens. Alternant entre le noir et blanc et la couleur, il développe peu à peu un style documentaire au croisement de la photographie humaniste et de la street photography. S'il assiste à des événements majeurs comme les funérailles du communiste Togliatti en 1964, ce sont avant tout les individus qui l'intéressent et ce qu'il peut percevoir de la société à travers eux. Faisant de la rue son observatoire, il parvient toujours à saisir un geste,
une expression, un regard au milieu d'une foule ou au détour d'une rue. Ainsi, de l'Italie aux États-Unis en passant par l'Asie, son oeuvre est une véritable analyse sociétale des cinquante dernières années.
Ce livre est édité dans le cadre du Prix Viviane Esders, dédié aux photographes professionnels de plus de 60 ans, décerné à Mario Carnicelli en 2022.
Mario Carnicelli est né en 1937 à Atri en Italie et commence à travailler dès l'âge de 14 ans dans l'entreprise familiale de photographie. Il commence véritablement sa pratique de photographe dans les années 1970 lorsqu'il ouvre son magasin à Florence sur la Piazza del Duomo. Entièrement dédié à son studio, il obtient une reconnaissance tardive notamment à l'occasion de la publication de son premier livre C'era Togliatti, paru en 2014 chez Danilo Montanari Editore. Cette série fait l'objet d'une grande exposition personnelle au Palazzo Fabroni, puis au Musée national des Arts et Traditions populaires à Rome. À partir de 2018, ses photographies sont présentées à la David Hill Gallery de Londres permettant à son travail d'atteindre un plus large public. -
Le voyage mexicain, livre mythique de Bernard Plossu paru en 1979 est enfin réédité dans sa version originale accompagné de Jungle, un livre inédit de photographies couleurs qu'il réalisa à la même époque lors d'une expédition dans la jungle du Chiapas mexicaine.
L'ensemble ainsi constitué révèle comment un jeune homme d'à peine vingt ans, amateur de cinéma d'auteur et de films grand public met spontanément en place dès ses débuts de photographe une esthétique personnelle sans rien connaitre des photographes importants de son époque. Et dans le même temps, que ce soit sur la route à travers l'approche poétique du Voyage mexicain ou narrative de Jungle, on sent que tout est déjà en place : la conscience de son devenir d'auteur et son approche conceptuelle à travers les livres conçus comme des oeuvres à part entière.
Les deux ouvrages tirés à 1000 exemplaires vendus exclusivement ensemble sont présentés dans un fourreau.
Le voyage mexicain, préface de Denis Roche
C'est un témoignage optimiste de la beat génération, une rupture dans l'histoire de la photographie avec des cadrages à l'opposé de la tradition française, des images qui nous en disent autant sur le photographe que sur le pays traversé. La critique fut enthousiaste à la sortie de ce petit livre en 1979, et son auteur qualifié de « Robert Frank heureux ». Dans sa mémorable préface Denis Roche explique ce qu'est la liberté de la photographie qui permet qu'un savoir et une esthétique soient mystérieusement spontanés comme chez Bernard Plossu.
Jungle, textes de Bernard Plossu et Claude Nori
Début 1966, Bernard Plossu qui n'a que vingt ans est engagé comme photographe dans une expédition anglaise à la recherche d'un temple maya. Ce sera pour lui une façon d'améliorer sa technique mais aussi l'art de la débrouille et de la survie au contact d'une nature souvent hostile avec les quatre autres jeunes membres de l'expédition. Il tiendra tout le long de cette expérience, un journal dont des extraits sont publiés dans l'ouvrage, donnant à cette approche de son périple mexicain une dimension aventurière.
