Filtrer
Yellow Now
78 produits trouvés
-
Nicolas Kozakis et Raoul Vaneigem se sont rencontrés en 2000 à l'Academia Belgica à Rome. De 2012 à 2022 ils ont collaboré, l'un par l'image, l'autre par l'écriture, à une série de films où le flux contemplatif des séquences vidéo en noir et blanc de l'artiste se superpose aux textes du philosophe et écrivain, formant ensemble un plaidoyer, à la fois poétique et critique pour repenser le monde loin de ses impasses actuelles. Les images proviennent de paysages grecs impressionnants mais aussi banals, tandis que les textes parlent des difficultés et des défis auxquels l'humanité est actuellement confrontée, des effets du capitalisme agressif et des inégalités économiques et sociales croissantes aux problèmes environnementaux et aux préoccupations existentielles liées aux angoisses contemporaines. Ensemble, les films révèlent la nécessité de contourner les limites de notre quotidien frénétique en ralentissant et en redécouvrant l'homme en être humain. Films et écrits ont été conçus sans concertation, si ce n'est le choix préalable d'un thème ; ainsi ont été réalisés Un moment d'éternité dans le passage du temps, Notre existence est un labyrinthe, Qu'en est-il de notre vie ?, Un grain de poésie dans un désert de sable, Femme, Lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir, Terre libre, Déclaration universelle des droits de l'être humain, Le Souffle de la vie et Vivre. Ce qui en ressort est à la fois le bilan de dix ans d'évolution historique et la constance d'un projet radicalement hostile à l'emprise dévastatrice du Profit. Si le spectateur et le lecteur en tirent une vision personnelle et résilient ainsi leur rôle dans le spectacle de la contemplation, ils y auront gagné un peu de ce plaisir d'être à soi sans avoir de compte à rendre à personne. Depuis 2012, les films ont été montrés dans divers lieux où se montre l'art contemporain : Biennale d'art contemporain de Moscou, Wiels/Bruxelles, Kunsthalle/Vienne, Biennale d'art contemporain de Thessalonique, Manifesta/Genk, De Markten/Bruxelles, etc. Par ses choix d'images (des photogrammes) et la publication de la totalité des textes, ce livre constitue en quelque sorte le souvenir des dix années de collaboration entre les deux artistes.
-
Les portraits reproduits dans ce livre ont été réalisés à l'occasion de rencontres lors de tournages, de repérages ou simplement sur la route, dans des lieux anonymes et sans histoire ; où il n'y a apparemment rien à voir ni à faire. Ce sont souvent des rencontres brèves, avec des personnages singuliers. Et leur brièveté les rend peut-être plus profondes encore.
-
Lire / écrire
Bernard Plossu, Bernard Noël
- Yellow Now
- Cote Photo - Images
- 15 Mars 2019
- 9782873404420
Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...).
Bernard Plossu a extrait de ses archives des images montrant des lecteurs ou des lectrices - au Mexique en 1966, en Inde en 1989 ou à Paris en 2017 - en train, en rue (souvent) ou au lit (parfois) ; des écrivains au travail - Perec, Butor, Bailly ou Noël ; des librairies et des bibliothèques - à Palerme, à Berkeley ou à Delhi ;
Des hiéroglyphes et des graffitis - en Égypte ou à Toulon. Pour notre plus grand bonheur de lecteur.
