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FILIGRANES
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Les photographies de Vincent Gouriou explore la présence croissante des personnes LGBTQIA+ en milieu rural, en démentant l'idée selon laquelle leur épanouissement est limité aux grandes villes. Vincent Gouriou montre que de nombreux individus LGBTQIA+ choisissent de rester ou de revenir vivre à la campagne, attirés par une connexion à la nature et une recherche de modes de vie écologiques et durables. Malgré cette réalité, leur visibilité reste limitée, perpétuant les stéréotypes.
Dans le cadre de son projet Champs d'amour, Vincent Gouriou parcourt diverses régions rurales : Cantal, Aveyron, Puy-de-Dôme, Allier et Haute-Vienne entre 2023 et 2024. Il y rencontre des personnes engagées dans divers projets : Philippe, éleveur de vaches ; Anthony, passionné de permaculture ; Isabelle et Valérie, éleveuses de moutons ; Boubou, maraîchère, et bien d'autres.
Ces échanges inspirants révèlent des parcours authentiques, comme le message de Boubou : elle encourage les jeunes LGBTQIA+ à rester proches de leurs racines, à être eux-mêmes et à trouver un soutien communautaire. Pour Gouriou, cette diversité humaine, semblable à celle de la nature, est essentielle à l'équilibre de la vie rurale. -
La forêt fascine les photographes contemporains. Elle les attire, pour ses formes enchevêtrées ainsi que pour ses fonctionnements biologiques, de sorte qu'elle les pousse à expérimenter sur le motif certaines options plastiques ou techniques. Elle est également support de mythologies ou de fantasmes qui peuvent être repris - ou déconstruits - par les artistes. Dans le même temps, les zones arborées se présentent comme des espaces hybrides, pour partie créés par les hommes, dont la patiente investigation permet de constater les conséquences de choix économiques, comme de penser des comportements sociétaux, des évolutions culturelles et des relations à la nature.
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Fables et autres contes, le nouveau livre de Karen Knorr, propose une immersion unique dans l'univers de l'artiste avec une quarantaine de photographies et une quinzaine de contes écrits par Knorr elle-même. Cet ouvrage réunit des oeuvres récentes et des photos emblématiques de ses séries historiques, rarement exposées depuis les années 1990, permettant à un nouveau public de découvrir son travail.
Connue depuis les années 1980 pour son approche critique et ludique, Knorr a marqué la photographie britannique en intégrant des thèmes tels que le postmodernisme, le post-colonialisme et le féminisme. Ses premières séries, Belgravia et Gentlemen, questionnaient les valeurs sociales et patriarcales de l'Angleterre sous Thatcher. Par la suite, elle a introduit le texte dans ses images pour provoquer réflexion et distanciation, abordant des thèmes allant des classes sociales à la représentation animale dans des lieux patrimoniaux.
Dans Fables et autres contes, Knorr utilise des collages subtils d'animaux, d'objets et de décors architecturaux pour interroger l'autorité des musées et le patrimoine. Son dialogue visuel, entre réalité et fiction, invite le lecteur à explorer des mondes mêlant traditions et illusions, ouvrant la voie à une réflexion poétique sur l'authenticité et le pouvoir de l'image. -
"Last Paradise" est une oeuvre multimédia audacieuse qui fusionne la photographie et la musique pour narrer le périple fictif d'une femme excentrique à travers un paysage balnéaire transformé par des événements cataclysmiques. Située sur la Côte Adriatique italienne, notamment à Rimini et ses alentours, l'histoire se déroule durant la basse saison, offrant ainsi un cadre désolé et mélancolique qui contraste fortement avec l'animation et la vie qui caractérisent ces lieux en période estivale. L'univers de "Last Paradise" se situe quelque part entre le rêve et la réalité, jouant sur les frontières de l'onirisme et de l'hyperréalisme. Cette esthétique particulière invite les spectateurs à se questionner sur les traces que l'humanité laisse derrière elle dans un monde post-apocalyptique. Les images capturées, marquées par des couleurs saturées et des contrastes saisissants, révèlent à la fois la beauté résiduelle de ces paysages et leur inquiétante désolation, évoquant un futur où la nature et les créations humaines sont abandonnées à elles-mêmes. La musique de "Last Paradise" est conçue en parallèle, Mathias Delplanques a exploré le musée du synthétiseur vintage ce qui a inspiré sa musique. "Last Paradise" explore donc les thèmes de la solitude, du passage du temps, et de la nostalgie d'un monde perdu, tout en interrogeant notre rapport à l'environnement et à notre propre histoire. Kourtney Roy (photographie) et Mathias Delplanques (musique) sont les lauréats de la 6ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains pour leur projet Last Paradise. La Fondation Swiss Life a créé son Prix Swiss Life à 4 mains - Photographie & Musique, en 2014 : le prix est destiné à valoriser des talents et récompense un projet de création croisée et originale d'un photographe et d'un compositeur. Pour la 6ème édition, ce sont le photographe Vincent Fournier et le compositeur Sébastien Gaxie à remporter la mise. Le nouveau binôme lauréat sera accompagné durant deux ans par la Fondation Swiss Life et ses conseillers artistiques : Emilia Genuardi pour la photographie, et Stéphane Amiel pour la musique.