" Dans la vieille Packard 50, on file vers Guanajuato, dans l'infini de l'espace, des routes, dormant n'importe où autour d'un feu sous les étoiles, réveillés par les paysans, déjeunant dans les marchés ou les cantinas, dansant, chantant partout, bavardant avec des vieillards aux chapeaux de paille esquintés par le temps... ». -
« Quand j'étais petite, couchée par terre, chez ma grand-mère, je regardais le monde à l'envers, je m'imaginais à l'égale des fourmis et autres insectes marchant au plafond, parcourant une nouvelle architecture inversée » GLADYS
Artiste inclassable, Gladys n'a cessé depuis les années 1970 d'inventer des espaces nouveaux où le réel se mêle à la fiction. Forte d'un imaginaire qui se nourrit en permanence de ce qui l'entoure, elle s'est emparé du médium photographique pour créer une oeuvre singulière et inventive. Dans cette première monographie rétrospective, ses photographies en noir et blanc et en couleur dialoguent à travers des séquences et des séries, formant l'autoportrait d'une artiste réjouissante dans l'histoire de la photographie française.
Proposant une large sélection parmi toute sa production, l'ouvrage s'accompagne d'un texte d'analyse sur son oeuvre rédigé par Matthieu Rivallin, adjoint de la responsable du département de la photographie à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, partenaire principal de cette réalisation.
"Gladys n'est pas photographe, elle expérimente et manipule la matière photographique depuis le milieu des années 1970. Peu à peu, au fil des séries, elle définit une ligne qu'elle s'empresse de faire obliquer vers autre chose. Dans les pages qui vont suivre, plutôt que chercher à retrouver une chronologie de la création, de nouveaux vis-à-vis se créent et dessinent le territoire artistique que Gladys s'est donné pour but d'explorer. " Matthieu Rivallin -
Biarritz Paradiso : en pensant à Jacques-Henri Lartigue
Claude Nori, Erwan Desplanques
- Contrejour
- 7 Septembre 2023
- 9791090294585
Biarritz n'est pas qu'une station balnéaire, c'est un théâtre ouvert sur le monde sauvage, un cinéma d'apocalypse en même temps qu'une terre d'élection pour les épiphanies. Un paradis paradoxal, en somme, qui porte sa propre nostalgie tout en donnant accès au fameux «sentiment océanique» cher à Freud, c'est-à-dire à une promesse métaphysique.
Claude Nori s'y est installé en 1999 pour y être heureux et en faire son territoire rêvé qu'il photographie, doublé d'une nostalgie créative. La dolce vita italienne qu'il a maintes fois mise en avant dans ses livres se manifeste quelquefois sur les plages bordant l'océan comme un mirage étincelant. Biarritz devient alors Paradiso.
Mais c'est Jacques-Henri Lartigue qui a inspiré la plupart de ses images.
L'été, il se baignait tous les jours sur la plage du Port-Vieux. Un siècle plus tard, Nori perpétue la tradition, de même qu'il traque l'ombre de son aîné dans ses propres images, marchant sur ses traces, entre l'Hôtel du Palais et le Rocher de la Vierge, photographiant les petits miracles qui survivent à l'épreuve du temps. Des gestes, des reliques. Un fragment d'éternité fixé dans un sourire adolescent, la complicité d'Isabelle, la femme aimée ou la voussure d'un homme contemplant les vagues.
Les deux ont finalement porté la photographie à son plus haut degré de délicatesse et d'incandescence, archivant les joies simples de l'enfance, les accélérations du présent, la griserie des bains de mer et la folle beauté des instants vulnérables.
Pour Claude Nori, la vocation de capter la vie au présent est moins un témoignage d'insouciance qu'une façon élégante et polie d'enregistrer la disparition en cours.
Erwan Desplanques se joint au livre afin de célébrer les deux artistes tout en évoquant ses jeunes années à Biarritz où il découvrit son métier de journaliste et sa vocation d'écrivain. Né en 1980, il a publié trois livres aux éditions de L'Olivier, dont L'Amérique derrière moi, prix Récamier 2019. Il est également commissaire d'exposition et critique littéraire à Sud-Ouest.
Claude Nori photographe, écrivain à ses heures et quelques fois cinéaste a inventé la Photobiographie et ne cesse de surfer sur les vagues de son existence à la recherche d'épiphanies liées à l'enfance, aux amours balnéaires, aux flirts d'un été italien dont plusieurs de ses livres se font l'écho. En 2011, il avait déjà publié Jours heureux au Pays basque aujourd'hui introuvable.