Grand format 14.00 €Indisponible
-
Née en 1957 à Toulouse, Françoise Nuñez est d'origine espagnole. Elle a commencé à photographier en 1975. Elle apprend le tirage noir et blanc dans l'atelier de Jean Dieuzaide dont elle est l'assistante entre 1979 et 1980. Elle épouse Bernard Plossu en 1986 et, depuis, en plus de son travail personnel, elle réalise une part importante de ses tirages. C'est une photographe voyageuse : l'Inde, l'éthiopie, l'Amérique du Sud, le Japon ... « Je ne photographie pratiquement qu'en voyage. Quand je pars, je ne pense qu'à ça. Je veux être réceptive à tout, loin d'un quotidien et d'endroits que je connais trop bien. J'aime l'inattendu, la surprise, l'émotion de la découverte. Et j'essaye de faire ressentir toutes ces émotions. » « L'Inde, Françoise y avait pris goût, au point d'y retourner souvent, pour continuer à la photographier, du Nord au Sud, à Calcutta et à Madras. [...] Son dernier voyage, en 2009, a été pour les ruines de Hampi, qu'elle rêvait de voir, tellement on nous en avait parlé. Voici les photographies inédites de ces nombreuses ruines perdues dans un espace gigantesque, où elle a fait des merveilles, marchant avec sa soeur Isabelle, calmement, avec son objectif de 50 mm. Tout simplement. » nous dit Bernard Plossu dans sa préface. En décembre 2021, Françoise Nunez nous quittait. Ce petit livre, le troisième de Françoise publié par nos soins, lui rend hommage.
-
Ce livre, c'est l'histoire d'une rencontre qu'une chanson de Garrett List délicieusement impertinente a provoquée. Écrite avec son ami poète Ed Friedman dans les années 1970 à New York City, Fly Hollyhood est parvenue aux oreilles d'un photographe français, un peu vagabond et au talent fécond, Bernard Plossu, qui lui aussi avait vécu sur les deux continents. Il a fallu une galeriste liégeoise avertie, Véronique Marit, pour que ces deux artistes qui partagent la même intuition poétique et la même façon d'être au monde se rencontrent enfin... puis un éditeur généreux autant que visionnaire, Guy Jungblut, pour que l'idée de célébrer « la rencontre » prenne racine ... mais il n'était pas prévu que celui qui nous avait réjouis avec sa musique s'éclipse avant que La Rencontre ait eu le temps de voir le jour. Ce livre tombe à point nommé. Fly Hollywood !!!
-
La Belgique : l'air de rien
Bernard Plossu, Bernard Marcelis
- Yellow Now
- 22 Octobre 2021
- 9782873404789
Bernard Plossu est un photographe français parmi les plus importants et les plus influents. Cet ouvrage, en forme de bilan, montre une sélection des photographies effectuées au cours de ses nombreux voyages en Belgique, au fil des années (des années 1980 à aujourd'hui).
Photographies prises en passant, l'air de rien, à Anvers, à Gand, à la côte, à Bruxelles, à Liège - et même à Crisnée -, en Ardennes... pour y rencontrer son « galeriste » et ami Jean-Louis Godefroid, son éditeur belge Guy Jungblut ou son « collègue » Marc Trivier.
-
Après Avoir un bon copain, publié en 2013, La réconciliation. Avoir un bon copain / 2. dévoile une nouvelle sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit.
Parmi ces images « de l'ordinaire », figure une galerie de portraits d'hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, campés dans des scènes plutôt familières et attestant d'un moment fort, d'un instant complice : celui d'être ensemble, bras dessus, bras dessous, sur la photo.
« Portée par un vent favorable, la photographie «anonyme» n'a pas fini de révéler ses infimes trésors : sourires dérobés, flous énigmatiques, burlesque involontaire, familles et amis qui se dévoilent à demi-mot, petits ou grands moments, tragédies muettes, silences complices. Mais surtout, son statut léger mais non négligeable de document, son absence à peu près totale d'ambition et de prétention en font, dans le panorama complexe de la photographie actuelle, une source d'oxygène appréciable, salutaire, incongrue. Et à peu près inépuisable...
-
à boire et à manger
Bernard Plossu, Claude Deloffre
- Yellow Now
- Les Carnets
- 5 Octobre 2017
- 9782873404123
Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...) ; dans chaque volume, un texte dialogue avec les images.