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Pays Perdu est un livre de photographies prises en Nouvelle-Zélande par Amaury da Cunha, entre janvier et juin 2020. Parti aux antipodes écrire un roman dans le cadre d'une résidence d'écriture, l'auteur se retrouve tout à coup bloqué sur l'île en raison de la pandémie. Il poursuit cependant son récit qui tourne autour d'une histoire de fantômes. Pour échapper à cet isolement, il se met aussi à photographier son quotidien dans la ville de Wellington où il réside. Il réalise alors de très nombreuses images, sans projet particulier, sinon de se laisser porter par des visions qui résonnent avec ce qu'il est en train d'écrire. Dans cette période de peurs et d'incertitudes, le besoin de penser autrement le monde ne fut peut-être jamais aussi grand ; ce que ce livre raconte en images, au pays du long nuage blanc. "Je photographie comme si je commettais une effraction, mais j'ai, en même temps, le sentiment de recueillir quelque chose qui m'est offert par le hasard. Elle met en branle un désir qui ne peut s'accomplir qu'en mettant l'intention à distance. L'aubaine jouissive : photographier ce qu'on avait pas prévu de voir. L'image, toujours vers le dehors - c'est sa condition d'existence - poursuit aussi son voyage à l'intérieur de nous-mêmes pour retrouver son milieu d'origine : celui des idées et des rêves."
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En 2023, Elsa et Johanna ont découvert le Perche lors de leur
résidence Capsule, en collaboration avec le Ministère de la Culture et la DRAC
Normandie. Les percherons ont pu apprécier leurs oeuvres majeures: The Timeless
Story of Moormerland au Moulin Blanchard l'été dernier, et A Couple of Them lors
du Champ des Impossibles en mai. Cet été, elles présentent leur nouvelle série
Séquences à la grange cathédrale du Moulin Blanchard, avec une douzaine de
scénarios photographiques comprenant une cinquantaine d'images. Elsa
et Johanna ont exploré la beauté du paysage percheron au printemps 2023, avant
de revenir en été pour y réaliser leurs prises de vues. Leur approche narrative
et minutieuse, loin du documentaire, intègre soigneusement décors, accessoires
et compositions où elles se mettent en scène. Pour la première fois, leur
travail intègre le paysage comme élément central, transformant la nature en un
acteur de leurs compositions. Elles ont inventorié et exploité la
diversité des paysages percherons - agricoles, forestiers, vallonnés - et les
lumières estivales, pour créer des séquences photographiques pop et empreintes
de mystère. Leur imagination débordante a transfiguré ces paysages en une
fresque captivante et évocatrice, mélangeant esthétique pop et ambiance de
polar. -
Anaïs Boudot poursuit actuellement une exploration approfondie
des moyens photographiques, intégrant ponctuellement des séries réalisées à la
gélatine photosensible sur verre, souvent rehaussées de peinture. Ses créations
se situent sur un fil indéterminé entre contemporain et passé. Durant sa
résidence, elle souhaite ouvrir de nouvelles perspectives pour ces images sur
verre, cherchant à établir un lien entre patrimoine et art contemporain, en
utilisant notamment la forme du vitrail. Cette approche vise à redéfinir et
enrichir la perception des oeuvres en y intégrant des éléments historiques et
artistiques. Michel Poivert, dans son texte, met en lumière
