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Xavier Barral
243 produits trouvés
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Exposition :
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
10 septembre-31 décembre 2024
Photographe américaine de renommée internationale, Barbara Crane (1928-2019) a développé une oeuvre plurielle qui s'étend sur plus de soixante ans. Profondément marquée par l'art conceptuel, Crane est fascinée par les potentialités de répétition et de déconstruction de l'information visuelle. Ses images explorent tous les possibles offerts par les techniques du médium photographique : tirages au platine-palladium, épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés (Polaroid), transferts photographiques... sont organisés en séquences, grilles ou diaporamas. Formée auprès d'Aaron Siskind - maître de l'expressionisme abstrait photographique -, à l'Institute of Design de Chicago dans les années 1960, elle découvre très tôt le travail de Laszló Moholy-Nagy et sa rigueur formelle. Les images de Crane opèrent une synthèse entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l'école de Chicago. Crane associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Sa curiosité et son goût de l'expérimentation ont guidé sa longue carrière.
Réalisée en partenariat avec l'Estate Barbara Crane (à Chicago), l'exposition présentée au Centre Pompidou sera la première exposition monographique d'envergure consacrée en Europe à cette artiste. Elle réunira plus de 200 photographies, dont une partie est entrée récemment dans les collections du musée. Centrée sur les vingt-cinq premières années de sa carrière, l'exposition réunira certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. L'ouvrage qui l'accompagne replacera la production de Crane dans le contexte artistique de son époque et dans l'histoire du médium, à travers deux entretiens, réalisés avec l'artiste dans les dernières années de sa vie, et des essais mis en écho avec une sélection d'oeuvres iconiques et d'autres jamais publiées. Conçu dans la même démarche exploratoire que Crane, ce livre déploira l'univers d'une photographe majeure. -
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Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire.
Figure de proue de la scène américaine, Stephen Shore a passé sa vie à photographier les paysages ruraux et urbains de son pays et à documenter leur évolution. Publié à l'occasion d'une grande exposition rétrospective à Paris, ce livre aborde le travail de Shore à travers un prisme inexploré : celui du véhiculaire. Il montre comment le photographe a utilisé les différents moyens de locomotion (voiture, train, avion et même drone) pour explorer, visiter et expérimenter le territoire, et comment ses voyages ont façonné son travail. Le territoire, thème majeur de la photographie américaine en raison de la géographie si particulière du pays et de ses grands espaces, est intimement lié à la société américaine elle-même.
Depuis l'une de ses premières séries en noir et blanc, Los Angeles
en 1969, jusqu'aux célèbres American Surfaces et Uncommon Places, Stephen Shore accorde une place importante à l'automobile, qui passe du statut de sujet à celui de moyen photographique. La voiture sera toujours utilisée pour la photographie, et cette relecture de l'oeuvre de Shore vise à observer comment le vernaculaire américain, le mode de vie des Américains, est rendu visible par Stephen Shore grâce au véhicule. L'ouvrage explore une dizaine de séries importantes jusqu'à son travail le plus récent. Le photographe s'est engagé dans une expérimentation continue, notamment en utilisant le drone dans les années 2020 pour témoigner des traces de l'aménagement du territoire qui façonne de nouveaux espaces. Les images du livre sont accompagnées d'un entretien inédit entre Clément Chéroux, directeur
de la Fondation Henri Cartier-Bresson, et Stephen Shore, qui apportera un éclairage nouveau sur le travail du photographe. -
Depuis des siècles, les ama - pêcheuses japonaises - nourrissent l'imaginaire nippon. Communauté exclusivement féminine, les ama (qui signifie " femme de la mer " en japonais) se transmettent d'une génération à l'autre leur art et connaissance du milieu marin.
Depuis des siècles, les ama - pêcheuses japonaises - nourrissent l'imaginaire nippon. Ces plongeuses en apnée collectent ormeaux, coquillages et algues dont la venteleur assure une indépendance financière et une certaineaura. Communauté exclusivement féminine, les ama (qui signifie " femme de la mer " en japonais) se transmettentd'une génération à l'autre leur art et connaissance du milieu marin. Libres, intrépides, fortes, gaies, ces plongeuses incarnent une féminité souveraine, loin des clichés. Figures indissociables des récits des origines, elles fascinent depuis longtemps le monde des arts, notamment celui des photographes. Leur lien avec la nature, leur sensualité -elles étaient autrefois vêtues de combinaisons de cotonblanc, désormais en néoprène depuis les années 1960 - etla pratique d'une activité dangereuse ont façonné le mythe.Aux antipodes du stéréotype de la femme japonaiseeffacée, les ama affirment leur singularité : énergie, intrépidité et fierté.
Durant plus de trente ans, le photographe Kusukazu Uraguchi (1922-1988) a documenté le quotidien de certaines communautés situées dans le nord du Japon. Portraits, collectes sur le rivage, départs à bord d'embarcations chargées de paniers, récoltes sous-marine, plongeons répétés, scènes d'intimité et de repos dans l'amagoya - cabane uniquement accessible aux ama : les images d'Uraguchi parlent d'héritage culturel autant que de modernité. Son langage photographique - la force plastique de ses noirs et blancs fortement contrastés, son sensdu décadrage, les gestes saisis dans leur spontanéité - restitue la puissance et la liberté des corps. Un textede Sonia Voss dévoilera le monde mystérieux de cette communauté et un essai du critique d'art japonais Chihiro Minato inscrira l'oeuvre d'Uraguchi dans l'histoire de la photographie contemporaine. -
Ishimoto : Des lignes et des corps
Yasuhiro Ishimoto
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 27 Juin 2024
- 9782365114011
Figure exceptionnelle de l'histoire de la photographie, Ishimoto Yatsushiro a su allier l'approche formelle du New Bauhaus de Chicago à la quintessence de l'esthétique japonaise.