-
énigmes et portraits dans la sierra madre
Ivan Alechine
- Yellow Now
- Les Carnets
- 21 Novembre 2018
- 9782873404383
Au sein de l'univers huichol, déjà saturé de présences, visibles et invisibles, humaines et non-humaines, Alechine ajoute un niveau de complexité supplémentaire, en auscultant comment les produits de la modernité se distribuent.
Ce n'est pas seulement la superposition d'objets appartenant à des strates spatio-temporelles distinctes : une machine à coudre sur une chaise en bois, un panneau de basket, une parabole, des fils électriques. C'est un alliage plus profond qui est réalisé, à mesure que les Huichols coulent leurs gestes et les mouvements de leurs corps dans des nouvelles formes de vie, adoptant progressivement de nouveaux systèmes de valeurs (esthétiques, marchandes, morales).
-
Les carnets Tome 1 ; 2CV, un air de liberté
Bernard Plossu, Pierre Devin
- Yellow Now
- 22 Janvier 2014
- 9782873403447
Plossu en quelques mots-clés :
La Cinémathèque française, Bergman, Dreyer, Antonioni, Bunuel, Jessua, Bresson, le western, la Nouvelle Vague, le néo-réalisme, la contre-culture, la Beat Generation, les hippies, le Mexique, San Francisco, les Chiapas, le Nevada, l'Inde, l'Afrique, le Niger, les déserts, la route, la poussière l'Andalousie, l'Italie, la Turquie, le Nord, la pluie, la brume, Paris, Bruxelles, les chiens, Charleroi, les chats, la Haute-Provence, Hyères, Marseille, le Jura, Almeida, Madrid, Françoise, Joaquim, Manuela, en bus, en train, à pied, la couleur Fresson.
Des premières photos en 1965 à aujourd'hui, des dizaines de milliers de clichés, autant d'instants capturés dormant dans des boîtes. Une petite partie émerge. Dans des expositions parfois, dans des livres souvent, ou en cartes postales.
Avec la complicité de Bernard Plossu nous projetons de mettre en oeuvre une nouvelle collection de recueils de ses images - pour la plupart inédite - privilégiant une approche thématique (les 2CV, les inscriptions dans l'image, la pluie, la brume, Magritte, le néo-réalisme.) et transversale (toutes les époques, tous les lieux, toutes les techniques.).
Chaque volume, de petit format (12 x 17 cm), comprendra, suivant les thèmes abordés, entre 60 et 100 photographies. Il sera accompagné d'un texte rédigé par un critique ou un écrivain.
Rythme de parution : 2 volumes par an.
-
-
Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...).
Lorsque tu me liras, dévoile une sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit. Composée d'images glanées et chinées, cette collection est dédiée aux photographies trouvées (albums de famille, photographies anonymes, photos d'amateurs...) prises entre la fin du XIXe siècle et les années 1960. Parmi ces images « de l'ordinaire » figurent des femmes, des hommes et des enfants ; en robe ou en pantalon, en culotte courte ou en soutane, en costume du dimanche ou en habits de tous les jours ; à la maison ou au bureau, seuls ou en famille. Ils lisent ou ils écrivent.
-
« Toutes ces photos le disent. L'image la plus joyeuse est celle où tout le monde est là : la belle-mère, le papy, Jojo-les-grandes-oreilles, Nanard et son accordéon, tous les mômes et même la chienne Nénette qui aura son bout de gras. Assis, debout, couché, en cravate ou en tablier, en corset ou nu comme un ver, raide ou alangui, en uniforme ou en soutane, on mange.
Et puis on sourit. On sourit au photographe sans doute, mais aussi à la saucisse, à la brioche, au verre de bière ou de Cinzano. On sourit au Champagne et au bonheur de manger.
[...] C'est tout le siècle qui défile d'image en image, de mutation en mutation, la vie change de fond en comble, mais ce qui reste immuable, c'est l'appétit.