l'engagement d'Anaïs Boudot dans l'expérimentation photographique. Avec son
projet "Jour le Jour", elle explore la métamorphose des usages photographiques
modernes en construisant une opération dialectique qui cherche à immortaliser la
disparition. Poivert explique que, dans notre quotidien, nous enregistrons
compulsivement des images avec nos smartphones, créant des archives personnelles
de souvenirs, notes et coups de coeur. Toutefois, ces images sont souvent vouées
à l'obsolescence : elles sont effacées, oubliées ou détruites lors d'un
changement d'appareil. Cette situation paradoxale, où les images numériques
incarnent la modernité tout en étant éphémères, est au coeur de la réflexion
d'Anaïs Boudot, qui tente de capturer et de donner un sens durable à cette
fugacité. -
Un fleuve nommé Amour d'Emanuel Bovet et Orane Mertz Kozieja est un livre contemplatif qui explore l'espace flou entre la Russie et la Chine. Les auteurs nous plongent dans des paysages de frontières poreuses où chaque photo devient une énigme, capturant des fragments de vies anonymes et d'histoires fugaces. Ce n'est pas un carnet de voyage traditionnel, mais un carnet d'instants saisis et de questions ouvertes, un journal d'images fragmentées où la banalité et la poésie se mêlent dans un chaos harmonieux.
Le livre témoigne d'une réalité à la fois tendre et trouble, entre les éclats de vie et les ombres de guerre latentes. Les scènes - une vieille femme, des affiches déchirées, des enfants dansants, des amoureux sous un ciel rose - dessinent un quotidien à la fois ordinaire et sacré, invitant le lecteur à contempler ces morceaux de vie comme des souvenirs qui vibrent encore.
Ce "fleuve" Amour ne cherche pas à expliquer, mais à éveiller en nous des résonances personnelles, une introspection. Chaque image devient une porte vers des histoires incomplètes, un courant qui invite à se laisser emporter, à découvrir nos propres failles à travers ces scènes de vie modestes et vibrantes. -
An inventory of arctic glaciers
Vincent Mercier, Natacha Wolinski
- Filigranes
- 7 Mars 2024
- 9782350466170
Plongez dans un voyage visuel extraordinaire à travers les glaces arctiques avec le photographe Vincent Mercier. Son livre captivant sur l'Arctique est bien plus qu'une simple collection d'images, c'est une expérience sensorielle qui vous emmène au coeur de la beauté glaciale et éphémère de cette région immaculée.
Ce livre est une ode à l'esthétique pure, une célébration de la majesté des glaciers et de leur fragilité. Chaque image est une oeuvre d'art en soi, capturant les formes infinies, les structures chaotiques et les fractales hypnotiques qui composent cet univers glacial. Mais il va au-delà de l'esthétique, car au fil des pages, on ressent également une urgence silencieuse. Au fur et à mesure que vous tournez les pages, vous verrez comment les dernières images du livre annoncent le désordre imminent et inéluctable qui plane sur l'Arctique.
L'approche artistique de Mercier est ambitieuse et innovante. Il a choisi le cyanotype pour traduire visuellement les structures glacières, créant ainsi des images d'une beauté mélancolique. Chaque tirage est le résultat d'un processus méticuleux et exigeant, où le photographe a pris le temps de renouer avec les techniques analogiques, apportant une touche d'authenticité et de profondeur à chaque image.
