Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Le Temps Qu'Il Fait
21 produits trouvés
-
Piéton urbain, de Paris et d'ailleurs, Gilles Ortlieb utilise lui aussi son téléphone portable comme un outil auxiliaire de sa mémoire visuelle. Il a ainsi - malgré leur banalité apparente - collectionné des plaques d'égout chinoise, mozambicaine, indienne, grecques, anglaises, roumaines... y trouvant motif à s'interroger sur un mystère peut-être imaginaire, ou à s'émouvoir pour l'étrange beauté d'une «carto- graphie en acier moulé».
-
Depuis 1984, Gérard Macé a séjourné plusieurs fois au Japon.
En 1999, il est resté trois mois à Kyôto, au cours desquels il a écrit "Un monde qui ressemble au monde", en même temps qu'il photographiait les jardins. Son regard sensible et son information sûre donnent ici une vision personnelle de ces lieux célèbres mais énigmatiques, ainsi que des aperçus qui apporteront beaucoup au voyageur et à l'amateur d'art. Mais c'est aussi un rapport au monde, et au temps, qui nous est dévoilé.
Du même auteur, aux éditions Le Promeneur, on peut lire "Un détour par l'Orient".
-
"Dans chaque ferme, les cultivateurs utilisaient pour leur ménage ou le travail agricole tout un peuple d'objets et d'outils qui, en se transmettant, quoique usés, les suivaient comme la chevelure d'une comète. Parmi ces objets, bon nombre demeurent à la maison depuis longtemps. D'autres, je les ai prélevés à la fin des artisanats ou au départ en retraite des fermiers quand ils mettaient en tas pour jeter ce qui ne devait plus servir.
Les objets, si muets qu'ils soient, parlent d'un temps où il m'est agréable de retourner en pensée, celui des bougies cahotées dans les chemins nocturnes, tandis que les outils laissent entrevoir le secret des matières qu'ils explorent comme intermédiaires entre notre corps et le bois, la terre, le fer. ".
-
La découverte des photographies en couleurs de Willy Ronis sera à coup sûr une surprise pour beaucoup. Et c'est, de sa part, l'effet d'un don généreux que d'avoir bien voulu nous les donner à voir. Ce maître du noir et blanc a donc photographié en couleurs dès 1955, dès l'apparition du Kodachrome, film diapositive à la chromie si particulière, et si peu sensible à la lumière qu'il aurait dû, logiquement ; l'empêcher de faire, selon son style et son goût, des instantanés sur le fil du hasard, photos de rue, photos de foule, a fortiori photos de nuit... On verra qu'il n'en est rien et qu'il a su tirer le meilleur parti de la contrainte opposée. à la spontanéité de son regard. La couleur ici n'est en rien un prétexte, elle est une autre manière de voir, ni plus riche ni moins libre : elle est une façon différente de traiter de la lumière - la grande affaire de la photographie -, une autre " métrique ", pas même un autre langage. Et Paris est bien plus qu'un sujet : c'est le matériau de l'auteur qui s'émeut au spectacle de la vie ordinaire côtoyée chaque jour dans sa ville, la vie banale et souriante des Parisiens à laquelle il confère une profondeur puisée à son émotion-même. Car ce qu'il importe de noter c'est que le photographe a, par les moyens qui lui sont propres, poursuivi de questionner l'âme populaire en ses reflets gais ou mélancoliques, en ses images frivoles ou graves, qu'il a touché du doigt - ou de l'oeil - la beauté palpitante et la tendresse bonhomme de ce peuple bigarré, qui sont les " débris et trésors " poétiques de la Ville - que seul un grand artiste pouvait recueillir avec une telle constante bonté, en noir comme en couleurs.