Cette alchimie singulière résulte d'une expérience de vie unique : né aux États-Unis de parents japonais, il passe son enfance sur l'île de Shikoku, au sud de l'archipel nippon, avant de partir étudier la photographie auprès des nouveaux maîtres du médium que sont Harry M. Callahan et Aaron Siskind, qui poussent leurs étudiants à photographier autrement le monde : d'apparence très formelles, leurs images résonnent d'une grande puissance émotionnelle. Scènes de rues, portraits d'enfants déguisés pour Halloween, panneaux publicitaires, façades d'immeubles de quartiers populaires... : les images d'Ishimoto témoignent de sa maîtrise du cadrage, de sa perception sensible des textures et des motifs.
Sans pour autant renoncer à un regard critique sur les questions sociales et politiques de son époque, Ishimoto réalise aussi de nombreuses expérimentations visuelles : séries de jambes sur la plage, de voitures enneigées, de portes d'immeubles de Chicago, de feuilles mortes devenues compositions abstraites. Largement considéré comme " étranger " par ses pairs, Ishimoto a permis d'importer une perspective " formaliste " au sein de la scène photographique japonaise de l'époque.
Conçu en étroite collaboration avec le Centre photographique Ishimoto Yasuhiro et coédité avec LE BAL, l'ouvrage présentera environ 180 photographies représentatives des premières décennies de l'oeuvre d'Ishimoto constituée entre Chicago et Tokyo, avec une attention particulière à sa célèbre série sur la villa Katsura. -
Septembre au Chili : 1971/1973
Raymond Depardon, David Burnett
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 7 Septembre 2023
- 9782365113700
Raymond Depardon découvre le Chili en septembre 1971, accompagné du journaliste Robert Pledge, alors que le pays fête le premier anniversaire de l'élection de Salvador Allende.
Cofondateur du parti socialiste et soutenu par une coalition d'Unité populaire, le président chilien souhaitait mettre en place la voie chilienne vers le socialisme avec, notamment, la nationalisation de secteurs majeurs de l'économie et les réformes agraires. Depardon photographie alors dans les rues de la capitale, à Santiago, les manifestations festives en soutien au gouvernement d'Allende. Il va également se rendre dans les terres du sud à la rencontre du peuple Mapuche qui se bat pour le droit de vivre sur la terre de ses ancêtres. Deux ans plus tard, Raymond Depardon et Robert Pledge envoient le photographe américain David Burnett au Chili pour couvrir le coup d'état d'Augusto Pinochet qui fait basculer le pays dans une dictature militaire. Les images de Burnett, qui viennent compléter et enrichir le reportage de Depardon, seront récompensées en 1973 par la Robert Capa Gold Medal Award. Publiée à l'occasion des 50 ans du coup d'état qui provoquera également la mort du président Salvador Allende, cette publication propose de revenir sur les événements entourant cet autre 11 septembre, celui de 1973, où les foules joyeuses photographiées par Depardon sont remplacées, sous l'objectif de Burnett, par des images de la répression sanglante qui leur a succédé. L'ouvrage est composé de deux parties, l'une consacrée aux photographies de Depardon, l'autre à celles de Burnett avec, pour séparation entre ces deux, la reproduction du cliché iconique du photographe chilien, Leopoldo Vargas, saisissant la dernière image de Salvador Allende vivant, sortant de son palais à la Moneda, l'arme à la main. Ces photographies sont enrichies par des textes d'auteurs chiliens qui font entrer en résonnance le Chili des années 1970 avec le Chili actuel, donnant à voir les enjeux de ce pays, 50 ans après le coup d'état. -
Depuis des années, Sylvie Meunier collecte des photographies vernaculaires, des images d'amateurs qu'elle utilise pour tisser des récits imaginaires.
Les romans visuels qui en résultent questionnent à la fois le médium photographique et la littérature : fiction et illusion sont revisitées, interrogées à leurs marges respectives. Intrinsèquement liés dans ses oeuvres, textes et images déroulent une histoire dont Meunier ménage le suspens. Ici, elle déploie les méandres d'un road-movie écrit à la première personne. Le narrateur fuit un événement qu'on suppose traumatique : au fil des highways et des motels, il égrène ses souvenirs d'enfance et celui d'une femme aimée, mystérieusement disparue...