Ce livre n'est pas simplement un inventaire, mais un témoignage précis et quasi scientifique de la région arctique. Chaque glacier est répertorié avec des coordonnées GPS exactes, offrant une légende détaillée pour chaque tirage. -
Depuis sa création le festival de photographie de Deauville, Planches Contact soutient la création à travers un programme de résidences sur la Normandie dans son ensemble comme territoire d'exploration pour les artistes à travers leurs recherches personnelles et leurs questionnements sur l'environnement, le territoire et les habitants qui le façonnent. Le festival se construit autour des travaux inédits d'une vingtaine d'artistes internationaux invités en résidences, émergents ou confirmés, présentés dans des installations conçues expressément. Ainsi la photographie investit la ville et la plage en hiver ainsi que des espaces muséaux : les Franciscaines et le Point de Vue, dans des parcours d'auteurs qui redessinent l'espace public. Pour sa quinzième édition, le festival poursuit ses engagements, envers les artistes à travers la production et la diffusion de la photographie auprès de publics variés. Le festival participe également à la constitution d'une collection photographique pour la Ville de Deauville valorisant le travail des photographes sur la Région, conservée et portée par le Pôle Photographique des Franciscaines tout au long de l'année. En parallèle des expositions, le festival offre une programmation riche à destination de tous les publics avec notamment des rencontres régulières avec les artistes, des conférences et tables rondes, une offre à destination du jeune public et du public scolaires, des workshops et ateliers pour amateurs ou confirmés. Invité : Dominique Issermann Invités en résidence : Coco Amardeil, Alessandro Calabrese, Sara Imloul, Patricia Morosan, Julien Mignot, Richard Pak, Bettina Pittaluga, Philip Toledano, Huang Xiaoliang Invités en résidence avec la fondation photo4food : Joan Alvado, Sophie Alyz, Eric Bouvet, Corinne Vachon Tremplin Jeunes Talents : Nicola Fioravanti, Cloé Harent, Maximilien Schaeffer, Rachel Seidu, Marie Wengler Le siècle des vacances De la villégiature au tourisme de masse - Photographie de la collection Fnac : Jacques-Henri Lartigue, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, William Klein, Dolores Marat ou Martin Parr... Cette exposition est à la fois un témoignage de l'évolution du langage photographique et de la notion de vacances.
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Ecrivaine, relieuse d'art, photographe et première femme océanographe, elle s'impose dans l'univers très masculin de la pêche. Elle participe en 1935 à diverses campagnes sur le premier navire océanographique français puis, avant la seconde guerre mondiale, sur un chalutier-morutier en campagne en mer de Barents et au Spitzberg durant 100 jours. Ses missions lui permettent de publier des rapports et des articles illustrés par ses photographies prises avec son appareil Rolleiflex ; elle ne manque pas de dénoncer la surexploitation des océans. Durant la guerre, elle obtient l'autorisation d'embarquer en tant que photographe de la Marine sur des dragueurs de mines en Manche et en mer du Nord, photographiant les tentatives de déminage. Durant les années de la France occupée, Anita Conti contribue à améliorer les conditions de pêche sur les côtes de l'Ouest africain ; au Sénégal, elle implante des stations de séchage de poissons et crée en Guinée une pêcherie de requins.
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Rencontre Mathieu Lion
Mathieu Lion, Christine Ollier, Charles Stépanoff
- Filigranes
- 9 Janvier 2025
- 9782350466255
Manifestation du mythe explore le lien entre les anciennes traditions orales et les paysages contemporains de Normandie. Inspiré par un mythe selon lequel l'oiseau Roitelet aurait apporté le feu aux hommes, Mathieu Lion utilise la photographie pour questionner notre perception moderne du feu, autrefois allié essentiel de l'homme et désormais souvent perçu comme une menace. Ce projet vise à réexaminer notre relation à la nature, en s'appuyant sur les traces d'une cosmologie ancienne pour mieux comprendre les enjeux actuels de la préservation des campagnes. Lion capture ses images lors de marches immersives, utilisant à la fois des appareils argentiques et numériques pour créer un récit visuel mêlant contrôle et spontanéité. Ses photographies, agencées en séquences, jouent sur les intervalles entre les images pour susciter la réflexion sur ce qui est absent ou hors champ. En parallèle, il s'entretient avec les habitants de la campagne pour enrichir sa perspective, combinant images et documents sonores. En s'appuyant sur les sciences humaines, principalement l'anthropologie, Manifestation du mythe propose un regard hybride sur le monde rural, questionnant la relation entre l'homme, la nature et les autres formes de vie qui peuplent ces territoires.