-
C'est à une collection très personnelle que nous avons affaire ici, composée d'à peine une quinzaine de petits objets de hasard, choses trouvées par les prés ou les chemins - à l'état «naturel» le plus souvent ou façonnées de main humaine -, photographiées de près et décrites avec cette méticulosité allégée d'ellipses qui est la marque de fabrique de l'auteur. L'émerveillement naît ici de l'idée d'un invraisemblable déplacement des objets dans l'espace autant que des marques qu'ils portent d'un réel ou imaginaire passage du temps. De cette vie propre qui les pousse à la rencontre de leur inventeur. On éprouve une sorte de plaisir enfantin et un peu de mélancolie en visitant ce modeste musée portatif qui mêle l'archéologie, les traditions populaires et l'histoire naturelle, pour ouvrir à une rêverie hautement poétique.
-
Au Cameroun, je suis allé une première fois en janvier 2010. J'y suis retourné en novembre 2012 et en janvier 2013, pour assister dans le pays bamiléké aux différentes phases de la succession d'un chef, ainsi que pour visiter une trentaine de chefferies, où j'ai été reçu comme un roi... par les rois eux-mêmes. Comme en d'autres endroits, ce qui m'a intéressé est la cohérence d'un univers, une tradition vivante qui évolue, les relations des hommes entre eux et au monde qui les environne.
En écrivant et en photographiant, j'ai voulu éviter le point de vue superficiel du touriste qui reste sur son quant à soi, et ne pense qu'à se protéger, ainsi que le point de vue surplombant de l'ethnographe, que je ne suis d'ailleurs pas. Entre les deux, je crois toujours que la littérature a toute sa place, libre et singulière.
-
Memento en vert et bleu
Jean-Gilles Badaire, Yannick Mercoyrol
- Le Temps Qu'Il Fait
- 10 Novembre 2022
- 9782868536921
-
« L'autre côté ! Par delà toute image il existe un pays aux limites imprécises où l'étendue s'étire de façon différente. La plus légère barrière entourant un jardin donne envie d'explorer l'être sûrement nouveau que je serai, marchant de l'autre côté. »
-
Emmanuel Berry a photographié la collection d'oiseaux naturalisés du Musée de Sens, " formes d'animaux définitivement non voyants ", méthodiquement offerts à nos fantasmes encyclopédistes et pourtant sentinelles semblant guetter pour l'éternité et nous renvoyant face à nous-mêmes. Ses drôles de portraits - en rien éventés - sont accompagnés par la prose frappante et sensible de Pascal Commère qui leur fait escorte d'une fiction traversée d'oiseaux, vivants ou morts, et riche d'une profonde tendresse pour le destin des hommes les plus humbles et silencieux.
-
Claude Pauquet a entrepris de 2002 à 2006 une série de voyages le long des côtes de l'Atlantique et de la Manche, entre Hendaye et Bray-dunes, équipé d'un appareil photographique de grand format.
Les images ont été réalisées en suivant les côtes au plus près, le photographe pratiquant un cabotage terrestre d'un point d'accès à l'autre, avec pour visée d'explorer une ligne de frontière intérieure entre rivages et océan, paysages naturels et espaces indéterminés. Au bout des Certains est le nom d'un lieu-dit situé sur la commune de Stella-Plage dans la Somme. A l'est de l'océan, Claude Pauquet travaille aux lisières: ce n'est pas exactement la terre qu'il montre, telle ville, tel village ou tels champs; ce qu'il cherche à saisir, cette espèce d'entre-deux, c'est la manière dont l'homme a investi cette lisière, l'a marquée de sa présence; la manière dont il l'habite et dont il entend laisser trace...
Ses photographies éveillent l'imaginaire intime, et partagé, tant il est vrai qu elles n existent que de la place qu elles nous offrent et à laquelle elles nous assignent. Les observer, et les voir, c'est être constitué en sujet éprouvant ce que la mélancolie peut être, ce qu'est la mélancolie du monde. ( D. M.)
Grand format 22.00 €Indisponible
-
Le travail photographique de Michel Dieuzaide (où l'on voit que l'ombre mène à la lumière un combat sans merci - à moins que ça ne soit le contraire) emprunte à l'écriture aphoristique pas son art d'assembler des significations multiples en une flèche de compréhension ; il s'apparente également à l'écriture poétique en cela qu'il n'assène pas de « réponses » mais propose de « perdre pied sans angoisse » devant la prétendue vérité du monde et ce, dans un langage qui n'est qu'à lui.