À travers ses nombreux albums, Jacques Henri Lartigue (1986-1894) relata avec des images d'une grande liberté formelle et des textes vifs et poétiques sa vie familiale, la société mondaine de la Belle Époque, les premiers temps de l'aviation et l'ambiance sensuelle des lieux de villégiature où il séjournait les beaux jours.
Biarritz Paradiso est également le titre d'une exposition organisée à la galerie Arrêt sur l'image, à Bordeaux, en septembre 2023. -
En 1978, le livre Skyline de Franco Fontana contribua à ouvrir la voie à la nouvelle photographie italienne par son radicalisme et son approche typiquement photographique. Ce fut aussi le premier livre des éditions Punto e Virgola fondées par Luigi Ghirri à Modena, un sacré label où se retrouvèrent avec lui à peu près tous les photographes importants de sa génération (Basilico, Jodice, Chiaramonte, Guidi, Salbitani, etc) dans un voyage qui les révéla tous au grand public. Le livre publié simultanément en France par Contrejour connut un énorme succès et fut réédité deux fois dans la même année.
Cet ouvrage de quatre-vingts pages, très simplement fabriqué, sans prétention graphique excessive, présentant une photographie par page fut l'aboutissement d'une oeuvre en pleine maturité, affranchie de tous les tics en vogue dans les photo clubs, la publicité ou le photojournalisme conventionnel.
Skyline ne faisait l'éloge d'aucune ville, ne vantait nulle production locale, il s'agissait d'un travail clos sur lui-même. Partant du réel tangible, en l'occurrence ici le paysage, et les lignes d'horizon, il excluait tous les éléments inutiles pour préserver l'essentiel, l'exaltation des formes et des couleurs. Fontana mit en code ses paysages familiers aussi bien que les étendues inconnues de telle façon que les signes, l'espace, la forme et la couleur devinrent les seuls éléments de l'image même lorsqu'il circulait à vive allure sur l'autoroute.
Avec Skyline, quelques mois avant le fameux livre Kodachrome de Luigi Ghirri et six ans avant Viaggio in Italia, Franco Fontana fut le premier à questionner les possibilités linguistiques du procédé couleur et les caractéristiques esthétiques de la photographie en réinterprétant personnellement le monde qui l'entourait tout en entamant une relecture du paysage italien.
Ce livre reprend l'édition et la couverture souple originale italienne autant dans son format que dans la présentation et le nombre de photographies comme l'avaient mis en page Paola et Luigi Ghirri. Afin d'améliorer la qualité, la photogravure a été refaite en partant des diapositives.
Le tirage est limité à 500 exemplaires.
L'exposition Franco Fontana se tiendra à la galerie Polka en septembre et octobre 2023
Franco Fontana et né à Modena en 1933. Il a débuté la photographie dans les années soixante créant au fil de ses expositions et de ses nombreux livres un langage personnel appliquée à la lecture de diverses typologies environnementales, des espaces urbains et des paysages.
Helmut Gernsheim ( 1913-1995), né à Munich fut un célèbre historien de l'art spécialisé en photographie qui découvrit la première image réalisée par Nicéphore Niépce en 1826. Il était aussi photographe et possédait une énorme collection de photographies. -
Maître de la photographie couleur, Franco Fontana est l'une des figures majeures de la photographie italienne. Capturant le monde à travers des compositions géométriques audacieuses, des couleurs éclatantes et un langage minimaliste, Franco Fontana s'approprie les paysages qu'il traverse depuis plus de cinquante ans.