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Inframince n.17
Simon Starling, Pierre-Olivier Arnaud
- Filigranes
- Inframince
- 11 Mars 2025
- 9782350466262
Ce numéro de la revue Inframince explore les dimensions cachées de l'image, c'est-à-dire les infrastructures techniques et fiduciaires qui soutiennent sa production, sa diffusion et son impact. En mettant l'accent sur les évolutions numériques et algorithmiques, le numéro analyse comment ces technologies transforment l'image en un environnement visuel total et omniprésent. Ce cadre repose sur des infrastructures numériques qui produisent et transportent les images, mais aussi sur des infrastructures conceptuelles qui légitiment et régulent leur présence.
Ce numéro propose un retour aux réflexions de Walter Benjamin, menées ici par l'artiste et théoricien Victor Burgin, qui examine l'impact de la technique sur la perception de l'image. Colette Tron aborde le paradigme numérique et son influence sur notre rapport aux images, tandis que Cédric Mazet Zaccardelli analyse le rythme photographique. Claire Fagnart s'intéresse à la croyance fiduciaire qui soutient le commerce des images, en parallèle du texte de Siobhan Angus qui souligne les conséquences matérielles refoulées de la technologie.
Enfin, les contributions artistiques de Pierre-Olivier Arnaud, Simon Starling et James Benning viennent enrichir la réflexion, en modifiant le rythme et la structure des pages, pour mieux interroger notre présent saturé d'images.
Éditorial Nicolas Giraud. Portfolio : Inframince_Infrastructure_Studio par Pierre-Olivier Arnaud. Dossier : Revenir à Benjamin, Victor Burgin ; Re-monter les flux numériques, Colette Tron ; Photographie et croyance, Claire Fagnart ; Le rythme de la disposition, Cédric Mazet Zaccardelli. Laboratoire : Le coffre d'argent d'Eastman Kodak, Siobhan Angus. Entretien : Le regard et la patience, James Benning. Portfolio : By Night..., Simon Starling. Livres : Derby, Ken Graves et Eva Lipman ; Ici, Louis Gary ; Between the Lines, Luigi Ghirri ; A Pound of Pictures, Alec Soth ; Orientations photographiques, Arnaud Claass. Contributeurs. -
Thibaut Cuisset : Loire
Quentin Bajac, Jean-Marc Besse, Camille Cuisset, Thibaut Cuisset
- Filigranes
- 25 Novembre 2021
- 9782350465524
Pendant près de 40 ans, Thibaut Cuisset (1958-2017) a construit une Å«uvre sur le paysage à travers des campagnes successives, en France et à l'étranger. Arpentant les paysages, il développe un style singulier qui s'appuie sur un équilibre ténu entre sujet, couleur et lumière. Les campagnes françaises et le cours des fleuves représentent un champ de recherche essentiel dans les recherches de Thibaut Cuisset sur le paysage. Le corpus d'images constitué autour de la Loire en est une démonstration notable, témoignant à la fois de la constance de l'écriture du photographe et de son évolution, tant dans la composition que dans les modalités d'exposition des photographies. Ainsi, l'exposition présentée au Château de Tours montre le travail réalisé par Thibaut Cuisset autour de la Loire pendant près d'une décennie, au gré de plusieurs commandes et prix photographiques. Réunissant pour la première fois l'ensemble de ces séries et proposant certaines photographies inédites, LoireÂ: Thibaut Cu
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Avec les contributions de : Jean-Luc Bayard,
Anne-Céline Callens, Michel Depeyre, Pierre-Régis Dupuy, Georges Gay,
Georges-Henry Laffont, Pierre-Olivier Mazagol, Éric Perrin, Jonathan
Tichit. Le Furan demeure quasiment invisible au sein de
la ville de Saint-Étienne. Le photographe Pierre Suchet a arpenté
ses rives, de sa source (au Bessat) jusqu'à sa confluence avec la Loire (à
Andrézieux-Bouthéon). Au minutieux travail de prises de vues sont
conjuguées les réflexions de géographes, d'historiens... ou de spécialistes des
images, afin d'examiner les rapports qui se sont établis, au fil du temps, entre
les hommes et la rivière. Les photographies contemporaines rencontrent
également, dans cet ouvrage, toute une variété de représentations plus
anciennes. Cette approche dialogique a été consciemment choisie afin
d'essayer de restituer la complexité des usages des habitants du bassin-versant
et de leurs affects à l'égard du cours d'eau. Elle est aussi déterminée par le
désir de pousser le lecteur à s'investir lui-même dans une forme
d'investigation. -
La plénitude photographique : Notes (janvier-décembre 2022)
Arnaud Claass
- Filigranes
- Essai
- 12 Décembre 2023
- 9782350466132
Poursuivant son périple à travers les images et la langue, Arnaud Claass explore la singularité de la photographie, dont le caractère incernable fait la plénitude.