En 90 photographies, renforcées par des citations de ses auteurs de prédilection élevées au rang de maximes, c'est le livre d'une vie que nous propose l'auteur : livres d'heures d'un agnostique habité par la recherche du sens, livre de bord d'un voyageur qui a toujours préféré le chemin au but, livre de comptes d'un amateur désabusé qui a su porter sur le monde un regard d'une ferveur aussi intense que personnelle.
-
Groenland, le voyage inattendu - illustrations, noir et blanc
Marc Deneyer
- Le Temps Qu'Il Fait
- 24 Octobre 2022
- 9782868536945
-
-
Les fonds neutres, les noirs surtout, contribuent à dématérialiser le lieu. Devenu abstrait, celui-ci donne aux objets force d'apparition. Dans cet espace indéfini, comme celui du rêve, les coquillages méthodiquement assemblés par Dautzenberg prennent des airs de bestiaire fantastique; et c'est, loin des murs de l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique où ils sont conservés, plutôt dans la resserre d'un mage, ou dans le demi-jour mystérieux d'un cabinet de curiosités à la mode du XVIIe siècle - mi-spécimens d'intérêt scientifique, mi-créatures de fantasmagorie - qu'on se figure les découvrir. (.) La vie qui hante les coquilles de Berry - «vie dans les plis», dirait Henri Michaux - est donc de surcroît vie féconde : rondeurs, chairs lisses, raffinement des motifs de surface évoquent naturellement le féminin. Toute courbe est ici exquise. La nacre, le velouté des ombres et le poudroiement des lumières dans le flou des arrière-plans, le poli des coquilles, les tons suaves, les torsades savantes, les échancrures délicatement ourlées semblent conçus pour une parade de séduction...
-
Procédant par agrandissement des détails, Denis Brihat tranche littéralement dans un citron, un kiwi et offre ainsi à nos regards de myopes une perception enfin accessible aux «merveilles de la création». Nous montrant la structure interne d'un oignon ou d'une truffe, ce n'est pas seulement à l'essence de l'oignon ou de la truffe qu'il ouvre nos sens, c'est un peu de clarté qu'il propose à la sombre perplexité de notre pensée sur la nature. Ce faisant, le photographe agit en poète.
-
La mort recommencee
Pierre Gardeil, Michel Dieuzaide
- Le Temps Qu'Il Fait
- Lettres Du Cabardes
- 20 Mai 2006
- 9782868534507
-
" Il ne faut voir en Ehrmann ni un surréaliste du banal ni un reporter de l'instant esthétique.
Les questions qu'il pose à la photographie sont d'avant tout cela. Il est tout entier dans un préalable consciemment et tranquillement accepté. ( ... ) Ehrmann semble retenir la photographie avant même qu'elle ne déploie toutes ses séductions intellectuelles ou sensuelles. Il y a dans son approche une sorte de simplicité infinie, elle est toujours de l'ordre du déjà-là et du plus originel. " Voici enfin l'ouvrage qui rend justice à Gilles Ehrmann, photographe atypique et solitaire, né en 1928, témoin privilégié d'une époque, proche de Picasso et Prévert, Breton, Gherasim Luca - et qui a constitué loin des modes une oeuvre polymorphe d'une grande richesse, demeurée inexplicablement obscure malgré quelques livres-culte.
"Alors que je ne connaissais encore Gilles Ehrmann que de vue - c'était sur une plage d'Ouessant des moins fréquentées - que de fois n'ai-je pas pris garde à sa manière d'agir, errant sans se départir d'une extrême vigilance pour brusquement saisir au vol, le temps du déclic, ce qui ne pouvait être qu'un heureux jeu de lumière au ras des galets ! La qualité exceptionnelle de sa technique en fait foi : les "fêtes de la patience " se conjuguent ici aux fêtes de l'intelligence.