Ici, c'est le paysage de Paris qu'il explore. Ses rues, ses jardins, ses monuments, mais aussi ses troquets, son métro, ses façades décaties, sa foule. C'est en 1958 qu'il se rend pour la première fois dans la capitale française, au retour de son service militaire. À partir de ce moment-là, il s'y rendra à maintes reprises. Cet ouvrage rassemble ses photographies prises entre la fin des années 1970 et novembre 2022, date de son dernier voyage. Sous son objectif défile ainsi la vie animée de la capitale, véritables tableaux vivants dont l'ambiance unique est parfaitement décrite sous la plume de Jean-Baptiste Gauvin. Auteur et journaliste, il imagine ici un récit fictif épistolaire : celui d'un italien s'installant à Paris qui raconte à un ami sa nouvelle vie parisienne. Mêlant un certain humour et des détails historiques, il vient souligner la déambulation du photographe italien dans la Ville lumière. La publication du livre est accompagnée d'une exposition à la galerie Polka à l'automne 2023. Franco Fontana est né le 9 décembre 1933 à Modène en Italie et commence la photographie au début des années 1960. En 1978, il publie son livre Skyline et devient l'une des figures les plus emblématiques de la photographie italienne grâce à son travail sur le rapport des couleurs à l'espace, aux formes et à la lumière. Jean-Baptiste Gauvin est auteur et journaliste. Spécialisé dans les arts visuels, il collabore régulièrement avec des revues dédiées à la photographie (LIKE, L'Oeil de la photographie, Process...). Il publie prochainement un ouvrage sur le séjour du peintre Claude Monet à Belle-Île-en-Mer aux éditions Les ateliers Henry Dougier. -
En deux décennies, Claude Batho a produit une oeuvre d'une rare sincérité. Opérant dans le cadre circonscrit de son univers familial, la photographe a patiemment construit sa photographie à l'abri des regards. Sous son objectif se déclinent les mille et une variations d'une poésie du quotidien : une lumière de fin d'après-midi, un coin de cheminée, un enfant qui s'ennuie.
Alors que les femmes photographes font l'objet ces deux dernières années d'une relecture et d'une (re) mise en valeur, l'oeuvre de Claude Batho est encore méconnue. Pour en saisir toute la complexité, il nous faut plonger dans l'intimité de son univers qui décrit tout autant sa condition de femme - épouse et mère - à une époque où le féminisme voit le jour que son combat quotidien avec le temps qui passe, hélas trop vite pour elle. Mais la puissance de son oeuvre réside également dans son acharnement à percer un certain mystère de la photographie.
Réalisé avec la participation de son mari John Batho, ce livre voit le jour grâce au soutien de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie qui accueille aujourd'hui son archive.
Dès son plus jeune âge, Claude Batho dessine et peint. En 1950, elle est admise à l'École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. C'est grâce à son père qui lui offre son premier appareil photo qu'elle vient à la photographie. Elle se spécialise dans la reproduction documentaire aux Archives nationales de France, où elle rencontre son mari John Batho, lui- même photographe. En 1975, elle réalise un portfolio intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont Marie-Angèle et Delphine, leurs deux filles. Cet ensemble permet à la photographe d'affirmer un style empreint de sensibilité dans des photographies en noir et blanc au thème classique. En 1977, elle expose une sélection d'images à la galerie Agathe Gaillard à Paris et acquiert une notoriété grâce au livre qu'Antoinette Fouque, directrice des Éditions des femmes, lui propose de publier : Le Moment des choses (1977). Atteinte d'un cancer, la photographe décède en 1981. Une exposition organisée au Musée d'art moderne de la ville de Paris lui rend hommage l'année suivante. -
À l´occasion de la grande exposition Amazonia qui se tiendra du 7 avril au 22 aout 2021 à la Philharmonique de Paris et à la galerie Polka en avril de la même année, nous vous annonçons la nouvelle édition du premier livre de Sebastião Salgado. Livre mythique, Autres Amériques publié en 1986 aux éditions Contrejour puis en 2015 est épuisé depuis plusieurs années. Cet ensemble de photographies, fruit de nombreux voyages entre 1977 et 1984 revisitait l´Amérique Latine en évoquant la persistance des cultures paysannes et indiennes. La force de conviction des photographies en noir et blanc, leur puissance formelle, la maquette de Lélia Wanick Salgado présentant la plupart des images en doubles pages participèrent au succès de ce livre qui reçut le Prix du Premier Livre Photo en 1986. Par son oeuvre monumentale en noir et blanc sur des projets pensés sur le long terme, par la puissance esthétique de ses photographies, son engagement auprès des populations opprimées et son combat en faveur de la planète, Sebastião Salgado est aujourd'hui le maître incontesté du reportage dans la tradition humaniste.