Scènes de la vie courante, souvenirs ou rêves, images de guerre, oeuvres de référence ou émergentes (photographiques mais aussi picturales, sculpturales, filmiques, littéraires...) laissent apparaître la façon dont nous sommes atteints, au plus profond de nous-mêmes, jour après jour, par les expériences visuelles. Dans ses moments plus théoriques, l'auteur nous redit également sa défiance envers tout esprit de système.
"La plénitude photographique" est donc une exploration profonde de la nature et de l'impact de la photographie, une tentative de démontrer comment elle capture et communique la complexité de notre expérience humaine. C'est un appel à la liberté artistique et à l'ouverture d'esprit, à la capacité d'émerveillement et à l'émergence constante de nouvelles formes d'expression.
Filigranes a publié dix ouvrages d'Arnaud Claass : Mémoire vive, Nuit optimale, Heure locale, Le réel de la photographie, Du temps dans la photographie, La considération photographique, Essai sur Robert Frank, L'intuition photographique, Orientation photographique, La plénitude photographique Dans le nouvel ouvrage "La plénitude photographique", Arnaud Claass nous offre une exploration détaillée de l'art photographique, en tirant des fils ténus entre des sujets aussi variés que la vie quotidienne, les souvenirs, les rêves, les images de guerre et les oeuvres de référence et émergentes. Il démontre comment ces expériences visuelles façonnent et impactent notre réalité interne, soulignant la portée de l'art photographique non seulement comme une forme d'expression artistique, mais aussi comme un outil de compréhension et d'interprétation de notre monde. -
Hyères / Plossu : jardins et îles
Gilles Tiberghien, François Carrassan, Bernard Plossu
- Filigranes
- 8 Novembre 2022
- 9782350465883
'L'été, la chaleur, le ciel bleu, et les gens (presque) tous sur les plages !
Mais pas tous ! Dans le Sud, il n'y a pas queles belles plages, il y aÂaussi les arbres, la nature et ses odeurs, l'aube et le crépuscule... Par exemple, il est une ville où les jardins sont spécialement soignés et accueillants : c'est la ville d'Hyères dans le Var.
On l'appelle même «â€‰Hyères-les-Palmiers »â€‰!
L'après-midi est chaud, mais le ciel ce jour-là est subtilement un peu plombé, gris, sans l'éclat du soleil ; je me promène calmement au jardin où les enfants rient en prenant le petit train à l'ancienne, entouré de paons et de canards : car à Hyères, il y a plusieurs parcs à la disposition des promeneurs, de ceux qui ne vont pas forcément à la mer. Le soleil revient et la chaleur avec, je monte tout doucement vers le parc Sainte-Claire en empruntant des escaliers bien raides. Heureusement j'ai ma petite bouteille d'eau ! Les arbres y sont merveilleux ! Tout excité, je virevolte d'un sentier à l'autre, me laissant émerveiller par le foisonnement méditerranéen de cette nature si bien agencée...