Sans doute la beauté est-elle à ce prix. Après Courbet, après Gauguin et même sans l'appoint de la couleur, nul n'est parvenu comme Gilles Erhmann à déshabiller une vague. " - André Breton (Les inspirés et leurs demeures, extrait de la préface)
-
jean-pierre gilson photographie toujours à l'horizontale, qui n'est pas le cadre de l'être, mais le lieu de l'existant.
godard disait : le scope n'est bon que pour filmer les serpents, pas les hommes. gilson ne montre pas des serpents, mais des paysages, il montre ce qu'il voit, non ce que nous sommes - et nous voyons plus large que haut.
le monde est assez grand pour lui, il a assez affaire avec les forêts, les lacs, les lochs, la brume et les prés. il faut organiser tout cela, composer avec tout cela. les musiciens ont compris depuis longtemps que le meilleur principe de construction était fondé sur le bi-thématisme, autrement dit la confrontation de deux sujets opposés.
(. ) ce n'est pas la réconciliation des contraires, mais la dynamisation des opposés. (. ) lorsque l'équilibre est réalisé, simple ou complexe, la beauté advient.
-
Pierre-Jean Amar, fils unique d'une famille juive algéroise, orphelin de père à quinze ans, sera jusqu'à l'âge adulte prisonnier d'une mère malade et autoritaire, extraordinairement abusive.
De cette jeunesse confisquée, d'où il ressort une funeste impression de mort dans la vie, naîtra un goût pour l'art et un besoin d'expression que la pratique de la photographie allait combler. C'est donc naturellement par ce moyen qu'il a fait, en fixant divers objets de l'appartement où il vivait près d'elle (l'armoire à pharmacie débordant de remèdes, le placard à vaisselle, le lit, la table de nuit.
Et jusqu'au coffre-fort tellement symbolique de son enfermement) une manière de portrait par contumace de cette mère aimée autant qu'haïe, et un autoportrait par ricochet. Cette tentative autobiographique - dont le lecteur saisit forcément la dimension d'exorcisme - le mettra dans une position positivement inconfortable : celle d'avoir à reconnaître dans cet étrange cas de possession les marques les plus banales de l'amour et de la vie ordinaire.
-
"La rêverie de Texier n'est pas seulement nourrie par la contemplation hantée des traités et des cartes du ciel, quelque chose d'autre l'anime et la soutient, une force incomparable qui ne vient pas simplement de l'être et des archives humaines. La rencontre des images et la fulguration des formes, au-delà d'une virtuosité, d'un métier magnifique, suppose une immersion constante dans une autre matière, dans le bain du monde et le chant du cosmos. Comme pour les grands aînés la cosmographie, la science, l'observation vigilante, le glanage des atlas et des cartes palimpsestes ne suffisent pas, il faut autre chose, une écoute, une symbiose, une entrée en résonance. Il faut soi-même avoir vu les astres s'allumer sur les courants de l'Atlantique, le bestiaire fabuleux se dessiner au bout des nuages et d'une obscurité d'encre pour qu'ensuite, dans un atelier transformé en creuset des germinations du ciel, toute une poésie du monde et de l'élément vienne habiter l'espace même de la vision."
-
Des plages de la Mer du Nord aux escarpements côtiers du Pays basque, Frédéric Lallemand a longuement arpenté en piéton attentif les confins humides, zones incertaines entre l'océan et la terre ferme dont le tourisme a fait des «bords de mer» et que les géographes appellent le littoral. Or, il a justement évité tout pittoresque en photographiant ces territoires changeants selon sa sensibilité patiente : rien de hasardeux dans ces images d'une grande rigueur de construction où, remarquons-le, c'est la douceur qui prime. Rien de spectaculaire ni de péremptoire. Car, en préférant les lumières pauvres ou peu flatteuses, en abaissant le plus souvent son point de vue, en évitant autant que possible le contraste des matières ou la confrontation des nettetés, Frédéric Lallemand donne le plus grand prix à l'étendue et à la profondeur dans une réalité pourtant limitée à deux dimensions. En fixant, sans aucune violence, la fluidité de son motif, il invente littéralement un paysage qui, pour être familier à la plupart d'entre nous, n'en porte pas moins la marque indiscutable de son propre regard. Et ce faisant, il nous apprend à voir.