Mister K plonge le lecteur dans une atmosphère mi polar, mi auto fiction. Les instants fugaces se succèdent : tels des flashs, les images aux noirs et blancs ultra contrastés élaborent un récit cinématographique accompagné de la voix off du narrateur : que s'est-il réellement passé ? Qui est cet homme ? Pourquoi fuit-il ? La notion de temps explose, la mémoire se floute. Dans ce
" roman photographique " où alternent images et incises textuelles, Sylvie Meunier mène une intrigue à la limite du fantastique. Les genres se mêlent pour créer une oeuvre singulière : à la fois livre de photos, récit littéraire, fiction cinématographique, investigation psychologique... La puissance visuelle des images, le rythme narratif mené sur le mode du " je " entraînent le lecteur dans un univers à la fois étrange et familier, celui d'une Amérique de la Beat Generation, d'un âge d'or du film noir hollywoodien. -
À l'écoute des arbres
Anna Cabrera, Angel Albarrain
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 19 Octobre 2023
- 9782365113656
Le duo d'artistes espagnols Angel Albarran et Anna Cabrera entretiennent une relation particulière avec la nature. Source d'inspiration, sujet photographique ou décor presque irréel, elle est toujours, d'une manière ou d'une autre, présente dans leurs images.
Comme un fil conducteur dans leur production, les arbres sont souvent représentés : l'ombre d'une branche, le dessin d'un feuillage devenu abstrait ou encore une silhouette tortueuse au centre du cadre. Seulement l'arbre n'est pas le seul sujet de cet ouvrage. Il s'agit pour eux d'explorer plus largement la relation que l'homme entretient avec la nature. Nous partons du principe que la compréhension de l'homme passe par celle de la nature, non pas telle qu'elle est, mais plutôt comme nous sommes. En restant attentifs et observateurs, nous pouvons percevoir les deux, car nous sommes à la fois témoins et faisons l'objet d'une observation. , précisent-ils. Cela se fait avec l'aide de la littérature, et notamment les écrits d'Hermann Hess, qui partage cette pensée et ce que les artistes expriment. Les photographes mêlent à la manière d'un peintre un équilibre si caractéristique des couleurs à une technicité du tirage hors norme, qui est devenue l'une de leurs marques de fabrique. La feuille d'or vient rehausser les couleurs vives, quand une trace argentée ne souligne pas un reflet, pour nous plonger dans des paysages oniriques et hors du temps. Loin d'idéaliser cette nature, les photographes s'attachent à magnifier l'existant, en nous emmenant dans un voyage chromatique unique qu'eux seuls sont capables d'inventer. -
À l'occasion du 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, le musée parisien dédié au peintre a invité Sophie Calle à investir l'hôtel Salé. Confrontée à la figure d'un des maîtres de l'art moderne, elle a choisi de vider entièrement les espaces du musée - Picasso est expulsé ! - afin d'y installer ses meubles et objets personnels, dans les étages, et de dérouler, au rez-de-chaussée, une fresque imaginée en écho au célèbre Guernica mais composée comme un immense collage des oeuvres qu'elle échange depuis des années avec d'autres artistes. Pour accompagner cette exposition, À toi de faire, ma mignonne, Sophie Calle a imaginé un ouvrage dans lequel elle énumère ses « rendez-vous » avec Picasso. Témoignages des gardiens, tableaux empaquetés durant le confinement, etc. : autant d'histoires déclinées dans cet art du récit si particulier à Sophie Calle.
Conçu comme un livre d'artiste avec son format intimiste et ses alternances de papiers Bible et de création, Picalso immerge le lecteur dans l'univers drôle, poétique et singulier de l'artiste.
Un essai d'Yve-Alain Bois, intitulé Picassiette, recontextualise ces « rendez-vous » dans l'oeuvre de Sophie Calle et revisite ses thèmes de prédilection que sont le souvenir, le manque, la disparition ou encore l'absence.Grand format 52.00 €Indisponible
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Natures vivantes : Images et imaginaires des jardins d'Albert Kahn
Luce Lebart
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 2 Mai 2024
- 9782365113984
Privilégiant une lecture immersive, l'ouvrage mêle images fixes et animées. En écho avec ces images, des créations d'artistes contemporains, réalisées dans et à partir du jardin de Boulogne, prolongent et actualisent les innovations qui, tant formelles que techniques et esthétiques, virent le jour aux jardins d'Albert Kahn.
Philanthrope, globe-trotteur, collectionneur, Albert Kahn était également un grand amateur de jardins. Ses deux résidences, à Boulogne - aujourd'hui devenue musée -, et à Cap-Martin, sur la Riviera, se dressaient au milieu de jardins inspirés de ses lointains voyages. Sapins, fougères arborescentes, roseraies et vergers, essences venues de loin comme les agaves, les ginkgos, les aloès, les cèdres de l'Atlas, les épicéas du Colorado ou encore les bouleaux de l'Himalaya, se déployaient parmi les buissons de rhododendrons ou de jacinthes des bois : au-delà de leur magie horticole, les jardins d'Albert Kahn furent aussi un lieu d'expériences photographiques et cinématographiques.