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Années 70 : la nouvelle photographie française
Carole Naggar, Coline Oslina, Claude Nori
- Contrejour
- 13 Octobre 2022
- 9791090294523
Enfin, racontée la fabuleuse histoire de la Nouvelle Photographie française dans la subversion des années 70 par ceux qui l'ont connue et vécue ! De 1972 à 1981, la photographie en France opéra un virage pour investir tout l'espace culturel, s'affranchir des ultimes réticences, révolutionner les pratiques artistiques, devenir une source d'études et d'inspiration permettant à une génération entière de s'exprimer en toute liberté. Avec de nombreux textes, témoignages, analyses de critiques, historiens et photographes et plus de 200 images subversives ou politiques de reportage, des portraits, des nus, et des expérimentations. Parmi lesquels Eddy Kuligowski, Bernard Descamps, Bruno Requillart, Claude Batho, Arnaud Claass, Bernard Plossu, Guy Le Querrec, Hervé Gloaguen, Bernard Faucon, Denis Roche, Agnès Varda, Gilles Peress, Michel Dieuzaide, Raymond Depardon, André Laude., Jean-Claude Lemagny.... En accompagnement de l'exposition au Pavillon des Arts à Montpellier en octobre 2022

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En 1978, à l'âge de 45 ans, à un instant de la vie où il est souvent question de faire le point, Jeanloup Sieff, photographe célèbre, réputé pour ses nus, ses images de mode et ses portraits de célébrités sortait un livre mythique rapidement épuisé et que nous avions réédité en 2011. La terre craquelée, les ondes dessinées par le vent, les dunes inviolées, les ciels lourds, révélés par des noirs intenses et des cadrages sobres, volontairement en retrait, forment un ensemble étrange à la limite du fantastique.
La Vallée de la Mort relate ce voyage qu'il réalisa en camping-car avec sa femme Barbara dans une nouvelle version commentée et actualisée afin de situer cet ouvrage dans son contexte que le recul a rendu possible. -
Un photographe illuminé et un écrivain « polarisé » ne peuvent faire que des étincelles dans la ville de Rennes !
La situation, ouverte sur la mer et tendue vers d'autres horizons, imprime l'identité bretonne et ses territoires, elle relie ses paysages et ses habitants à la manière d'un port d'attache, mi-terre, mi-mer, ancrage réconfortant en même temps que matière à utopies. C'est ici, depuis cet « espace tangible » que s'est imaginé Territoire rêvé Bretagne, un programme triennal de résidences, qui offre à six artistes - trois photographes et trois écrivains - d'explorer librement la géographie des lieux traversés pour créer une oeuvre poétique reliant le visible et l'invisible se concluant par un livre.
Rennes est la troisième ville après Saint-Malo en 2019 et Chartres de Bretagne en 2020, à accueillir ce programme avec les photographies de Guillaume Zuili et la nouvelle de Pascal Dessaint. Il s'agit d'une déambulation dans une ville fantôme entre rêves et réalité, prétexte à divaguer et à inventer de nouvelles images mentales et photographiques.
Guillaume Zuili est représenté par l'agence Vu et la galerie Clémentine de la Ferronnière. Il questionne les notions d'empreinte et de signe, interroge la nature même du médium photographique, en mêlant les techniques et en portant une attention particulière aux tirages. Il révèle entre plein soleil, néons nocturnes et l'abstraction du grain, les impressions et les atours d'un univers fantasmé qui n'existe déjà plus.
Pascal Dessaint est un écrivain français, une voix essentielle dans le paysage du polar ayant su imposer une approche toute personnelle du roman noir, en délaissant les rebondissements et intrigues policières. Son texte courant dans le livre s'apparente à un roman-photo.