Manger c'est lutter contre le temps qui passe. »
-
L n'est pas courant de suivre la destruction d'un quartier à partir de photographies prises par un petit garçon de 13 ans et des poussières en compagnie de son père qui lui montre le chemin - la manière -, photographies qu'il continuera de prendre adolescent puis jeune adulte. Le Carnet Belleville sur un nuage (blanc sur le ciel noir de fumée) sort de dix rouleaux de pellicule noir et blanc de format 24 x 36 qui vont de l'automne 1966 à l'été 1973. En général, on voit des photographies d'un quartier avant ou après sa destruction. Ici, c'est pendant. Cette suite de photographies est comme un flacon de verre où serait enfermé un génie. S'il sort, le génie du quartier, il sera puissant et entouré de fumée. Méfiez-vous. Transportés sur son tapis volant au-dessus des rues de Paris disparu, il pourrait vous rendre nostalgiques, voire révoltés.
-
Robert Cahen nous fait voir une apparition. Il la nomme Karine. C'est un nom de personne, c'est le titre d'une oeuvre. Cette oeuvre est un film : Karine. « Film » c'est la pellicule, la peau mince, la membrane. C'est une peau visible et voyante : une peau est une surface d'échange, de passage, de partage. Une étendue offerte à la limite entre deux contrées, exposant l'une à l'autre. Ici nos yeux, là des images. Les unes paraissent aux autres. Une image apparaît : c'est son action propre et son être. Elle n'apparaît pas « à » ni « devant » un spectateur. En paraissant elle suscite un regard : le fait venir comme regard, excite et configure la membrane visuelle, voyan te, visionneuse. L'image vient dans le regard et le regard dans l'image. L'un et l'une par l'autre et en l'autre
-
L'objectif de mon travail est de porter un regard singulier sur les objets quotidiens ou plutôt des quotidiens, chaque individu ayant le sien propre. La photographie de ces objets dénués de tout contexte temporel ou matériel, ne donne pas à voir tel ou tel objet que je possède, mais conduit à l'idée de cet objet telle qu'elle peut être perçue par chaque spectateur ; libre à lui de la re-contextualiser dans sa propre histoire et de lui donner la valeur d'archétype.
Le choix des objets, anciens pour la plupart, est purement subjectif ; il est guidé essentiellement par leur pouvoir évocateur d'un usage antérieur au quotidien.
Au départ, les photographies étaient réalisées en noir et blanc, en argentique ;
Ensuite est apparue la notion de grandeur nature pour une représentation monumentale d'objets de grande taille, toujours en rapport avec les mêmes notions (par ex. : la pelle, le râteau, la chaise...) Cette recherche de la simplicité - ou peut-être de l'évidence des choses - réside autant dans le choix du sujet que dans ma manière de photographier, sans effet, sans modification, sans artifice.
Le passage à la couleur découle de l'avènement de la photographie numérique :
La photographie est devenue par nature en couleurs. Transformer des images en couleurs en images noir et blanc aurait été, dès lors, un artifice.
-
Au travail ! collection Véronique Marit, Philippe Marczewiski
Les Carnets Cote Photo
- Yellow Now
- 17 Septembre 2021
- 9782873404710
Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...).
Au travail ! dévoile une sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit. Composée d'images glanées et chinées, cette collection est dédiée aux photographies trouvées (albums de famille, photographies anonymes, photos d'amateurs...) prises entre la fin du XIXe siècle et les années 1960.
Un texte de Philippe Marczewski introduit cette série d'images.
« Les photographies rassemblées par Véronique Marit témoignent d'une époque où travailler était au centre de tout. Le travail tenait lieu d'organisation sociale, de lieu où se faisait la communauté, où se créaient des liens d'autant plus importants que le labeur occupait la majeure partie de la vie des femmes et des hommes [...]. Les communautés nées du travail étaient aussi le lieu de l'entraide et de la solidarité, le lieu de luttes communes pour acquérir des droits. Le lieu de fêtes, de cafés, de maisons du peuple, d'amicales sportives. Le monde du travail était plein d'une vie dépassant le travail.