Durant les trente premières années du xxe siècle, au fil des saisons et des années et en parallèle de son projet des Archives de la Planète, Albert Kahn fait produire des milliers d'images en couleur sur verre, véritables " natures vivantes ", de ses deux jardins de Boulogne et de Cap Martin. Il ne s'agit pas d'une approche botanique descriptive, ni de rassembler des études à destination des peintres comme cela se faisait beaucoup à l'époque. Les opérateurs se saisissent de la couleur pour documenter les jardins à la fois dans l'espace et dans le temps et ce, sur plusieurs années. Cette approche est totalement novatrice : les images réalisées interrogent la puissance du végétal. Fleurs et arbres se font sujets photographiques. Autochromes, plaques stéréoscopiques, mais également filmcolor dévoilent une collection unique au monde et méconnue. À travers le prisme du végétal sont mises en perspective les recherches sur la captation des couleurs du réel (exploration des possibles techniques de l'autochrome), ainsi que les études scientifiques sur la neurobiologie végétale, l'intelligence des plantes, leur mémoire, leurs moyens de communication et leur vie interne (éclosion, épanouissement, caducité). Produits dans un laboratoire situé au coeur du jardin de Boulogne par un pionnier du cinéma scientifique, Jean Comandon, les films La Croissance des végétaux ou encore Épanouissement de quelques fleurs plongent le lecteur dans le merveilleux. Science, cinéma, couleur et poésie se croisent dans un contexte qui voit rayonner la pratique de l'horticulture et le goût pour le jardinage. -
À l'occasion du centenaire de sa naissance, cet ouvrage propose de redécouvrir, à travers une sélection d'images plus confidentielles, un photographe d'exception.
Trouver un ordre dans le désordre, marcher pour regarder et garder l'oeil ouvert à toutes les surprises : Marc Riboud arpente pendant soixante ans la planète. De la vieille Europe des années 1950, avec ses banlieues ouvrières et ses bals populaires, aux paysages de la lointaine Asie, en passant par les plaines gelées de l'Alaska ou les déserts de la Chine, le photographe saisit " l'image juste ". Originaire de Lyon, Riboud entame à trente ans son grand voyage à travers le monde. Grande-Bretagne, Turquie, Algérie, Afghanistan, Inde, Chine, Japon, Mexique, Vietnam, Niger, Alaska... comprendre le monde requiert une observation attentive et pour se forger une opinion, le photographe se rend là où les sociétés bougent : grève des dockers en 1954 en Grande- Bretagne, Algérie lors de son Indépendance en 1962, Nord Vietnam en 1975, foules de la révolution islamique en Iran en 1979, sans oublier les métamorphoses de la Chine, du Ghana, du Japon... " La photographie ne peut pas changer le monde, mais le montrer quand il change ", soulignait-il. Ses images sont autant de rencontres avec d'autres peuples, que des invitations à découvrir la beauté de l'ailleurs. Au fil des routes poussiéreuses ou enneigées s'esquissent une science des cadrages, une recherche de l'harmonie. " Je tire mon chapeau au Marc géomètre et sensible ", salue son ami Henri Cartier-Bresson. -
Ce livre rassemble pour la première fois le travail en Irlande d'Akihiko Okamura à l'occasion de la numérisation de ce corpus quasi inédit, accompagné de textes qui contextualisent son travail dans l'histoire de l'époque et celle du médium photographique.
Pendant les Troubles, la lutte pour l'indépendance qui dura de 1969 à 1998, l'Irlande du Nord a attiré un grand nombre de photojournalistes étrangers venu documenter les événements. Certains d'entre eux ont trouvé un sujet qui les touchait personnellement, les poussant à dépasser les codes du photojournalisme. C'est le cas du photographe japonais Akihiko Okamura qui a réalisé un travail unique et remarquable en couleur dans les premières années du conflit, et qui est curieusement encore méconnu aujourd'hui.
Né à Tokyo en 1929, Akihiko Okamura s'est distingué comme l'un
des grands photographes de guerre de sa génération, opérant
notamment au Vietnam au début des années 1960. Il est toujours
très respecté au Japon, mais son travail et son expérience en Irlande, essentiels à la fois dans son oeuvre et pour sa vie personnelle, ont été peu explorés. Okamura est arrivé sur l'île avec sa famille en 1969 et y a vécu jusqu'à sa mort en 1985. Il a photographié son quotidien et les alentours, mais a vite été pris d'intérêt pour le nord du pays et sa lutte pour l'indépendance.
Son attachement à ce pays et à son histoire l'ont conduit à produire l'une des oeuvres photographiques les plus significatives réalisées par un photographe étranger, mêlant à la fois cette simplicité du cadrage et du sujet, très japonaise, à une force dans la composition pour des sujets plus violents. En Irlande, il s'est éloigné du photojournalisme pour développer un témoignage plus personnel. Le choix de travailler en couleur, alors que les reportages de l'époque sont en N&B pour la plupart, et de privilégier des tonalités douces, comme hors du temps,
contrastent avec la violence de l'époque. Ses images semblent se
détacher du réel. Il percevait la permanence du quotidien dans
l'impermanence de la guerre. -
À l'occasion du 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, le musée parisien dédié au peintre a invité Sophie Calle à investir l'hôtel Salé.
Carte blanche lui est donnée pour déployer son univers dans la totalité du musée. Artiste conceptuelle et littéraire, fascinée par les thèmes de l'absence et de la disparition, Sophie Calle saisit l'occasion de cette invitation pour orchestrer et mettre en scène la succession de ses biens. Le célèbre hôtel des ventes Drouot a procédé à l'établissement de 482 lots parmi les biens personnels de l'artiste : de son mobilier à sa vaisselle, de ses animaux empaillés à sa collection d'oeuvres d'art. Chaque objet a été répertorié par la maison de ventes et libellé d'une notice descriptive, comme il est d'usage lors d'une vente aux enchères. Tous les lots seront exposés dans les espaces du musée Picasso et publiés au sein d'un catalogue de vente édité par Drout.