« C'était près de la gare, d'où on n'arrivait ni repartait plus. Il voulait profiter de la pluie et marchait dans les flaques. Une enseigne aurait pu le faire sourire : Rennes sous la Pluie. Il n'en tombait jamais plus tant désormais. Et c'était bon à entendre, cette musique de l'eau, qui éclabousse, qui cingle, qui martèle. Il dansait maintenant, dans d'autres flaques, et il pensait : le pied dans la pluie laissera toujours une trace invisible. ». -
Comme l'écrivait Michel Guerrin, critique photographique au journal Le Monde lors de son décès le 20 septembre 2000, « Jeanloup Sieff fut le photographe le plus populaire de son époque, présent dans les magazines de mode, les revues d'images, la grande presse, les expositions et les livres. » Une sorte d'icône qui mit le noir et blanc au coeur de nos vies, le rendant classique, moderne, intemporel, hors cadre et donc subversif.
Aujourd'hui, vingt-deux ans après sa disparition, il était temps de se pencher sur son oeuvre pour essayer de mieux la comprendre et la cerner.
Pro tant du premier con nement, Claude Nori qui fut son ami et principal éditeur est parti à la recherche des moments précieux et plutôt joyeux qu'ils passèrent ensemble. À travers ses souvenirs, il évoque les grands événements et les thèmes majeurs qui structurent son travail : la mode, le nu, la publicité, le paysage, le portrait ou encore son goût pour l'écriture et la littérature. Il évoque des anecdotes du quotidien, leurs af nités sentimentales, les rencontres improbables et la complicité vivante qui les unissait pour une photographie poétique.
Le livre est divisé en chapitres : ses débuts dans la photographie, le passage à l'école de Vevey en Suisse, le noir et blanc,, l'exposition au Musée d'Art Moderne de Paris en 1986, sa passion pour la danse et les danseuses, ses rencontres avec Sagan,la NouvelleVague,l'art du portrait,laVallée de la Mort...
Jeanloup Sieff est un auteur tout à fait unique dans la l'histoire de la photographie française. Claude Nori en tous cas, prend un malin plaisir à nous le faire redécouvrir et nous le présenter sous un autre jour, dans toute sa sensualité et son humanité.
Une sélection personnelle d'une trentaine de photographies, des textes de Jeanloup Sieff et des images souvenirs de Claude Nori inédites complètent cet essai, permettant d'avoir une vision globale, critique et sentimentale de son oeuvre.
Ce livre sortira en même temps que la nouvelle édition de La vallée de la mort épuisée depuis plus de 10 ans.. -
On connaissait de Franco Fontana, ses paysages lesquels il fit oeuvre d´une composition ample et coloriste où l´épure graphique fait loi et dont le livre Skyline apparut en 1978 comme un aboutissement. Le sujet des métropoles américaines accompagnées de leur inévitable tumulte urbain semblait a priori aller à l´encontre de la cohérence de son oeuvre antérieure à la belle ligne et aux aplats chromatiques soignés. Qu´allait-il donc quérir dans les grandes métropoles américaines lors de ses différents voyages étalés de 1985 à 2001 ? Alors que ses compositions habituelles sont d´un classicisme régulier, lisible et articulé, ses images américaines sont indéniablement empreintes d´italianité. avec le goût pour l´harmonie et l´équilibre géométrique des pères de la Renaissance. Les bandes colorées des paysages d´autrefois deviennent ici des plans étagés. Le choix du plan d´ensemble fait des personnages des silhouettes esquissées plus que des individualités
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Je ne fais pas le photographe, je ne sais pas le faire
Mario Giacomelli, Katiuscia Biondi Giacomelli
- Contrejour
- 5 Avril 2016
- 9791090294226
Les éditions Contrejour avaient publié en 1988 la première monographie importante de Mario Giacomelli, ce grand maître italien dont les photographies noir et blancs disaient l'essentiel à travers un territoire visuel personnel d'une force inouie. Aujourd'hui, avec la participation de sa nièce Katiuscia Biondi, ce nouveau livre avec une proposition visuelle audacieuse propose une relecture faisant apparaitre l'indivisiblité de son oeuvre dans laquelle des constances symboliques, graphiques, autobiographiques et sentimentales lient entre elles les images dans une dimension où passé et présent se métamorphosent. L'ouvragre tel un road-movie déroule les photographies en doubles pages dans un flux ininterrompu mixant les diverses séries entre elles, celles connues avec d'autres inédites. Reportages, paysages, portraits ou autoportraits se superposent jusqu'à l'abstraction en faisant apparaitre la vision d'un artiste, d'un poète toujours actuel en relation avec le monde dont la photographie constituait le film d'une vie entière.