[...] Ces photographies témoignent de l'épopée d'un corps social, et dans leur majorité, d'une classe sociale, dure à la peine, jamais gagnante de la lutte. C'est une épopée de chaque jour, pleine de noblesse. Pleine de moments joyeux et de camaraderie, sans doute, mais dont il ne faudrait pas oublier qu'ils n'étaient que les maigres compensations de semaines harassantes et de vies très souvent écourtées. Pour reprendre les mots de Raoul Vaneigem : «De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé.» Et au dos des images, comme un conseil offert par mille voix venues du passé, je suis sûr qu'on peut lire, écrits au crayon, ceux de Debord : «Ne travaillez jamais.» »
-
-
"Mon livre est dédié à mes deux pères: Kazimierz Radochonski et Wardzala Bronislaw (Bronek). L'un m'a donné mon prénom et le goût de la poésie, l'autre m'a élevée et m'a initiée à la photographie. [...] Un jour, j'ai demandé à mon père - Bronek - de photographier ses mains. C'était à l'époque où je m'intéressais beaucoup à la symbolique de l'Eau et du Soleil. La main devait réunir ces deux éléments contraires, l'eau et le feu, mais qui sont absolument indispensables pour que naisse la vie. Mon père devait déployer beaucoup d'énergie pour contenir et maîtriser le tremblement de sa main. Ces instants de don, vécus de très près, m'ont beaucoup émue et le résultat photographique est empreint de beaucoup de gravité. L'ensemble des photographies est en quelque sorte un hommage à mon deuxième père qui est étroitement lié à ma vie depuis mon arrivée en Belgique en 1958. Ses propres mains ont planté tous les arbres fruitiers du jardin. 2007 était une formidable année à prunes. De son côté, mon père se mourait dans son lit. Il a cependant encore goûté aux prunes dont il était si fier. En 2008, il n'y a pas eu de prunes mais elles sont revenues cette année, en 2009. [...] " Photographies noir et blanc suivies d'un entretien avec Lucienne Strivay et Emmanuel d'Autreppe.
-
8 / super 8
Bernard Plossu, Christophe Berthoud
- Yellow Now
- Cote Photo - Images
- 12 Juin 2012
- 9782873403058
Redécouverts. Plossu Cinéma, publié en 2010, avait souligné les affinités du photographe avec l'esthétique et l'univers des cinéastes de la Nouvelle Vague. En écho à ce livre, 8 / SUPER 8 revisite la matière filmique issue d'un corps à corps inaugural de l'artiste avec la caméra, ses réponses visuelles à la stimulation des salles obscures fréquentées assidûment avant de les déserter pour substituer à l'écran le rectangle du viseur.
Chronologique, le livre se présente comme un apprentissage: celui d'un postadolescent, amoureux d'une héroïne qui semble issue des films de Godard et Truffaut, qu'il fait jouer et rejouer dans la lumière, sur la plage, au Trocadéro... ; l'apprentissage d'un jeune homme de 20 ans qui part au Mexique, fait l'expérience de la route, se confronte à une culture autre, tout en retrouvant les paysages familiers des westerns; puis la découverte d'une société hippie traversée d'idéaux généreux, dans le berceau californien d'où elle essaimera ensuite.
Les photogrammes rendent compte de la dimension à la fois individuelle et collective d'une épopée que l'esthétique amateur nous rend étonnamment proche.
-
Deux jeunes photographes belges, l'un à l'été 1966, l'autre en 1969, partent en Irlande pour mener à bien leur travail de fin d'études en photographie. Quand le premier, Guy Jungblut, arrive à Dublin, il découvre une ville à peu près conforme à celle que James Joyce a souhaité préserver dans Ulysse. Le second, Jacques Piraprez (alias Nutan), sur ses traces, documente lui aussi l'Irlande de la fin des années 60.