Véritable performance artistique, cette exposition donnera à voir tous les objets intimes de Sophie Calle, mis en scène dans les espaces de cette institution. Pour compléter ce geste artistique, l'artiste a imaginé un catalogue fantôme à celui de l'hôtel Drouot : de format identique, présentant l'ensemble des lots, ce fantôme donnera d'autres clés de lecture. Sophie Calle a choisi plus de cent pièces parmi ses biens et a écrit leur histoire singulière. Des objets offerts ou échangés avec d'autres artistes, ou encore collectés au cours de ses voyages ou reçus en héritage : au fil de ces histoires attachées à ces objets se dessine un autre récit, très privé cette fois. Des objets qui racontent des moments de vie privée, des rencontres amoureuses ou artistiques, des secrets parfois. Catalogue Drouot et son fantôme seront proposés ensemble, tels des révélateurs de deux facettes d'une vie. -
Soixante ans plus tard, en 2022, Philippe Séclier décide de repartir sur les traces d'Edward Ruscha. Il reprend la Route 66 entre Oklahoma City et Los Angeles pour tenter de retrouver ces gasoline stations et les photographier, cette fois, en couleur.
En 1962, Edward Ruscha entreprend son projet de photographier des stations-service, entre Los Angeles et Oklahoma City, tout le long de la célèbre Route 66. Un an plus tard, il auto-édite son premier livre d'artiste, Twentysix Gasoline Stations (1963), imprimé à 400 exemplaires. Dans la foulée, il publie plusieurs ouvrages qui traitent à la fois de la culture automobile aux Etats-Unis, de l'architecture et du paysage : Some Los Angeles Apartments (1965), Every Building on the Sunset Strip (1966), Thirtyfour Parking Lots (1967), Royal Road Test (1967), Nine Swimming Pools (1968), Real Estate Opportunities (1970) et A Few Palm Trees (1971).
Philippe Séclier décide de repartir sur les traces d'Edward Ruscha. Il reprend la Route 66 entre Oklahoma City et Los Angeles pour tenter de retrouver ces gasoline stations et les photographier, cette fois, en couleur. Il en sélectionne trente-six (Thirtysix) comme pour mieux détourner la version originale. Il va également procéder de la sorte avec les titres des autres séries auxquelles il va se confronter dans la
mégalopole californienne. Ainsi A Few Parking Lots, Some Palm Trees, One Swimming Pool, Every Crossing on Sunset Strip, Studios Estate Opportunities et Various Los Angeles Apartments, qui structurent cet ouvrage - et jusqu'à son titre principal, Real Road Test -, résonnent avec ceux choisis à l'époque par Edward Ruscha. Guidé par les coordonnées précises de chacun de ces parkings, immeubles, maisons, palmiers, jusqu'aux différents studios investis par le peintre américain dans les années 1960, Philippe Séclier se réapproprie une oeuvre intemporelle, tout en respectant la forme conceptuelle de ces livres qui ont marqué l'histoire de l'art. -
Entre-temps
Raymond Depardon, Serge Toubiana
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 10 Novembre 2022
- 9782365113472
De l'Asie à l'Amérique, de l'Europe au continent Africain, Raymond Depardon a passé sa vie à sillonner le monde. L' « Entre-temps » est pour lui cet espace dans lequel le temps se dissout, un endroit où il retrouve ses habitudes. C'est donc entre deux moments forts, entre deux voyages, qu'il va s'attarder à photographier les petites choses, à l'opposé de ce qu'il voit à l'étranger : des rues parisiennes connues, des cafés, des scènes de vie en famille, des détails de la ville, une forme de solitude urbaine qui le caractérise bien.
Chaque image devient alors un récit unique. Au contraire de certaines séries dans lesquelles les photographies s'enchainent pour créer une narration, les images d'Entre-temps fonctionnent en miroir : l'une répond à l'autre sur la double page du livre, par opposition ou par complémentarité. L'histoire est fragmentée, plus libre, prompt à être réinventée. L'espace-temps est perdu de manière volontaire et devient presque inutile.
L'ouvrage Entre-temps célèbre cette force qu'a l'artiste de projeter des détails de sa propre vie pour les faire résonner dans la nôtre. -
Répliques 11/3 : Des photographes japonais face au cataclysme
Collectif
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 27 Juin 2024
- 9782365114035
11 mars 2011, un tremblement de terre d'une magnitude encore jamais enregistrée dévaste la côte nord-est du Japon.
Cinquante ans plus tard, la catastrophe du 11 mars 2011va bouleverser et interroger une nouvelle génération de photographes
11 mars 2011, un tremblement de terre d'une magnitude encore jamais enregistrée dévaste la côte nord-est du Japon. Le fondde l'océan s'est fracturé sur plus de 500 km de long et 200 kmde large, déclenchant un tsunami de plus de 30 m de hautqui détruit tout sur son passage. La région du Tôhoku estravagée : plus d'infrastructures, plus de maisons, et l'explosionde la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi qui pulvérisedans l'atmosphère et la mer des rejets radioactifs. Le nombrede morts et de personnes déplacées ravivent chez les Japonaisle traumatisme de la Seconde Guerre mondiale avec, parmi ses conséquences, l'arrivée du nucléaire sur leur sol. L'après-guerrevoit se développer une conscience écologique, consécutivementà l'installation de centrales nucléaires, ainsi qu'une mobilisation politique face à la présence de bases américaines.