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Les images de la Sicile du grand photographe italien Franco Zecchin qui fit partie de l´agence Magnum sont enfin réunies dans ce superbe album et traversent les années 1970/1990 pour nous projeter ailleurs, vers d´autres contextes, européens et méditerranéens témoignant de ces connexions et de leurs conséquences. Franco a couvert les crimes de la mafia, fléau alors toléré par les autorités publiques et supporté des populations civiles. "Au début, je n´ai pas choisi de travailler sur la mafia. J´aimais beaucoup Palerme, son climat. Mais faire du journalisme dans cette ville impliquait de s´occuper de la mafia. Ce que j´ai fait, au noir, pour le quotidien d´opposition de gauche L´Aurora. J´ai appartenu à la première association anti-mafia de Palerme. La topographie de la ville était très marquée par les assassinats : on ne se donnait pas rendez-vous entre telle et telle rue mais là où Falcone s´est fait tuer."
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En 1974, le photographe toulousain Jean Dieuzaide publia à compte d'auteur Mon aventure avec le Brai imprimé chez Pierre Miraval à Saint-Pons de Thomières. Tiré à mille exemplaires, d'une qualité d'impression exceptionnelle, cet ouvrage ouvrit la voie aux livres d'auteurs qui participèrent à transformer la photographie française dans la seconde partie des années soixante-dix. Il s'agit d'une aventure intérieure et photographique unique, sorte de transe qui s'était emparée d'un homme en prise avec ses démons, ses pulsions sexuelles ou macabres révélés par une esthétique et un sens de la lumière affirmés. Cette nouvelle édition reprend les images originales et les textes de l'époque, quelques illustrations supplémentaires et une note de l'éditeur.
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Ghirri affirma plusieurs fois que « la photographie était d'abord une façon de penser la photographie » mais il ne cessa en fait de « penser par images ». Son travail par séries et séquences, ses livres conçus comme un enchainement poétique laissent toujours la place à l'émotion, Géomètre, artiste conceptuel, photographe, théoricien, éditeur, organisateur d'expositions, il transforma et fit connaitre la photographie italienne dans son pays et à l'étranger. Il fut l'ami de nombreux intellectuels, architectes, historiens, musiciens et penseurs qui vivaient près de chez lui à Modène où régnait une intense activité artistique.
Claude Nori, son ami depuis 1973 jusqu'à sa disparition en 1992, a publié tous ses livres en France. Il dresse ici un portrait vivant, intime, libre et très émouvant de ce grand photographe à travers leurs voyages, leurs virées sur les petites routes de la plaine du Pô, leurs échanges sur la technique et les tirages, leurs discussions sur le cinéma néoréaliste, les grands courants et les ouvrages qui marquèrent la photographie. Composé en chapitres qui sont autant de petites anecdotes de moments partagés, le livre restitue l'ambiance de ces années de rupture et de renouveau permettant de comprendre la pensée et l'oeuvre de Ghirri : la conception du livre Kodachrome, la visite de l'atelier Morandi, Versailles, le colloque à la Sorbonne en 1985, Bob Dylan, Lucio Dalla, Walker Evans...
Ce portrait à l'opposé de tous les poncifs théoriques révèle un Luigi Ghirri, drôle, émouvant qui semblait avoir trouvé « un équilibre extraordinaire entre le mal-être de l'existence et le bien-être du regard ».
