Inclassable, Frank Horvat est passé du reportage à l'image composée, du paysage à la mode, du nu au portrait. Cette nouvelle édition revisite son oeuvre éclectique à travers une sélection entièrement revue.
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
L'écriture photographique de Klavdij Sluban, empreinte de références littéraires, installe une distance vis-à-vis de son sujet et de l'actualité immédiate. L'évènement est un prétexte : il traduit un moment qui reflète tant la réalité rencontrée que le sentiment de l'auteur. Toujours orienté vers l'Est, le photographe franco-slovène emplit de son regard des endroits désertés, voire inhabitables. Il exprime son point de vue avec une éthique artistique sans compassion ni complaisance. Ses images sont fortes car elles sont habitées.
Si l'essor de la photographie a eu lieu dans un contexte intellectuel et spirituel précis (la culture technoscientifique, le positivisme, l'industrialisation), il convient de s'interroger sur le contexte actuel d'apparition de la post-photographie (la mondialisation, la virtualité, l'hyper-modernité).
L'excès et l'accès caractérisent la matière visuelle de cette nouvelle ère et nous incitent à reformuler les lois qui régissent nos relations à l'image. La post-photographie devient ainsi un contexte de pensée visuelle qui entérine la dématérialisation de l'image et de son auteur, et dissout les notions d'originalité et de propriété, de vérité et de mémoire.
Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.
Créée en 1982 par l'éditeur Robert Delpire, la collection Photo Poche compte aujourd'hui 159 titres. Quand une centaine sont consacrées à des hommes, seules une dizaine à des femmes, non par un choix délibéré mais bien par manque de reconnaissance accordée aux femmes photographes par les institutions et le marché de la photographie. Les "grands noms" qui s'imposent au fil des expositions et des publications sont bien majoritairement masculins. Pourtant, les femmes photographes existent dès la première heure et sont nombreuses ! Conscient de ces disparités, Robert Delpire souhaitait leur consacrer un coffret de trois volumes couvrant toute l'histoire de la photographie. La sélection des photographies a été réalisée par Sarah Moon.
Dans ce récit autobiographique, Julia Gat raconte une jeunesse affranchie des bancs de l'école traditionnelle. À travers une archive familiale centrée sur ses frères et soeurs, son écriture photographique s'affirme.
Pour chacun, un objet est devenu central et obsessionnel, le lien avec l'avant, la permanence de l'après. Au travers de témoignages recueillis auprès de personnes ayant subi la même agression, Louise Deschamps oeuvre, grâce aux collages fait à partir des photographies de ces objets, pour espérer oublier et vivre sans. Enfin !
Helen Levitt (1913-2009) a saisi la vitalité de l'aire de jeux informelle que constitue la rue. Elle témoigne de la coexistence, parfois heureuse parfois conflictuelle, des minorités ethniques, dans le Brooklyn de son enfance, ou dans le Lower East Side et les quartiers Nord de Manhattan - Harlem, Spanish Harlem - d'où proviennent la plupart des images prises à partir de 1936.
Photojournaliste par excellence, fondateur de Magnum en 1947, Capa est présent sur tous les fronts : Espagne, Chine, Israël et l'Indochine où il fut tué.
À travers la photographie, la vidéo, le texte, JH Engström démontre que l'énergie vitale se trouve dans toute chose, que la solitude et l'empathie, le sentiment de sécurité ou, au contraire, la vulnérabilité, s'expérimentent au quotidien. Ainsi, chaque portrait ou autoportrait, nature-morte ou paysage porte une somme de souvenirs et constitue un carnet intime, visuel et poétique qui s'adresse à chacun.
il est de ces photographes qui ne cherchent pas la notoriété, ni le succès commercial malgré une certaine aptitude à l'image appliquée.
né à pittsburgh, il délaisse vite ses études pour rejoindre new york au tournant des années 1940-1950. dans ce lieu de création intense où se croisent et s'expérimentent des recherches venues des horizons européens et américains, il rencontre rothko et les expressionnistes abstraits, faurer et smith. il découvre la street photography et le travail d'henri cartier-bresson. mais ses images de rue sont d'une extrême originalité et ne témoignent d'aucune influence directe.
il impose sa maîtrise de la couleur dans des vues citadines non conventionnelles dans lesquelles les reflets, les transparences, la complexité des cadrages, les effets de miroir se marient à une technique très particulière des émulsions pour écrire une forme unique de pastorale urbaine.
Au sud du Chili, la forêt catalyse l'offensive de l'économie extractiviste sur le vivier culturel autochtone Mapuche, tant humain que végétal. À la rencontre de la communauté Lafkenche, de leurs connaissances botaniques mais aussi des laboratoires de clonage d'arbres papetiers, trois enquêtes photographiques croisées réaffirment l'urgence d'adopter une lecture transversale et incarnée de la lutte pour la biodiversité.
Cet ouvrage et l'exposition éponyme ont vocation à montrer comment, autant que la règle ou le crayon, la photographie a été l'outil de prédilection de Charlotte Perriand dès les années 1920.
Entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Madrid, la Suisse et l'école du Louvre à Paris, Martine Franck, belge d'origine, a connu des années de formation et d'études qui ont forgé sa vision transculturelle du monde et de sa diversité. De là, peut-être, son aptitude naturelle à appréhender l'universalité des conditions mais aussi, dans l'acception sartrienne du terme, la spécificité des situations.
La photographie, qu'elle commence à pratiquer dans sa vingt-cinquième année, comble et exacerbe cette disposition aux voyages, à l'observation et aux enquêtes. Dès cette période s'engage aussi son indéfectible complicité avec Arianne Mnouchkine et le Théâtre du Soleil dont elle partagera photographiquement les aventures en en construisant la mémoire visuelle. Après avoir été l'assistante de plusieurs photographes, elle entame une carrière de photographe indépendante et publie régulièrement dans la presse internationale avant de rejoindre Magnum en 1980.
Si l'on évoque parfois le classicisme de son style, c'est pour en souligner l'évidente rigueur comme l'exigence formelle qui s'y déploie. C'est dans ses célèbres portraits d'artistes, d'intellectuels ou de moines tibétains (univers avec lequel elle entretient de longue date une proximité revendiquée), et dans ses paysages d'Inde ou d'Irlande que s'affirme cette sérénité construite qui semble signer sa manière.
Réservée, elle confesse dans une correspondance avec l'écrivain John Berger : " J'ai souffert d'être timide... parler aux gens me coûtait ; tenir un appareil m'a donné une fonction, une raison d'être quelque part comme témoin " et précise : " L'appareil est en lui-même une frontière, une barrière telle qu'on la brise constamment pour se rapprocher du sujet. " Cette pudeur, adossée à une forte conviction, confère à ses reportages humanitaires - on pense par exemple à son exemplaire collaboration avec l'association Les petits frères des pauvres - une dimension particulière où Martine Franck, en évidente empathie avec les êtres qu'elle photographie, nous les restitue dans la digne plénitude de leur humanité.
Disparu en 1988, Leon Levinstein occupe une place originale dans la photographie américaine. Bien que soutenu par Edward Steichen, l'artiste, au tempérament introverti, qui incarne une forme singulière de la Street Photography new-yorkaise, se tient éloigné des milieux de l'art. Dans les rues de New York, hommes d'affaires, mendiants, prostituées, femmes du monde, jeunes amoureux, promeneurs, ouvriers sont ses modèles. Loin d'une démarche documentaire ou humaniste, Levinstein semble habité par une quête formelle fiévreuse qui lui permet d'explorer l'essence même de la vision photographique. Plans rapprochés, cadrages, mouvements, compositions sont chez lui affaire de rythme, de tensions, de perceptions fugaces qui confèrent à son oeuvre - aujourd'hui largement révélée et plébiscitée - une aura toute particulière.
À l'image de son mystérieux titre, cet ouvrage se déploie sous la forme d'une collection d'énigmatiques diptyques. Les photographies de Julien Gester ont été produites sur un mode strictement documentaire et contemplatif, à travers le monde et sur plusieurs années. Si chaque cliché est ancré dans une réalité précise, l'ensemble ne rend pas compte d'un territoire ou d'un temps en particulier, mais bien d'un regard grand ouvert sur le monde et ses ambiguïtés, une attention aux lumières et aux couleurs, aux rencontres, aux archétypes et aux accidents.
Cet ouvrage est une immersion dans les archives photographiques Magnum, à la rencontre des oeuvres exceptionnelles des grands noms de la photographie. Stephen McLaren, lui-même photographe et auteur du livre, revient avec eux sur les clichés souvent inédits, et partage avec nous leur expérience de photographes de rue.
henri cartier-bresson : il a donné ses lettres de noblesse au reportage photographique.
jamais avant lui un sujet, qu'il relève de l'histoire ou de la vie quotidienne, n'avait été traité avec tant d'intelligence dans l'analyse, d'acuité dans la vision, d'équilibre dans la composition. cette constante harmonie entre la forme et le fond mais aussi la remarquable économie des moyens employés placent d'évidence henri cartier-bresson parmi les grands classiques de la photographie.
L'oeuvre de Gustave Le Gray (1820-1884) est l'une des plus considérables du XIXe siècle, dont l'histoire de l'art retiendra qu'elle constitue une puissante source d'inspiration de la révolution impressionniste. Grand inventeur de techniques, membre de la célèbre Mission héliographique en 1851, chargée de l'inventaire des monuments français, c'est au cours de ses pérégrinations qu'il développera la série de marines faites en Normandie et à Sète, considérées comme des pièces maîtresses de l'histoire de la photographie.
À partir des exceptionnelles collections de l'AMI (Atelier-Musée de l'Imprimerie, à Malesherbes), un ouvrage conçu, écrit, illustré et dessiné en hommage à tous les inventeurs et artisans du livre et de la presse, en même temps qu'à la beauté et l'éternité de l'imprimé.
Nouvelle édition revue et augmentée de ce classique de la collection Photo Poche consacré à l'oeuvre de la célèbre photographe et cinéaste.