Cinquante ans plus tard, la catastrophe du 11 mars 2011va bouleverser et interroger une nouvelle génération de photographes : comment l'image peut-elle rendre compted'une réalité cauchemardesque ? Quel rôle le photographedoit-il tenir ? Comment montrer la menace invisible de la radioactivité ? Comment évoquer le traumatisme mais aussila résilience et la reconstruction ? En résultent des images documentaires montrant la violence des ravages, la désolation des lieux, mais aussi des gestes artistiques qui révèlent les signesde résistance. Il s'agit ici de regards de photographes dontles pratiques ont été totalement reconsidérées suite au choc.La puissance visuelle de leurs images parle de reconstructionet réinterroge le statut du médium : elles capturent l'éphémèrepour donner à voir une mémoire collective. Les treize photographes ici présentés parlent de sujets qui secouent nos sociétésmodernes : de territoire, d'écologie, de disparition, de déplacement de populations, de transformations urbaines et sociétales... -
Puis-je garder quelques secrets ? : Henri Cartier-Bresson, entretiens 1954-2003
Agnès Sire
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 9 Novembre 2023
- 9782365113670
À l'occasion des vingt ans de la Fondation Henri Cartier-Bresson, cet ouvrage célèbre le photographe et théoricien à travers ses écrits.
Il rassemble une sélection d'une trentaine d'entretiens, dans leur intégralité, qu'il a mené tout au long de sa carrière, entre 1954 et 2003, dont certains méconnus ou inédits, comme plusieurs interviews radiophoniques retranscrites pour la première fois. Henri Cartier-Bresson fait partie de ces artistes qui ont beaucoup écrit sur leur travail et la photographie en général. Il s'est à la fois entretenu avec des personnalités du monde de l'art et des journalistes spécialisés dans l'optique d'explorer, de questionner le médium et c'est à travers ses écrits et entretiens qu'il met en forme sa pensée et théorise la photographie, ses différents enjeux et pratiques. Ces entretiens témoignent à la fois de la vie et de l'oeuvre tout en offrant des clefs de lecture sur son approche esthétique. Ils montrent également l'évolution de sa pensée sur la photographie et sur la relation qu'il entretient avec le cinéma, le dessin et la peinture.
Ce recueil pose un nouveau regard sur ce photographe et penseur d'exception. Il sera illustré par une sélection d'une trentaine de photographies d'Henri Cartier-Bresson. -
Maître de la photographie de studio, Roversi a substitué au top-mode, pour une série réalisée au Polaroïd grand format, des oiseaux de fauconnerie.
Figure de la photographie de mode, directeur artistique et grand portraitiste, Paolo Roversi collabore depuis plus de quarante ans avec les plus prestigieuses maisons de haute couture, parmi lesquelles Dior ou encore Yohji Yamamoto. Maître de la photographie de studio, Roversi a substitué au top-mode, pour une série réalisée au Polaroïd grand format, des oiseaux de fauconnerie. Nimbés de lumières saturées, hiboux, chouettes et faucons posent face à l'objectif. L'approche minimaliste du portrait et les tons monochromes, qui ont fait la signature du photographe italien, donnent à voir dans toute leur majesté un faucon royal, un hibou moyen-duc et une chouette princière. Les oiseaux, posés sur un tabouret ou le dossier d'une chaise, se tiennent avec élégance, regards parfois étonnés d'être là, devenu sujet digne d'attention. Le temps paraît suspendu : dans des tons violines ou presque vieil or patiné, la présence tranquille, l'envol soudain, le regard surpris des oiseaux confinent presque au pictural. La grâce de ces rapaces, la beauté de leurs plumes et la puissance de leur présence se révèlent sous la gélatine argentique et dans les couleurs évanescentes caractéristiques du photographe. Cette série inédite de Roversi offre un nouveau regard sur les oiseaux : leurs liens aux hommes, comme modèle artistique. -
Between worlds
Harry Gruyaert, David Campany
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 1 Septembre 2022
- 9782365113359
Son rapport très intuitif et physique aux lieux immerge le spectateur dans un univers qui emprunte à la fois au monde du cinéma et à celui de la peinture. « Une bonne photo est une photo qui dit beaucoup de choses sur le lieu et le moment où elle a été faite », précise le photographe. L'espace donc - sa complexité, la perception que nous en avons, sa plasticité - est à l'égal de la couleur une composante majeure des images de Gruyaert, comme si la dualité entre couleur et spatialité - sujet majeur des beaux-arts des siècles précédents - se dissolvait pour au final créer une oeuvre où seul importe le plaisir de l'immersion.
Basculer dans l'image, dissoudre les frontières entre espaces extérieur et intérieur, monde clos ou au contraire ouvert sur l'ailleurs : Between Worlds offre une immersion sensorielle. Peu importe les lieux (boutiques, gares, cafés, métros, chambres d'hôtel, malls...), les pays (Europe, Moyen-Orient, Asie, États-Unis, Afrique...), l'époque (des années 1970 à aujourd'hui), le photographe déploie ici l'essence même de son écriture visuelle : une alchimie lumineuse dans un temps suspendu. Où sommes-nous ? Peu importe, seul règne le délice de se perdre. Au fil d'un editing réalisé comme un « carottage » dans ses archives, Harry Gruyaert montre qu'au-delà du merveilleux coloriste qu'il est, ses images, avec leurs jeux de transparences et de mise en abyme, racontent aussi l'illusion du monde. -
Né d'une rencontre entre le photographe Thomas Gizolme et le chercheur en géophysique Alexandre Schubnel, cet ouvrage, au croisement entre art et sciences, interroge le regard photographique.