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Sous les pins, la lumière
Bertrand Bouet-Willaumez, Jean-Paul Kauffmann
- Contrejour
- 10 Décembre 2021
- 9791090294462
De l'aube au crépuscule, par tous les temps et au fil des saisons, au détour d'un chemin, d'un ruisseau, à travers la lumière des pins ou des fougères, Bertrand Bouët-Willaumez a réalisé de nombreuses photographies en couleurs avec une approche impressionniste. Robert Delpire écrivit à son sujet : « Doisneau avait ses voisins de palier (comme modèles), Bertrand Bouët-Willaumez a ses arbres ».
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De superbes photographies en couleurs réunies pour la première fois mettant en avant l'imagination débordante de cette photographe qui met son corps en scène dans des situations surprenantes, oniriques, drôles ou érotiques. La photographie est pour Elene Usdin une façon de mettre en images les fantasmes qui la hantent, ses rêves éveillés et ses réfl exions profondes n'hésitant pas à tomber à la renverse, traitant son corps dénudé ou travesti comme celui d'une danseuse désarticulée. Le déguisement et les accessoires sont intimement liés à son questionnement sur le paraître, une sorte de recherche d'identité jubilatoire.
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Jean Dieuzaide ; photographe corps et âme
Jean-marc Le souarnec
- Contrejour
- 17 Avril 2012
- 9791090294042
Jean Dieuzaide (1921-2003) n'a pas seulement joué un rôle capital dans la photographie à Toulouse, multipliant reportages et travaux de commande, des soubresauts de la Libération à l'aventure du Concorde ; créant avec le Château d'Eau en 1974 la première galerie publique entièrement consacrée à l'image fi xe.
Il a été au coeur de 50 ans de photographie en France, toujours en avance d'un combat pour la reconnaissance de son métier et de la photographie en tant qu'art.
Qui était vraiment ce professionnel chaleureux, auteur du premier portrait offi ciel du général de Gaulle, d'un « Dalí dans l'eau » historique ; cocréateur des Rencontres d'Arles avec Lucien Clergue, précurseur de la photographie de voyage moderne avec des reportages sur l'Espagne et le Portugal ? Témoignages et lettres inédites révèlent le photographe dans son travail et dans son intimité, son oeuvre immense largement méconnue, ses qualités de rassembleur et de passeur ainsi que ses faiblesses qu'il parvint à transformer en oeuvre d'art.
L'auteur Jean-Marc le Scouarnec est journaliste à la Depêche du Midi, spécialiste des pages consacrées à la photographie.
Il signe ici son premier livre en tant qu'auteur.«Jean Dieuzaide est un missionnaire de la photographie. Dans le beau sens du terme»Marc Riboud.
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Lointains souvenirs : Né d'un lent voyage qui l'a menée de Saïgon à Sadec, des rives du Mékong aux rizières du sud de la Cochinchine, ce livre de la photographe FLORE est une variation autour de la jeunesse indochinoise de Marguerite Duras.
On ne pouvait trouver meilleure « interprète » aux mythologies de l'écrivaine car l'artiste photographe puise dans sa propre histoire familiale sa connaissance intime des lieux et des écrits.
De courts extraits de textes de Marguerite Duras forment un contrepoint aux photographies en noir et blanc teintées de FLORE, enrichi d'une préface de Laure Adler, historienne et écrivaine, spécialiste de Duras.
Trois voix de femmes, singulières, se font écho, passionnément.
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L'Autre... sous ce titre énigmatique se dévoile un photographe professionnel aux multiples facettes qui aime se divertir, jouer avec les multiples usages de la photographie, détourner les images de leur sens premier. En fait, l'Autre c'est bien lui mais en mieux ou en plus dévergondé.
Cette première monographie de Philippe Gérard Dupuy publiée à l'occasion du festival Manifesto de Toulouse qui lui rend un hommage officiel dans toute la ville relate le parcours et les différentes séries de cet auteur original qui depuis les années 70 irradie la ville rose de son esprit, de son enseignement, de sa passion pour le jazz et de ses frasques créatrices.
Christian Caujolle, critique et historien de la photographie, lui aussi toulousain, raconte l'histoire de ce compagnon terrible et fraternel.