Leurs photographies en noir et blanc, indistinctement présentées, montrent une Irlande, et plus particulièrement sa capitale, Dublin, cinquante ans après l'Insurrection de 1916 - celle qu'on désigne encore sous le nom de "Pâques sanglantes". Dans des portraits méticuleusement construits, on voit et "on peut presque sentir le monde des miséreux du Dublin des années 60 : les femmes, regard aigu et dents serrées, déterminées, avec leurs cabas, leurs bas en accordéon et leurs châles ; les hommes absorbés dans la lecture des journaux et les buveurs au regard vague dans les vieux pubs ; les poivrots qui dorment à la dure dans les cours des immeubles en exhibant leurs dents cassées ; le bétail dont les flancs portent la marque de la Couronne - Roastbeef pour la vieille Angleterre -, que l'on mène sur North Circular Road, vers le cargo Slieve Bawn..."
-
Periferia ; échos du néo-réalisme
Bernard Plossu, Alain Bergala
- Yellow Now
- 29 Octobre 2015
- 9782873403683
-
Portée par un vent favorable, la photographie « anonyme » n'a pas fini de révéler ses infimes trésors : sourires dérobés, flous énigmatiques, burlesque involontaire, familles et amis qui se dévoilent à demi-mot, petits ou grands moments, tragédies muettes, silences complices. Mais surtout, son statut léger mais non négligeable de document, son absence à peu près totale d'ambition et de prétention en font, dans le panorama complexe de la photographie actuelle, une source d'oxygène appréciable, salutaire, incongrue. Et à peu près inépuisable. (Emmanuel d'Autreppe, dans Avoir un bon copain, collection Véronique Marit, Yellow Now, 2013.) Terribles Enfants dévoile une sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit. Composée d'images glanées et chinées, cette collection est dédiée aux photographies trouvées (albums de famille, photographies anonymes, photos d'amateurs.) prises entre la fin du XIXe siècle et les années 60. Parmi ces images « de l'ordinaire » figurent des photos d'enfants espiègles ou fripons ; frondeurs, rêveurs ou boudeurs ; à vélo, en auto ou en landau [voire à cheval] ; sur le pot ou dans le bain ; à la mer ou au jardin. C'est à eux qu'est dédié cet ouvrage.
-
Les fantômes de mai 68 (les)
Jacques Kebadian, Jean-louis Comolli
- Yellow Now
- Les Carnets
- 17 Mai 2018
- 9782873404260
Les images présentées ici n'ont jamais été vues. Elles sont tirées d'un film de Michel Andrieu et Jacques Kébadian, avec des images tournées par le collectif ARC, en maijuin 1968, Le Droit à la parole. Mais ce qui n'a jamais été vu, ce qui apparaît ici pour la première fois, et que révèlent les photogrammes tirés par Jacques Kébadian de ce qui a été enregistré dans les journées de mai, ce sont les traces que forment les images quand elles sont arrêtées. Un autre état du visible, ordinairement masqué par le mouvement même des images dans le projecteur. Qu'on interrompe ce mouvement et l'image apparaît pour ce qu'elle est : traces claires et sombres dans un cadre immuable, traînées d'ombres et de lumières, poussières d'image éclaboussant le rectangle du cadre.
L'événement, dont tant d'images ont partout circulé, devient énigmatique, illisible, mystérieux, en ceci qu'il rejoint sa généralité la plus grande, non anecdotique, essentielle :
Postures, gestes interrompus, attitudes suspendues, interruption du temps qui court d'habitude à travers les images et qui, ici figé, montre les mouvements inaccomplis, comme en réserve, en attente. Une bataille de rue est un ballet dans des fumées. À cinquante ans de distance, l'usure du temps a sans doute dégradé l'homogénéité photographique de la pellicule, mais l'effet premier, l'effet majeur de cette dégradation est de libérer les prises de vue de la nécessité ordinaire de l'analogie photographique qui commande à la ressemblance, à l'identité, au « réalisme ». Ces jeunes gens, ces étudiants, ces ouvriers, sont devenus des emblèmes, dans l'histoire mais hors du Temps.
Jean-Louis Comolli