Pénétrer au coeur du manteau terrestre et voir ce qui se passe lors d'un séisme : fusion, dilatation, fragmentation, explosion, sous l'effet de la chaleur les roches se métamorphosent et révèlent leurs mystères. Afin de comprendre et donc d'anticiper ces drames que sont les tremblements de terre et les tsunamis, le laboratoire de géologie de l'École normale supérieure de Paris reproduit ces phénomènes physiques en vase clos. À cet effet, une machine a été élaborée pour recréer la libération d'énergie exercée par des roches portées à très haute température et un appareil photographique a été imaginé pour prendre des images lors de ces expériences de fusion de la matière. Destinées aux chercheurs, ces photographies donnent à voir un monde inconnu : à des centaines de kilomètres sous nos pieds existent des paysages fantastiques. L'oeil pénètre par effraction dans la matière, immergé dans l'infiniment petit, à l'échelle atomique du nano (le milliardième). Les roches - calcaire, basalte, marbre, granite... - révèlent alors leurs étoiles, cristaux, structures alvéolaires... Ces images nous font découvrir un univers qui évoque à la fois des fonds sous-marins et des galaxies lointaines.
Énigmatique et captivante, l'image scientifique transforme notre idée du monde. Des gravures du xve siècle des premiers observateurs du cosmos aux photographies du trou noir prises au centre de la galaxie M87, les images scientifiques témoignent de notre fascination pour le micro et le macrocosme, autant que des avancées de la recherche fondamentale. Parce qu'elles montrent ce que l'oeil seul ne peut voir, parce qu'elles questionnent le médium photographique autant que la curiosité du photographe, ces images des profondeurs de la Terre envoûtent et nous emportent aux confins du merveilleux
Textes :
- Alexandre Schubnel, directeur du laboratoire de géologie de l'ENS
- Thomas Gilzome, photographe
Pénétrer au coeur du manteau terrestre et voir ce qui se passe lors d'un séisme : fusion, dilatation, fragmentation, explosion, sous l'effet de la chaleur les roches se métamorphosent et révèlent leurs mystères. Afin de comprendre et donc d'anticiper ces drames que sont les tremblements de terre et les tsunamis, le laboratoire de géologie de l'École normale supérieure de Paris reproduit ces phénomènes physiques en vase clos. À cet effet, une machine a été élaborée pour recréer la libération d'énergie exercée par des roches portées à très haute température et un appareil photographique a été imaginé pour prendre des images lors de ces expériences de fusion de la matière. Destinées aux chercheurs, ces photographies donnent à voir un monde inconnu : à des centaines de kilomètres sous nos pieds existent des paysages fantastiques. L'oeil pénètre par effraction dans la matière, immergé dans l'infiniment petit, à l'échelle atomique du nano (le milliardième). Les roches - calcaire, basalte, marbre, granite... - révèlent alors leurs étoiles, cristaux, structures alvéolaires... Ces images nous font découvrir un univers qui évoque à la fois des fonds sous-marins et des galaxies lointaines.
Énigmatique et captivante, l'image scientifique transforme notre idée du monde. Des gravures du xve siècle des premiers observateurs du cosmos aux photographies du trou noir prises au centre de la galaxie M87, les images scientifiques témoignent de notre fascination pour le micro et le macrocosme, autant que des avancées de la recherche fondamentale. Parce qu'elles montrent ce que l'oeil seul ne peut voir, parce qu'elles questionnent le médium photographique autant que la curiosité du photographe, ces images des profondeurs de la Terre envoûtent et nous emportent aux confins du merveilleux -
Alors qu'il faudrait toute une vie pour maîtriser chacune de ces techniques, Klein a produit une oeuvre transversale dans laquelle chaque médium fait écho à un autre. Considéré comme l'un des grands créateurs d'images du xxe siècle, il a développé une oeuvre protéiforme, qui a profondément influencé de nombreux artistes, tant photographes que cinéastes.
William Klein - Yes, publié à l'occasion de sa grande exposition rétrospective à l'International Center of Photography (ICP), à New York, retrace la carrière de l'artiste dans un livre référence : près de 400 pages et environ 250 images permettent de découvrir ou de redécouvrir le travail photographique et cinématographique, mais également l'oeuvre picturale, à la base de sa pratique. À ce titre, la publication s'ouvre sur ses premières peintures, avant de dérouler, de manière chronologique, ses différentes séries : des plus célèbres comme les photos de rue de New York ou Tokyo, en passant, entre autres, par Paris, Rome, ou Moscou, jusqu'à ses oeuvres plus récentes et ses films. Ultime ouvrage monographique, William Klein - Yes est complété d'un long essai de David Campany, directeur de l'ICP et commissaire d'exposition de renommée internationale. Campany évoque le parcours de Klein, comment il est devenu l'artiste qu'il est aujourd'hui. Cette introduction est richement illustrée de documents qui viennent éclairer la relecture de l'oeuvre. À l'instar de toutes ses publications, cet ouvrage, à la mise en pages très graphique, a été conçu en étroite collaboration avec Klein. -
Dans un puissant noir & blanc, aux nuances de gris veloutées, la photographe sud-coréenne Kyunghee Lee renouvelle ici la captation de ces corvidés dotés de pouvoirs magiques dans l'imaginaire collectif occidental.