(Tout cela me fait aussitôt penser au Douanier Rousseau, ce côté jungle très verdoyante.)' [...] Bernard Plossu -
Chroniques de l'oiseau perdu
Christine Lefebvre, Marguerite Pilven
- Filigranes
- 17 Octobre 2023
- 9782350466057
Les images de la photographe Christine Lefebvre semblent plus arrimées au corps qu'au langage. Elles s'apparentent à des champs magnétiques qui convergent des forces, affectent leurs sens et leurs directions. L'artiste les déploie entre les pages d'un livre qu'elle a construit comme un poème, ses espaces blancs les exposant à l'ouverture du sens. Les photographies sont des visions arrachées à l'écoulement du temps. Lors de ses promenades, loin de la ville et des hommes, ce que la photographe sent monter comme une sève au contact d'un arbre, d'une falaise ou d'un glacier se fixe à main levée, en quelques secondes et par fragments impulsifs.
Le choix de l'oiseau comme protagoniste de ses chroniques provient du souvenir de lecture d'un célèbre conte mystique persan écrit au XIe siècle. La Conférence des oiseaux raconte l'épopée d'un groupe d'oiseaux perdus, en quête de vérité. Les photographies présentent des paysages immémoriaux rythmés par les battements d'ailes des oiseaux, contrastant avec les solides reliefs de paysages pétrifiés.
Elle est ce rêve de pierre qu'évoqua Baudelaire, témoin d'une révolution où la terre, source première de toute création, perdait son aura et se figeait en objet. L'oeuvre de Lefebvre est une élégie, mais compose aussi une ode à une nature restauratrice des liens avec les cycles, avec le rythme des saisons. [extraits] Marguerite Pilven Ce livre de photographie captivant de Christine Lefebvre, nous transporte dans un monde de beauté, de tristesse et de nostalgie. Les images saisissantes capturées dans ce livre racontent l'histoire de la nature, de la vie et de la mort, tout en célébrant la beauté fragile de notre monde.
Les photographies de Lefebvre sont poétiques dans leur composition, leur lumière et leur texture. Chaque image est une histoire en soi, racontant une histoire unique de la nature qui se transforme, de la faune et de la flore qui disparaissent. Les nuances de couleurs et les textures sont magnifiques, offrant un véritable plaisir visuel. En résumé, Chronique de l'oiseau perdu est un livre de photographie sensible et captivant. C'est un véritable hommage à la nature et à la vie.
En 2017 Filigranes à publié l'ouvrage L'entre temps de Christine Lefebvre. -
«Madame Yvonne», photographe ambulante, a sillonné le Trégor rural sur son vélo pendant plus cinquante ans. De 1902 à 1952, elle est allée photographier sur demande les enfants, les familles, les mariages, les battages, les fêtes, les communions, les soldats, les morts, les jeunes et les vieux. Née en 1878, Yvonne Kerdudo est montée à Paris dès l´âge de 15 ans pour travailler. À travers différentes rencontres elle est venue à la photographie et a été formée par les frères Lumière dans les premières années du siècle. Revenue sur son territoire de naissance aux alentours de 1908, elle s´est installée à son compte et a travaillé jusqu´en 1952, deux ans avant son décès en 1954. Figure emblématique du canton, «?Madame Yvonne?» est connue de tous les anciens et ses clichés sont encore exposés dans les salles à manger familiales autour de Plouaret. En 2005, une de ses petites-nièces, en possession de ses archives, nous a contactés. La Compagnie Papier Théâtre a acquis le fonds photographique.