Créée en 2018 par Xavier Barral, la collection " Des oiseaux " fête en 2023 ses cinq années d'existence. Pour ce quatorzième volume, c'est au tour, cette fois, du corbeau d'être magnifié. Représenté à travers dessins ou peintures depuis des siècles dans la mythologie asiatique, que ce soit en Chine, au Japon ou en Corée, on lui prête de nombreuses vertus qui ont fait de lui un totem légendaire. Réalisée entre 1975 et 1986, la série " Ravens " du photographe japonais Masahisa Fukase, qui s'était d'une certaine façon auto-identifié avec les corneilles de l'île d'Hokkaido dont il était originaire, est devenue une oeuvre majeure dans l'histoire de la photographie.
Dans un puissant noir & blanc, aux nuances de gris veloutées, la photographe sud-coréenne Kyunghee Lee renouvelle ici la captation de ces corvidés dotés de pouvoirs magiques dans l'imaginaire collectif occidental. Captés dans les épaisses frondaisons en puissantes et majestueuses nuées ou encore seuls dans des ciels laiteux, les corbeaux de Kyunghee Lee nous immergent dans leur monde silencieux des soirs d'hiver. Ses cadrages serrés célèbrent leur mystère, et des plans plus larges, qui semblent noircis par des brous de noix, livrent une vision terrestre, dénuée de toute trace humaine, que souligne une lumière céleste au lyrisme implacable. -
Les images de Pierre-Élie de Pibrac parlent d'obsolescence et donnent à voir la fragile beauté de notre condition humaine.
Poursuivant son travail photographique sur la résilience, Pierre-Élie de Pibrac se rend au Japon en 2020 ; pays qui a connu le terrible tsunami de Fukushima et où les habitants se livrent peu sur leurs émotions, leurs inquiétudes psychiques et intimes. Poursuivant la démarche initiée dès 2016 lors d'un voyage d'un an sur l'île de Cuba durant lequel il photographia le quotidien des populations délaissées des ouvriers du sucre et la fin de l'utopie castriste, Pierre-Élie de Pibrac entreprend de sillonner la région de Fukushima pour aller à la rencontre de personnes dont le destin a été bouleversé suite au séisme. Lors de ce long périple, le photographe saisit des instants de vie : les Japonais sont au coeur des dérives de l'anthropocène, sujet brûlant de nos sociétés modernes.
Réalisés à la chambre - mode de prise de vue hérité des origines de l'invention du médium -, ses portraits résultent de rencontres durant lesquelles, à rebours du geste furtif du reporter, hommes et femmes, adolescents et adultes se sont livrés sur leur histoire personnelle, leur fragilité, leurs inquiétudes existentielles. Ces visages semblent au premier abord tous emprunts d'une même impénétrabilité. Mais pour qui prend le temps de les scruter, ils apparaissent alors d'une grande singularité et constituent au final une galerie de portraits universels.
Doucement, on entre dans la vie de chacun d'eux, chacun est devenu un personnage qui exprime la fuite du temps, la difficulté d'être au monde, une certaine mélancolie. Pays où la pression sociale et l'exigence du paraître influent fortement sur l'identité de la personne, mais aussi pays où les forces aléatoires de la nature, avec ses séismes terrestres et marins récurrents, le Japon a développé depuis des siècles le concept de mono no aware, une sensibilité pour l'éphémère, une perception aigue de la vanité et de l'impermanence des choses. Ponctués de portfolios d'images aux profonds noir et blanc, ces portraits tous pris dans des décors et lumières naturels, nous immergent dans la culture japonaise. Une atmosphère mystérieuse plane. -
Ces scènes parfois anodines - photographiées en Italie, en France, au Danemark, en Finlande ou encore au Népal -, sont souvent teintées de mélancolie et révèlent l'univers poétique du photographe.
Ses images en noir et blanc témoignent d'une attention particulière accordée aux détails, à la lumière qui modèle les espaces, aux étendues silencieuses dans lesquelles surgit soudain une présence humaine ou animale. La forte présence de la nature, le mimétisme entre le vol des oiseaux, le mouvement des arbres dans le vent, le poids de la neige, l'étendue des nuages... confèrent à ses images la puissance évocatrice de contes visuels. La contemplation du monde à travers l'objectif de Pentti Sammallahti donne à voir une nature sensible, parfois même lyrique.
L'expérience de l'image est double : au-delà de sa virtuosité narrative, son usage de la bichromie, avec des blancs immaculés, tel le plumage de ses cygnes ou de ses flamands roses, confrontés à des noirs profonds, crée un jeu sur les textures et restitue avec force un monde où les oiseaux tiennent une place singulière.
Pour cet ouvrage, Guilhem Lesaffre met en lumière la relation aux saisons qui est un aspect fondamental de la vie des oiseaux. Là où il existe, l'hiver est une contrainte importante avec laquelle les oiseaux doivent composer et qui induit notamment des stratégies de recherche de nourriture et d'économie d'énergie, ou encore le grégarisme. L'auteur associe ici la vie des oiseaux en hiver avec les photographies de Pentti Sammallahti.