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Le village aux moutons - Yamamoto Masao Je marche dans le vent d'une route de montagne et j'écoute l'harmonie qui coule de la ligne de crête. Un groupe de chèvres dessine des points blancs sur la pente. Ceci est un peu difficile à comprendre pour un japonais. Les brebis ne sont ici que du bétail. S., le jeune éleveur qui m'a permis de photographier ses agneaux, m'a dit qu'il descendait travailler une partie de son temps à la ville car il n'arrivait pas à vivre de son élevage de moutons. Cependant, à ma visite suivante, il commençait à élever aussi des poules pour les oeufs. Il avait finalement décidé de rester dans la montagne et d'y gagner sa vie. M. et G. ont un troupeau de chèvres mohair dans la montagne. Lui s'occupe des chèvres et elle dessine et produit de beaux objets avec leur laine : couvertures, écharpes et chandails. Ils sont colorés et extrêmement doux. J'ai pris quelques images de ce couple et de leurs chèvres sur ces hauteurs. Le lieu faisait un magnifique studio de prise
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Quelque part, j´aime bien être là où l´on ne m´attend pas. Ce n´est pas parce que j´aime la photographie ""poétique"" à la Boubat ou Frank que je n´aime pas, ou ne sais pas apprécier autre chose. D´ailleurs, dès le début des années 1970, j´avais photographié ainsi en série au 50 mm les cinémas de l´Ouest américain, et tous les écriteaux ou symboles du mythe des cow-boys et des Indiens. C´est ainsi qu´un jour je me retrouvai consciemment à Düsseldorf, voulant, à ma manière, rendre hommage à cette célèbre école de photographie. Comment faire?? Je ne me sers pas d´une chambre?! Mais avec la rigueur du 50 mm à laquelle je crois dur comme fer, il était possible de photographier telle quelle cette ville moderne contemporaine. Au 50 mm, aucune déformation ou effet et ainsi, je pus m´inscrire dans cette approche düsseldorfienne.
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La ZAD de Notre-Dame-des-Landes de´fraie la chronique depuis plusieurs anne´es et personne n'en a jusqu'alors re´ve´le´ la ve´ritable nature. De 2014 a` 2019, Philippe Graton a parcouru la ZAD de l'inte´rieur, photographiant au moyen-format argentique cet univers et la vie quotidienne de cette socie´te´ alternative. Cet engagement dans la dure´e nous donne aujourd'hui une oeuvre photographique exceptionnelle, une restitution unique et historique de cette expe´rience marginale dont l'inte´re^t n'a jamais e´te´ aussi actuel. Ce livre de´voile plus de quatre-vingts photographies ine´dites, ainsi qu'une retranscription des notes de terrain de l'auteur, a` suivre comme une aventure.
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Italia discreta
Bernard Plossu, Guillaume Cassegrain, Bruno Ely, Pamela Grimaud
- Filigranes
- 5 Mai 2022
- 9782350465623
Le musée Granet a conçu une exposition consacrée à l'artiste Bernard Plossu sur le thème de l'Italie. Une centaine de photographies seront exposées, la plupart inédites, couvrant la période de la fin des années 70 à 2017. Si l'artiste est célèbre pour ses clichés utilisant de façon quasi exclusive le noir et blanc dès 1965, il a pu expérimenter la couleur au gré de ses voyages à travers un procédé pigmentaire particulier, le tirage Fresson, découvert en 1967. Ces tirages mat au charbon, connus dans le monde entier, donnent un rendu granuleux, doux et presque poudré à ses photographies. Ce magnifique ensemble sera mis en regard avec une soixantaine de lavis, aquarelles, différentes vues de la ville de Rome et de ses alentours réalisées par le peintre emblématique de la ville d'Aix, François-Marius Granet (1775-1849) dans la première moitié du XIXe siècle.
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Lorsque la Kourtney Roy s'est retrouvée confinée en Normandie pendant la crise du Coronavirus, son imagination illimitée a délivré une série photographique intitulée Survivalist Failures. Tous les jours, Kourtney Roy proposait un guide de survie, ironique, décalé et tranchant qu'elle publiait sur les réseaux sociaux. Chaque photographie était accompagnée de leçons de survie: Lesson 11: ln the apocalypse don't forget about personal hygiene. Lors du confinement, notre quotidien a brutalement changé et nos repères ont été chamboulés. Pour le mouvement des survivalistes, tout ce à quoi ils se préparaient depuis des années était arrivé, une quarantaine mondiale. Kourtney Roy s'en est inspirée, avec son langage artistique si particulier, et à la manière des survivalistes, l'artiste s'est mise en scène dans des situations insolites, qui lui rappellent peut-être son enfance passée à se raconter des histoires fantastiques dans les forêts canadiennes.